Comines : guerre des communiqués chez Clarebout

A coups de communiqués, la direction et les syndicats de Clarebout se renvoient la responsabilité de l’enlisement du conflit au sein des différentes usines du groupe.
Les usines de production de frites surgelées de Clarebout (Mouscron, Comines, Warneton, Frameries, Neuve-Eglise) sont à l'arrêt depuis le 2 octobre, en raison d'un mouvement syndical. Les travailleurs réclament une part du fruit de la vente de la société (3 milliards d'euros) au groupe américain Simplot.
Usines à l'arrêt, vraiment ? Le front commun syndical affirme effectivement que " la majorité des travailleurs est encore en grève " et qu'ils "veulent continuer la contestation, même si ce combat pèse lourd dans leur portefeuille ".
Mais la direction assure, elle, que " plus de 60% des salariés ont repris le travail ". Cette reprise génère, selon la direction, " une forme de frustration ". " Une minorite se radicalise, malgre cette reprise, avec des actes de violence physique, d'intimidation, de blocages de sites, d'entraves a la libre circulation des salaries, dénonce la direction de Clarebout dans un communiqué. Nous ne pouvons tolérer ces pratiques et nous nous en remettons aux autorites competentes pour y mettre rapidement un terme. "
Les syndicats réfutent et assurent que les piquets sont "propres et bon enfant" et qu'ils ne bloquaient pas l'entrée des travailleurs, ni celles des camions. Et ils contre-attaquent à leur tour : " L'entreprise utilise tous les moyens pour briser la grève : pression sur les travailleurs, affichages de messages faisant grimper la tension, primes illégales aux travailleurs qui viennent travailler, contrats illégaux aux intérimaires, usage abusif des huissiers, Une réelle violence sociale. "
La direction a promis une prime de 500 euros net à chaque salarié. Lors d'une récente concertation à Bruxelles, elle a été relevée à 750 euros pour les travailleurs avec 10 ans d'ancienneté et à 1.000 euros après 20 ans. Les syndicats n'ont pas validé cette proposition mais la direction assure que, approuvée ou pas, la prime sera versée !
Les deux parties terminent leur communication par un appel au dialogue. Appel qui ne semble guère en passe d'être entendu.
C.D.C.