Hainaut : les jeunes fument et boivent moins mais vapotent de plus en plus
Entre 2022 et 2024, l’Observatoire de la Santé du Hainaut (OSH) a mené une vaste enquête sur la consommation de tabac, d’alcool et d’autres substances chez les jeunes de 10 à 17 ans. Si la cigarette et l’alcool perdent du terrain, la cigarette électronique séduit de plus en plus les jeunes Hennuyers.
Depuis près de trente ans, l'OSH observe la santé des jeunes du Hainaut avec le réseau des Centres de Santé Scolaire Vigies (CSSV), qui réunit les services de Promotion de la Santé à l'École (PSE) et les centres PMS de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Cette nouvelle enquête, menée de 2022 à 2024, dresse un portrait contrasté : certaines tendances sont encourageantes, d'autres un peu plus préoccupantes.
Moins de tabac, moins d'alcool
Bonne nouvelle d'abord : les jeunes fument et boivent moins qu'avant. La part de ceux qui ont déjà fumé une cigarette classique passe de 17,6 % en 2020 à 16 % en 2024. Et seuls 2,7 % se déclarent fumeurs réguliers.
Les jeunes qui fument le font avant tout pour " se détendre ", mais les chercheurs notent l'influence de la pression des pairs et du tabac dans le cercle familial.
L'alcool reste, lui, la substance la plus consommée : 38 % des jeunes y ont déjà goûté. C'est beaucoup, mais la tendance est stable, voire en légère baisse. L'ivresse, elle, recule chez les plus âgés. L'alcool reste surtout associé à la fête et aux moments conviviaux, notamment en famille.
Le vapotage explose
Le phénomène le plus marquant de cette édition, c'est la progression fulgurante de la cigarette électronique.
En 2024, 27 % des jeunes disent avoir déjà vapoté, contre 16 % pour la cigarette traditionnelle. Et fait inquiétant : près des deux tiers n'avaient jamais touché au tabac avant leur première e-cigarette.
Chez les 16-17 ans, un jeune sur cinq a déjà essayé la cigarette électronique.
Chicha et cannabis en recul
Autre évolution positive : la chicha et le cannabis perdent du terrain.
En 2024, 11 % des jeunes ont déjà testé la chicha, contre 20 % quatre ans plus tôt. Même constat pour le cannabis, passé de 10 % à 7 % entre 2020 et 2024, surtout chez les plus grands.
Des écarts selon le milieu social
L'étude met aussi en évidence des inégalités sociales : les jeunes issus de milieux plus fragiles fument et vapotent davantage.
L'écart est toutefois moins marqué pour l'alcool, dont la consommation est plus répandue dans toutes les couches sociales.
Sensibiliser et accompagner
Pour l'Observatoire, ces résultats rappellent que la prévention reste essentielle. Tabac et alcool restent des facteurs majeurs de maladies chroniques et de décès prématurés.
L'OSH appelle à agir sur le terrain, notamment dans les écoles : aider les jeunes à développer leur confiance en eux, leur capacité à faire des choix et leur offrir des alternatives saines aux produits nocifs.
Car face à des industries du tabac et de l'alcool toujours actives pour séduire les plus jeunes, la meilleure arme reste l'information, la prévention et la mobilisation de toute la communauté autour des enfants et des adolescents.
R.R.
