Ellezelles : la commune a présenté un PST jugé pas assez concret pour le PS et Ecolo, le MR rappelle l’enjeu important de l’urbanisme

Ellezelles : la commune a présenté un PST jugé pas assez concret pour le PS et Ecolo, le MR rappelle l’enjeu important de l’urbanisme

Ellezelles : la commune a présenté un PST jugé pas assez concret pour le PS et Ecolo, le MR rappelle l’enjeu important de l’urbanisme

Ce Plan Stratégique Transversal compte près de 200 projets pour les cinq années à venir.

Ce mardi soir, la majorité a présenté son PST 2025-2030, à savoir son Plan Stratégique Transversal, lors du conseil communal. C'est le directeur général, Jean-Marc Herbecq, qui a pris la parole en premier : "En fait, c'est la deuxième édition puisque le décret prévoit un PST par mandature communale. Et c'est donc une traduction de la déclaration de politique communale qui est passée au conseil en janvier 2025."

Le bourgmestre Alexandre Boitte s'est ensuite exprimé sur le sujet : "Je pense que l'administration ellezelloise a tiré les leçons de cette première expérience." Un enseignement a notamment été celui d'alléger le programme : " Là où on avait 300 actions, aujourd'hui, nous avons 200 projets. "L'occasion aussi de rappeler les grands thèmes de la Déclaration de politique communale et ainsi du PST : " Nous avions trois grands thèmes. Le premier, c'était pour une ruralité choyée et une proximité dynamisée. (...) La deuxième thématique était pour un village inclusif et des structures fédératrices ouvertes sur la modernité et le monde. (...) Et pour terminer, vous aviez un cadre de vie préservé et amélioré."

Peu de choses avancent selon le PS

"En fait, pour moi, c'est un copier-coller de votre dernier PST. Il y a beaucoup d'évaluations mais je ne vois pas les choses avancer", c'est ainsi que Fabrice Desterke a résumé le point de vue du PS. Il a notamment interpellé la majorité sur le e-guichet ainsi que sur le télétravail pour le personnel. Quant à l'accessibilité aux services durant les vacances scolaires jugée trop faible selon le conseiller de l'opposition, le directeur général a évoqué la solution de la prise de rendez-vous afin de satisfaire un maximum de personnes.

Une autre de ses préoccupations concernait la philosophie des taxes et des redevances. Une question à laquelle l'échevin Jean-Baptiste Deramée a répondu : "L'idée est d'être un petit peu plus juste parce que, pour l'instant, quelqu'un qui dépose un permis ou qui le dépose plusieurs fois parce qu'il n'a pas fait le travail nécessaire en amont, il finit par quasiment ne plus rien payer. Donc il y a une remontée des taxes comme elle se fait un peu partout. On est bien conscients que ce n'est pas avec ça qu'on va renflouer les caisses de la commune. Mais c'est pour avoir quelque chose qui est un petit peu plus sensé aussi."

Fabrice Desterke s'est également interrogé sur les bornes électriques. "Il y a vraiment une étude qui est faite. Donc ça veut dire qu'il y aura des bornes électriques qui se retrouveront à la fois à Ellezelles, à Wodecq et à Lahamaide", a répondu le bourgmestre Alexandre Boitte.

Vinciane Hugé, conseillère PS, a, quant à elle, parlé des distributeurs alimentaires : "Vous parlez de mettre un distributeur à Lahamaide mais ça m'interpelle parce qu'un distributeur pour un village complet, je trouve que c'est peu. C'est aussi assez réducteur au niveau du choix." Antoine Vandereecken, échevin du commerce, a assuré qu'il ne s'agirait pas d'un petit distributeur : "Quand on parle de distributeurs, il ne faut pas imaginer un appareil où on distribue du pain et où on a six rangements. On peut s'inspirer clairement du distributeur qui est présent à Flobecq, en bas de la place, où c'est en forme de U (...) Le but, ce n'est pas qu'on mette un agent qui aille tous les jours voir ce qui est consommable, périssable (...) C'est vraiment ouvrir le service à toute une population, mais aussi de mettre en avant les circuits courts. Ça peut être des personnes qui ont du lait, du beurre, des fruits."

L'urbanisme, un des enjeux selon le MR

Vincent Robin, chef de groupe du MR, a ensuite pris la parole en évoquant un sujet qu'il considère comme crucial, celui du logement. "Le fait que vous ouvrez la porte quelque part à une révision de taxe nous fait penser que notre réflexion sur le sujet n'est pas dénuée de sens. Nous sommes dans une commune qui ne voit pas grandir sa population nécessairement. Et l'un des sujets de campagne était : "Comment garder nos Ellezellois ici ? Comment permettre un prix de l'immobilier qui ne s'envole pas ?" puisque demain et aujourd'hui, la recette principale de la commune, c'est son nombre d'habitants et les impôts qui rentrent de ses habitants qui travaillent. (...) Comment faire en sorte de rendre plus accessible le logement à Ellezelles est un sujet, je trouve", a-t-il expliqué. "On a un très beau village. Mais on ne peut pas d'un côté vouloir attirer tout le monde, rendre notre village sexy et ainsi stimuler la demande sans avoir l'offre en parallèle", a-t-il ajouté. La question de l'impôt s'est alors posée : "On stimule de plus en plus de charges, que ce soit par exemple pour la nouvelle maison vivante, (...) mais nos seuls revenus, ce sont les impôts. Donc comment on agit au niveau de l'urbanisme ?"

Jean-Baptiste Deramée a, de ce fait, évoqué une balance dure à trouver. "L'équilibre à trouver est compliqué entre ce que tu évoques, une augmentation des taxes qui grèverait encore plus le budget des ménages avec des moyens moindres et donc leur capacité à acheter et en même temps l'envie qu'ils restent mais le constat qu'il y a beaucoup de personnes âgées qui, eux, ont des moyens et donc c'est vraiment un dosage. (...) On n'a pas abandonné l'idée du logement tremplin ni de la collaboration avec l'AIS. C'est un gros chantier, on en a conscience, mais il y a un équilibre délicat."

Un PST trop abstrait selon Ecolo

C'était ensuite au tour d'Isabelle Coppée de s'exprimer sur le PST. Une position un peu particulière par rapport aux autres conseillers de l'opposition étant que durant la dernière mandature, c'est sur les bancs de la majorité qu'elle se trouvait. "Je veux reconnaître ce qui va dans le bon sens. (...) L'attention portée à la mobilité douce et à la sécurité des usagers vulnérables constitue une base sérieuse. L'intégration conjointe des trames verte, bleue et noire est pertinente et trop rare autour de nous. Les intentions en matière d'efficacité énergétique du patrimoine communal, le dialogue citoyen annoncé en urbanisme et la représentation des aînés, l'attention portée à l'Espace public numérique et à la lutte contre la fraude : tout cela mérite d'être salué, mais doit désormais se traduire en résultats mesurables."

Mais selon la conseillère Ecolo, il y a un "mais" : "Là où le document déçoit, c'est au niveau des projets ou actions, de la mesure et du suivi. Le PST aligne près de 28 Objectifs Stratégiques et 73 Objectifs Opérationnels, mais on ne distingue pas ce qui est prioritaire de ce qui relève d'un simple catalogue d'objectifs. (...) Les indicateurs sont trop généraux ou absents. On lit "poursuivre", "encourager", "étudier", "améliorer", "sensibilise " mais rarement une action concrète. (...) Lors de la déclaration de politique communale, je posais la question "où est l'audace, où est l'engagement ?". La majorité assumait "beaucoup de conditionnel et de prudence" comme une marque de fabrique. Ce PST, tel qu'il est rédigé, donne malheureusement l'impression d'un bis repetita."

Selon elle, la participation citoyenne est trop limitée, le Plan communal de mobilité pas assez détaillé ou encore la lutte contre les coulées de boue pas assez réfléchie. "En conclusion, nous ne vous demandons pas un catalogue d'intentions ; nous vous demandons des engagements clairs, datés, hiérarchisés et mesurés. Sans chiffres, c'est de la communication narrative ; avec des chiffres, c'est de la politique publique", a-t-elle conclu.

Alexandre Boitte a alors donné quelques éléments de réponse quant au côté peu détaillé du PST : "Effectivement, le PST, tel qu'il est présenté là, a des projets et ces projets n'ont pas d'indicateurs dans ce document-là et n'ont pas, à un moment donné, non plus de tâches. Il faut savoir que chaque projet va avoir des tâches pour la réalisation et des indicateurs qui seront liés à ce projet. Bien sûr, il y aura un agent qui sera volontaire ou désigné pour chaque projet et puis il y aura un suivi d'un membre du collège. Donc là derrière, il y aura, à un moment donné, des chiffres, des indicateurs, qui feront que ce projet est abouti ou pas."

"Dire que ce n'est pas un PST ambitieux, je ne suis pas tout à fait d'accord. Dire qu'il correspond à notre déclaration politique communale, tant mieux, c'est le but. J'ai l'impression que, dans la période dans laquelle on est, garder le cap d'une ruralité avec une vie villageoise, avec des coeurs animés, c'est un projet ambitieux. (...) Et prudent parce qu'effectivement, on doit terminer des chantiers qui ont été commencés et qui n'ont parfois pas été aboutis", a ajouté Jean-Baptiste Deramée.

"Ambitieux", un terme sur lequel est alors revenue Isabelle Coppée : "Parfois, il y a des actions très concrètes dans vos objectifs, et parfois c'est très vague. Alors le fait d'être vague permet de faire plein de choses, mais comment le citoyen mesure ce qui a été réalisé ? Je ne dis pas que vous n'êtes pas ambitieux mais vous êtes très prudents et sans audace. Se dire "Moi, j'ai envie de faire ça et je vais y arriver." Alors peut-être que vous n'y arriverez pas et c'est dommage, mais vous aurez mis toute l'énergie. Ici, c'est très prudent sur des sujets parfois très importants comme l'environnement. Je crois qu'il faut oser mettre des choses concrètes."

Le bourgmestre, Alexandre Boitte, a finalement conclu en expliquant qu'il y avait eu une présentation des résultats du précédent PST et que la population avait donc pu voir ce qui avait été réalisé.


E.H.