Présence d'un député RN au Te Deum à Tournai : un protocole plus strict défini pour les prochains événements

La présence de Guillaume Florquin avait suscité la polémique lors du 21 juillet.
Cette année, les festivités de la fête nationale ont été marquées par une petite polémique. Lors du traditionnel Te Deum, un invité surprise s'est glissé parmi les nombreuses personnes présentes au sein de la cathédrale tournaisienne. Il s'agissait de Guillaume Florquin, député français issu du Rassemblement National.
Une présence qui avait choqué certaines personnalités politiques et notamment la députée wallonne socialiste Dorothée De Rodder. "C'est une véritable provocation à notre fête nationale et à notre démocratie. Je ne comprends pas comment ce fait a pu avoir lieu ici à Tournai, ou je ne le comprends que trop bien. Finalement, ce que le MR et les Engagés ont toujours voulu cacher ici, et bien ils l'affichent clairement. Ils ont invité un élu, un député du Rassemblement National à notre fête nationale, à venir à la cathédrale de Tournai et à participer avec les élus à la réception que la bourgmestre a organisé par la suite. Je trouve que c'est scandaleux.", exprimait-elle ce jour-là.
Ce mercredi, lors de leur conférence de presse de rentrée, les membres de la majorité tournaisienne sont revenus sur cet incident. "Nous avons eu l'occasion d'en parler entre nous pour faire toute la lumière sur cet incident que nous déplorons tous et qui est survenu par le fait du hasard", a expliqué d'emblée la bourgmestre. Marie Christine Marghem explique que les services ayant accepté cette venue n'étaient pas au courant de l'appartenance politique du député français. La libérale justifie le fait que sur l'en-tête du courrier reçu ne figurait pas le parti politique de Guillaume Florquin. "Nous condamnons tous les extrêmes et nous ne voulons pas qu'ils soient associés à des événements protocolaires de la ville de Tournai et certainement pas dans une situation comme celle du 21 juillet où nous mettons en valeur les éléments fondamentaux de ce qui fait l'union de tous les Belges, de ce qui fait notre histoire et de ce qui fait les valeurs démocratiques que nous défendons."
Benjamin Brotcorne regrette aussi que le député français ait caché son appartenance politique. "Ce qui s'est passé, c'est que cette personne, elle s'est invitée un peu sans se faire connaître, sans faire connaître son appartenance partisane. C'est ainsi qu'on s'est trouvé un peu devant le fait accompli. A titre personnel, je suis vraiment fâché par cette manoeuvre qui nous a vraiment surpris."
Suite aux discussions dans la majorité, une décision a été prise : un renforcement de la surveillance des profils invités lors des événements tournaisiens. "On est bien d'accord que l'extrême droite n'a pas sa place à Tournai. Une motion antifasciste a été votée récemment au conseil communal. Donc cela a été réaffirmé par l'ensemble des partenaires du collège. Le respect du cordon sanitaire, c'est une priorité. Et aujourd'hui, on va retrouver le protocole pour faire en sorte que l'incident qui a eu lieu ne se reproduise plus", a expliqué la cheffe de file Ecolo, Coralie Ladavid.
L'accident semble donc clos au sein de la majorité tournaisienne et renforce l'entente entre les trois partis de la coalition. "Les épreuves qui ne sont pas très graves mais que nous traversons, les difficultés que nous traversons, qui sont aussi créées par une opposition qui parfois vient avec des peccadilles grossies et déformées, nous soudent de plus en plus, nous permettent de nous connaître de mieux en mieux et de bâtir ensemble la politique que nous voulons mener pour cette législature", se satisfait Marie Christine Marghem.
R.R.