Ducasse d’Ath : la tête de Samson va faire l’objet d’une étude scientifique menée par l’IRPA
La Fédération Wallonie-Bruxelles a octroyé un subside de 4.500 euros pour financer cette étude. Objectif : déterminer si elle est plus ancienne que ce que l’on croit.
Si la Ducasse d'Ath est l'un des folklores les mieux documentés, elle conserve pourtant certaines zones d'ombre. C'est dans ce contexte qu'une vaste étude scientifique va être menée sur la tête de Samson. "Nous savons que les têtes des géants ont été détruites à la Révolution française", rappelle Laurent Dubuisson, historien et conservateur de la Maison des Géants. Selon les recherches menées jusque-là, les historiens s'accordent sur le fait que les têtes actuelles auraient été reconstruites en 1806 et 1807 (Goliath, Madame, l'Aigle et Ambiorix), tandis que Mam'zelle Victoire date de 1860.
Mais une découverte récente vient semer le doute. "L'historien Jean-Marc Depluvrez a découvert une série de mentions stipulant que l'ensemble des géants auraient été détruits à l'exception de Samson", explique Laurent Dubuisson.
Une hypothèse qui tient la route. Lors de l'autodafé révolutionnaire de 1794, les autorités athoises ont fait disparaître tout ce qui rappelait l'Ancien Régime. Les têtes des géants relevant du patrimoine communal, Monsieur et Madame Goliath, ainsi que Mam'zelle Victoire, ont ainsi été brûlées. Mais rien n'atteste que Samson, propriété de la confrérie des canonniers, ait subi le même sort. La tête du géant biblique pourrait donc être bien plus ancienne que celles de ses homologues.
Une expertise scientifique attendue
La ministre de la Culture en Fédération Wallonie-Bruxelles, Élisabeth Degryse, a accordé une subvention de 4.500 euros à la Ville d'Ath pour financer une expertise scientifique menée à l'IRPA (Institut royal du Patrimoine artistique) de Bruxelles. La tête de Samson sera comparée à celle de Goliath, dont la datation (1806) ne fait aucun doute.
"L'IRPA examinera les assemblages, le type de bois et les différentes couches de peinture. Chaque détail sera passé au crible, ce qui devrait nous permettre d'en apprendre davantage sur ce patrimoine exceptionnel", se réjouit Laurent Dubuisson.
L'étude, qui s'étendra sur plusieurs mois, sera menée entre les Ducasses 2025 et 2026.
A.D.
