«C'est sans doute cela qu'on appelle faire mieux avec moins» : le député wallon, Bruno Lefèbvre, dénonce l'abandon du redéploiement TEC dans la zone d'Ath
Le député wallon, Bruno Lefèbvre (PS), a interpellé le ministre wallon de la Mobilité, François Desquesnes (Les Engagés) à ce sujet, au Parlement wallon ce mardi.
Le redéploiement des lignes TEC à Ath devait entrer en vigueur en août 2025, après plusieurs années de préparation et d'études. L'objectif était de répondre aux besoins croissants de mobilité dans la région en augmentant l'offre de transport public et en améliorant les conditions de voyage des usagers. "Ce projet, pour lequel la Ville s'est beaucoup investie, avait plusieurs objectifs : augmenter l'offre de transport, offrir des meilleures conditions de voyage aux usagers et toute une série d'autres éléments qui allaient évidemment servir la collectivité. Le TEC justifie cette situation dans son courrier par une diminution des moyens qui leur sont alloués. C'est sans doute cela qu'on appelle faire mieux avec moins" précise Bruno Lefèbvre (PS). Le député wallon craint que cet abandon soit le premier d'une longue série et s'interroge aussi sur le coût de cet abandon.
Le coût, c'est d'ailleurs ce qui a conduit l'opérateur wallon de transport public à laisser tomber le projet. S'il précise que la volonté est bien de renforcer l'attractivité du transport public, le ministre wallon de la Mobilité dénonce un surcoût une augmentation significative des coûts pour ce projet de redéploiement. "Malheureusement, lors de la phase précédant la mise en oeuvre, les négociations avec les sous-traitants, puisque l'essentiel des lignes sont organisées par des sous-traitants, ont mené à d'importants surcoûts. Avec plus de 2 millions d'euros de surcoût par an, l'OTW a réalisé une nouvelle analyse et a conclu qu'il n'était pas opportun de modifier ou phaser le nouveau réseau, car cela ne permettrait pas d'atteindre la qualité de service escompté par le redéploiement" mentionne le ministre, François Desquesnes (Les Engagés). Face à ces surcoûts, l'opérateur de transport public, le TEC, a jugé le redéploiement non viable et a décidé de ne pas le mettre en oeuvre. "En conséquence, l'OTW va entamer les négociations des sous-traitants pour la rupture des contrats attribués".
Ce redéploiement aurait occasionné plus de 2 millions de surcoût par an
Le ministre Desquesnes a reconnu que l'objectif du redéploiement, qui était d'adapter l'offre de transport aux besoins de la population, n'était pas atteint dans ce cas précis. Il a exprimé des doutes quant à l'efficacité et à la rapidité du processus actuel de redéploiement, estimant qu'il faudrait attendre 2035 pour revoir l'offre sur l'ensemble du territoire wallon.
Pour l'instant, seules deux zones de redéploiement ont été mises en oeuvre : la zone de Gembloux en 2023 et celle de Gaume-Sud-Ardennes en 2024. La zone urbaine de Liège sera, elle, effective en 2025.
Le ministre Desquesnes a reconnu que l'objectif du redéploiement, qui était d'adapter l'offre de transport aux besoins de la population, n'était pas atteint dans ce cas précis. Il a exprimé des doutes quant à l'efficacité et à la rapidité du processus actuel de redéploiement, estimant "qu'en étant très optimiste, il faudrait attendre 2035 pour que soit revue l'offre sur l'ensemble du territoire wallon".
Un discours incohérent pour Bruno Lefèbvre
Le député Lefèbvre a critiqué cette décision, soulignant l'incohérence entre le discours initial, qui mettait en avant la nécessité d'un redéploiement face à une forte demande, et l'abandon du projet pour des raisons budgétaires. "Je crois vraiment que les objectifs, et notamment celui d'être davantage en adéquation avec la demande, ne sont pas remplis" précise le député socialiste. "Dans le cas qui nous occupe, on nous a expliqué pendant des années qu'il fallait redéployer l'offre sur la région d'Ath avec des bus en accordéon avec toute une série de choses tellement il y avait de la demande et que les bus étaient aujourd'hui surexploités. Et maintenant, on nous explique que parce qu'il y a une différence budgétaire qui apparaît tout d'un coup, on abandonne le projet et qu'il ne faut plus redéployer quoi que ce soit. Personnellement, j'ai quand même quelques difficultés pour suivre le raisonnement" a-t-il conclu.
Par ailleurs, le ministre Desquesnes a annoncé qu'un processus d'évolution plus pragmatique soit mis en oeuvre dans le cadre du nouveau contrat de service public. "Ce processus est en cours d'élaboration. Il requiert notamment plus de souplesse et de responsabilisation pour l'opérateur. Une clarification des rôles au sein de l'administration, une meilleure prise en compte du caractère intégré que doit prendre l'offre de mobilité et surtout la fixation d'un objectif majeur : celui d'augmenter effectivement le nombre de passagers dans les bus TEC", a précisé le ministre de la Mobilité.
A.D.