Statu quo pour l'offre TEC dans la zone d'Ath : le TEC renonce finalement à son plan de redéploiement

Ce nouveau plan devait être d'application le 1er août 2025. L'opérateur wallon de transport public évoque des contraintes budgétaires.
Tel un mauvais cadeau de Saint-Nicolas, c'est via un courrier envoyé le 6 décembre à la ville d'Ath, que les autorités communales ont pris connaissance de l'abandon du projet de redéploiement du réseau TEC dans la zone. Ce projet est dans les cartons depuis déjà plusieurs années, l'étude ayant commencé en 2020. Une consultation populaire, Mobili, a été organisée en 2023 sur base d'un avant-projet. Malgré un travail de longue haleine, le TEC évoque aujourd'hui des contraintes budgétaires. "Sur base d'une analyse budgétaire des moyens financiers prévus en 2025 pour l'évolution de l'offre TEC, et au vu de l'incertitude de la pérennisation de ceux-ci pour les années à venir, le TEC a décidé, dans un souci de saine gestion, de renoncer à ce redéploiement qui aurait engendré un surcoût annuel de plusieurs millions d'euros" explique l'opérateur wallon de transport public dans son courrier avant de préciser que "cette décision, prise dans un contexte contraint, ne reflète en aucun cas une sous-estimation de l'importance des efforts consentis".
Un investissement d'ailleurs souligné par le bourgmestre d'Ath, Florent Van Grootenbrulle (PS) : "c'est ainsi d'innombrables heures qui ont été sacrifiées sur l'autel des coupes budgétaires". L'homme fort de la cité des Géants a par ailleurs souligné l'importance de ce redéploiement. "Pourtant, je pensais que l'enjeu était majeur. Pourtant, les jeunes comptaient sur une offre de redéploiement plus adaptée. Pourtant, notre zoning industriel et le monde du travail comptaient sur une meilleure offre en la matière. Pourtant, nous voulions une meilleure offre, car nous sommes un épicentre important pour la région et qu'il est évident que l'accessibilité plus fréquente à notre gare et à notre hôpital faisait sens". Bruno Van Grootenbrulle a également mentionné l'importance d'un réseau optimal de transport public pour les personnes âgées, les isolés, mais aussi pour les jeunes.
Au vu des efforts fournis par les services et les citoyens, mais aussi de l'importance des transports en commun sur la zone, le bourgmestre d'Ath a précisé qu'il allait se battre pour ce dossier.
La commune de Chièvres déplore également cette décision
Cette zone TEC d'Ath impacte non seulement la cité des Géants, mais également toute une série de communes avoisinantes. C'est le cas notamment de la commune de Chièvres desservie par les lignes 81 et 100. Informée égaement par courrier, Zoë Delhaye (Commune En'Vie) regrette la décision de l'opérateur wallon de transports en commun. "Nous déplorons qu'aucune mesure ne soit mise en place pour répondre à la demande grandissante de l'usage notamment pour les jeunes qui doivent se rendre vers leur établissement scolaire" déplore la bourgmestre avant d'insister sur le fait que la ville de Chièvres réagira à cette décision. "Nous écrirons au ministre de la Mobilité pour lui faire part de nos inquiétudes pour les lignes 81 et 100", a-t-elle conclu.
Ça grogne aussi à Frasnes et à l'athénée d'Anvaing
L'annulation du projet de redéploiement des bus du réseau TEC a aussi été évoqué ce mardi soir lors du conseil communal de Frasnes-lez-Anvaing.
"Je trouve cela regrettable, à une époque où on parle d'empreinte écologique et où prône l'utilisation des transports en commun", indique le bourgmestre Jacques Dupire (Ensemble Citoyens !). "Cette décision a été prise sans aucune nuance et alors que la commune de Frasnes-lez-Anvaing est la moins bien desservie par le TEC en province de Hainaut."
Cette annonce tombée telle un couperet s'ajoute à la décision du TEC de supprimer, depuis le 2 décembre, un transport scolaire pour certains élèves de l'athénée royal Lucienne Tellier d'Anvaing.
Jusqu'alors, les élèves habitant à plus d'un kilomètre d'un arrêt de bus et pour lesquels l'athénée est l'école la plus proche pouvaient bénéficier d'une navette affrétée par le TEC qui va les chercher et les reconduire chez eux.
"C'est assez choquant de savoir que les parents ont reçu un courrier il y a un mois à peine et ont dû trouver une solution très rapidement", mentionne Catherine Chevalier, la préfète des études de l'athénée royal Lucienne Tellier. "Si le transport ne devait pas être accepté au départ, il me semble normal qu'il soit accordé pour l'année scolaire puisque c'est ce qui était prévu au départ, peu importe s'il y a eu une erreur."
Le bourgmestre Jacques Dupire et l'échevin de la Mobilité Vincent Duchâteau (Frasnes-lez-Autrement) ont dit ce mardi soir vouloir rencontrer rapidement les responsables du TEC.
A.D. & F.T.