Deuxième biomonitoring PFAS : les résultats sont tombés, certains avaient été surévalués lors de la première analyse

Deuxième biomonitoring PFAS : les résultats sont tombés, certains avaient été surévalués lors de la première analyse

Alors qu'en septembre, on apprenait que les résultats du premier biomonitoring PFAS étaient sous-estimés de 50 %, ceux du second biomonitoring surprennent certains citoyens.

Depuis ce mardi matin, les résidents de la zone de Chièvres ayant participé au second biomonitoring PFAS reçoivent leurs résultats. Pour rappel, cette deuxième campagne fait suite à des erreurs dans les premiers résultats. En septembre dernier, on apprenait en effet que ceux-ci avaient été sous-évalués d'environ 50 % suite à un problème de conservation des échantillons.

Alors que de nombreux citoyens se préparaient dès lors à une hausse significative de leur taux d'imprégnation de PFAS dans le sang, certains ont eu la surprise de découvrir des résultats bien en dessous du taux initialement annoncé. "Il s'avère qu'il y a effectivement bien des gens qui ont été sous-évalués, mais beaucoup de personnes, au contraire, ont été surévaluées. Donc, de nouveau, c'est un peu un problème psychologique. Vous imaginez bien que depuis le mois de septembre, nombreuses personnes s'attendaient à voir leur résultat peut-être multiplié par deux et finalement, ils se retrouvent avec des résultats qui sont moindres que la première fois. De nouveau, c'est l'incohérence totale. Est-ce qu'on peut réellement faire confiance à ces nouveaux résultats d'analyse ?" se demande Geoffrey Vanstals, président de l'asbl SOS Notre Santé.

Ces incohérences sèment le doute au niveau de la population qui ne sait plus à qui faire confiance. Pour Geoffrey Vanstals, l'ISSeP n'est pas assez armé pour ce genre de problème. "Est-ce que le laboratoire est disposé à recevoir et à traiter massivement des échantillons ? Voilà, je me pose beaucoup de questions" dénonce-t-il avant d'évoquer la piste d'un réel dépistage de la population. "Ce que je regrette, c'est que finalement cette analyse biomonitoring, c'est une analyse sur la population, c'est une analyse massive. Et je pense que Monsieur Coppieters, le nouveau ministre de la Santé, de l'Environnement, devrait permettre de non pas de faire un biomonitoring, mais un dépistage qui permettrait à chaque citoyen ayant été surexposé aux PFAS, de pouvoir faire une prise de sang comme il lui semble, à travers un laboratoire privé".

La ville de Chièvres en colère

Depuis qu'elle a pris ses fonctions le 2 décembre dernier, Zoë Delhaye, bourgmestre de Chièvres, a fait du dossier PFAS une de ses priorités. Malgré deux interpellations à l'ISSeP pour obtenir une réunion et faire le point sur le dossier, ses sollicitations sont restées vaines. "Ce matin, on se met surtout à la place des citoyens qui ont reçu une information, ils doivent être inquiets, s'interroger et c'est notre cas également. Nous avons donc écrit un courrier à l'ISSeP pour évoquer notre mécontentement et nous avons envoyer une copie au ministre Copppieters pour l'informer de la communication et des manquements sur le suivi du dossier", explique-t-elle.

Une réunion est sollicitée dans les plus brefs délais pour réunir tous les acteurs autour de la table et (enfin) avoir des éclaircissements sur ce second biomonitoring.

Par ailleurs, la phase d'analyse est loin d'être terminée. Une demande a été formulée par l'ISSeP afin de réaliser des prélèvements dans les potagers. Les modalités devraient être communiquées sous peu. Concernant ce point, une réunion est prévue demain avec la bourgmestre afin d'évoquer cette nouvelle phase d'analyse.


A.D.


ST