Deuxième biomonitoring PFAS : des échantillons jugés à nouveau « non conformes » obligent des citoyens à repasser par une prise de sang

Deuxième biomonitoring PFAS : des échantillons jugés à nouveau « non conformes » obligent des citoyens à repasser par une prise de sang

Deuxième biomonitoring PFAS : des échantillons jugés à nouveau « non conformes » obligent des citoyens à repasser par une prise de sang

Pour certains citoyens, il s'agira donc de la troisième piqûre dans le cadre du biomonitoring PFAS.

C'est un peu comme un sentiment de déjà vu pour certains habitants de la zone de Chièvres concernés par la pollution de l'eau aux PFAS. Mais quand on parle de santé, le droit à l'erreur ne devrait pas être permis. À peine la seconde campagne de biomonitoring PFAS lancée, certains habitants de la région de Chièvres, concernés par la pollution de l'eau aux PFAS, sont de nouveau appelés à fournir un échantillon de sang. Cette situation suscite une certaine exaspération chez les habitants, d'autant que ces nouveaux tests font suite aux résultats sous-estimés de la première campagne, marqués par des erreurs évaluées à environ 50 %.

Des échantillons à la qualité incertaine

Lancée le 24 octobre dernier, cette seconde vague de biomonitoring vise à établir un bilan plus fiable des taux de PFAS dans le sang des citoyens exposés. Toutefois, certains participants ont récemment reçu un message de l'Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) les invitant à se faire piquer à nouveau, cette fois-ci par prélèvement au doigt.

Dans ce courriel, l'ISSeP explique que les premiers échantillons sanguins collectés dans cette nouvelle campagne présentaient des signes de non-conformité, rendant leurs analyses peu fiables. "Suite au problème survenu lors de la première campagne, notre équipe et le laboratoire prestataire vérifient minutieusement la qualité des échantillons avant toute analyse", précise l'ISSeP dans son message. L'institut propose ainsi un nouveau prélèvement pour les cas présentant des "caractéristiques ne garantissant pas une analyse totalement fiable".

Contacté par nos confrères de La Libre, l'ISSeP pointe en particulier un phénomène d'hémolyse, soit la destruction prématurée des globules rouges, qui complique l'analyse de certains échantillons. Ce phénomène, lié aux conditions de santé propres à chaque individu, a pour effet d'altérer la qualité des prélèvements. En conséquence, les citoyens concernés doivent se soumettre à une nouvelle prise de sang.

Une gestion qui suscite l'indignation des habitants

La réaction des habitants ne s'est pas fait attendre, notamment sur les réseaux sociaux. Geoffrey Vanstals, administrateur de l'association PFAS - SOS Notre Santé ASBL, a exprimé sa frustration sur le groupe Facebook de l'association, soulignant la lassitude et l'inquiétude des citoyens face à ce nouvel appel.

"Nous souhaitons exprimer notre profonde inquiétude et indignation quant à la gestion actuelle du biomonitoring PFAS", écrit-il. "Malgré l'urgence sanitaire liée à la surexposition de milliers de citoyens aux PFAS, des échantillons sanguins continuent de présenter des non-conformités, rendant leur analyse impossible. Dans une tentative de pallier ces erreurs, l'ISSeP propose désormais une troisième prise de sang par le doigt, un processus qui, en plus d'être répétitif, génère une charge émotionnelle et un stress inacceptables pour une population déjà fragilisée."

En attendant, la campagne se poursuit jusqu'au 21 novembre.


A.D.