Survol de Tournai: le ministre Bellot attend des informations de la France

Des riverains du Pic-au-Vent estiment que les avions de l'aéroport de Lesquin volent trop bas. Paul-Olivier Delannois a interpellé le ministre de la mobilité.
Ce mercredi, en commission de l'infrastructure, le bourgmestre ff de Tournai et député fédéral Paul-Olivier Delannois (PS) a interpellé le ministre de la mobilité François Bellot (MR) sur la problématique du survol à basse altitude de Tournai par les avions atterrissant à l'aéroport de Lille-Lesquin.
La question de Paul-Olivier Delannois:
Madame la présidente, monsieur le ministre, plusieurs riverains de l'entité de Tournai se plaignent des nuisances sonores et visuelles occasionnées par le survol à basse altitude de plus en plus d'avions atterrissant à l'aéroport de Lille-Lesquin.
Dernièrement, une pétition émanant d'un quartier particulièrement touché par cette problématique vous a même été envoyée. Selon le dépositaire de la pétition, la procédure d'atterrissage des avions à destination de Lille-Lesquin aurait été modifiée en mai 2016.
Cette information aurait été confirmée par le SPF Mobilité. Je suis déjà intervenu sur le sujet du survol de Tournai en janvier 2017 via une question écrite et vous m'aviez alors apporté toute une série de réponses. Vous m'expliquiez notamment que seuls les atterrissages à l'aéroport de Lille-Lesquin vers l'ouest (piste26) entraînent le survol du secteur sud-ouest de la commune de Tournai et qu'il y a en moyenne 22 arrivées par jour utilisant cette procédure. En outre, durant la nuit, c'est-à- dire de 22h à 6h, il y a eu, en 2016, 552 arrivées à Lille-Lesquin, dont 75% utilisant la piste 26 (donc survolant Tournai).
Monsieur le ministre, confirmez-vous que la procédure d'atterrissage des avions à destination de Lille-Lesquin a été modifiée en 2016? La législation belge prévoit-elle des restrictions relatives aux vols de nuit qui passent au-dessus des villes en basse altitude, comme c'est le cas à Tournai? Si oui, quelles sont-elles? Est-ce respecté dans le cas de Tournai?
L'altitude minimale de 2000 pieds est-elle systématiquement respectée pour les vols passant au-dessus de Tournai? Quelle est la vitesse minimale du vent d'ouest exigeant le survol de Tournai pour l'atterrissage? Lorsque le vent est faible, n'y a-t-il pas moyen d'éviter le survol de cette zone?
Avez-vous reçu la pétition provenant des riverains du quartier du Pic-au-Vent à Tournai? Si oui, une réponse leur a-t-elle été apportée? Est-il prévu de modifier la procédure actuelle d'atterrissage, de telle sorte que la courbe empruntée par les avions privilégie le survol des zones agricoles et non résidentielles? Je vous remercie.
La réponse de François Bellot:
Monsieur Delannois, vos questions ont retenu toute mon attention. En outre, elles sont intéressantes puisqu'elles concernent l'exploitation d'un aéroport proche d'une frontière. Malheureusement, la plupart des réponses à vos questions sont à chercher auprès des autorités françaises.
Mon administration est chargée de la collecte des informations. Par ailleurs, j'ai attiré l'attention des autorités françaises sur ce cas précis, afin de prendre connaissance des critères techniques des procédures mises en oeuvre par la DGAC (Direction générale de l'aviation civile). Nous étudierons alors les améliorations possibles, conformément à nos responsabilités respectives.
Néanmoins, je puis vous confirmer que l'aéroport de Lille-Lesquin a introduit, le 3 mars 2016, des procédures de navigation aérienne basées sur l'utilisation du système mondial de positionnement GPS pour l'atterrissage et le décollage. Elles permettent de bien mieux maîtriser les trajectoires et donc d'améliorer encore la sécurité.
Consécutivement à cette plus grande précision, les trajectoires sont beaucoup plus resserrées que dans le cas des procédures dites "classiques".
Pour ce qui concerne Tournai, située parfaitement dans l'axe de la procédure d'atterrissage par vent d'ouest, les trajectoires qui étaient auparavant dispersées autour de cette ville -puisque les équipements techniques n'étaient pas très précis - , tournent désormais toutes autour d'un faisceau très resserré au sud-ouest de la ville. Il est à noter que les vents dominants viennent, bien entendu, du sud-ouest. Cela explique l'emploi récurrent de cette procédure d'approche.
Je vous confirme que la DGTA a reçu copie de la pétition signée par 114 personnes, qui a été transmise à la DGAC française. Je ne manquerai pas de revenir devant vous dès que les informations me seront parvenues et qu'elles auront été analysées.
Enfin, je puis vous indiquer que j'ai fait remonter l'information via l'ambassade de France auprès des ministres français compétents.
Rédaction en ligne