Nathan Duponcheel: «Je reconnais avoir prémédité mon acte»

Nathan Duponcheel: «Je reconnais avoir prémédité mon acte»

Nathan Duponcheel: «Je reconnais avoir prémédité mon acte»

Le procès de Nathan Duponcheel a été marqué ce lundi matin par l'interrogatoire de l'accusé effectué par le président de la cour d'assises.

"Tout d'abord, monsieur le Président, je tiens à dire que je reconnais avoir prémédité mon acte." Voici les premiers mots qui sont sortis de la bouche de Nathan Duponcheel, accusé d'avoir assassiné le bourgmestre de Mouscron Alfred Gadenne.

"J'ai fait le point sur ma vie"

Diplomé en juin 2017, Nathan Duponcheel souhaitait s'investir au sein de l'armée belge, dans une carrière militaire, mais des problèmes d'audition feront échouer ses examens d'entrée. L'acte d'accusation révèle que l'accusé "a souffert d'une tumeur dans l'oreille à l'âge de 7 ans qui a entrainé une perte auditive et nécessité une intervention chirurgicale avec reconstruction de l'oreille interne."

Nathan Duponcheel a vécu cet épisode de vie comme un véritable échec. Ce lundi matin, il a expliqué avoir fait le point sur sa vie avant d'être passé à l'acte le 11 septembre 2017. "Cela faisait plusieurs jours que je ruminais dans mon coin. Je dormais de moins en moins et je faisais beaucoup de cauchemars. J'avais l'impression que rien n'allait. Je ne pouvais pas faire le métier que je souhaitais faire à cause de mes problèmes médicaux et la fille avec qui je souhaitais vivre ne le voulait pas. La seule chose que je pouvais encore faire, c'était rendre justice à mon père."

Jean-Philippe Mayence, avocat de la partie civile, a demandé de plus amples explications concernant cette jeune fille. "Nous ne sommes jamais sortis ensemble. C'est moi qui éprouvais des sentiments pour elle", a précisé Nathan Duponcheel.

Pas d'envie de suicide

Durant l'interrogatoire, le président de la cour d'assises du Hainaut, Jean-François Jonckheere, a demandé à l'accusé s'il avait un jour songé à mettre fin à ses jours. "J'y ai pensé mais je ne l'aurais pas fait, lui a répondu Nathan Duponcheel. Ça aurait fait trop de mal à ma famille." Or, Nathan Duponcheel avouera un peu plus tard (lorsqu'il a dû s'expliquer sur les faits qui l'ont amené à arracher son bracelet en février 2018) s'être rendu, muni d'un couteau, chez la fille pour qui il éprouvait des sentiments. "Non pas pour lui faire du mal mais pour me suicider face à elle."

Deux discours contradictoires pour l'avocat Jean-Philippe Mayence qui a, sur ce point, également demandé des explications. "A ce moment là, j'étais dans un tel état... Même mes meilleurs amis me tournaient le dos. Pour moi, ils avaient peut-être envie que je ne sois plus là."

S.Li.