Taxe déchets et coût-vérité : le bourgmestre de Pecq dénonce un système absurde et allume l'intercommunale Ipalle

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Taxe déchets et coût-vérité : le bourgmestre de Pecq dénonce un système absurde et allume l'intercommunale Ipalle

Taxe déchets et coût-vérité : le bourgmestre de Pecq dénonce un système absurde et allume l'intercommunale Ipalle

Excédé par le système du coût-vérité et la gestion d’Ipalle, le bourgmestre de Pecq, Aurélien Brabant, a exprimé tout son mécontentement lors du conseil communal de ce lundi soir.

Fidèle à son franc-parler, Aurélien Brabant n'a pas mâché ses mots en évoquant la taxe déchets et le principe du "coût-vérité" imposé par le gouvernement wallon depuis 2012. Un mécanisme qu'il juge désormais "désuet" et largement critiqué par de nombreux élus de notre région.

Un grand attentisme du gouvernement... et d'Ipalle

Pour le bourgmestre, le constat est clair. "Depuis des années, quels que soient les partis au pouvoir, rien n'a été fait concernant le coût-vérité. Le gouvernement wallon fait preuve d'attentisme, et Ipalle aussi."

Le coût-vérité reposait à l'origine sur un principe simple. Moins on produit de déchets, moins on paie. Un modèle qui, selon Aurélien Brabant, ne fonctionne plus.

"Aujourd'hui, quel que soit le comportement des citoyens, ils sont pénalisés. Et nous sommes obligés de les pénaliser à notre tour en augmentant les taxes".

Une situation d'autant plus injuste, selon lui, que Pecq figure parmi les bons élèves de la Wallonie picarde, avec 100 kg de déchets produits par an et par habitant.

"On investit pour Ipalle et eux, ils engrangent"

Le bourgmestre pointe également le rôle d'Ipalle dans la redistribution des efforts communaux.

"L'argent économisé grâce à la baisse du tonnage, Ipalle le récupère via la gestion des points d'apport volontaire. Et qui finance ces PAV ? Les communes, pas Ipalle ! On investit pour eux, et eux, ils engrangent."

Au-delà du coût-vérité, c'est le fonctionnement de l'intercommunale dans son ensemble qu'il remet en cause.

"Ipalle, c'est cinq directeurs qui coûtent environ 900.000€ par an. Personne n'en parle. Les intercommunales ont tendance, aujourd'hui, à avoir des attitudes qu'avaient les communes autrefois. Des méthodes de travail coûteuses, des dépenses difficiles à justifier et des profils largement surpayés. Ce luxe, nous ne pouvons plus l'accepter. Pendant qu'eux se permettent ces dépenses, nous, communes, devons nous creuser la tête pour trouver le moindre euro. Moi aussi, j'aimerais pouvoir engager deux ou trois profils à 180.000 € par an".

Il ajoute, toujours incisif. "Et encore, je ne parle que des directions. Il y a aussi les jetons des administrateurs, des présidents, des vice-présidents. Certains ne disent jamais rien mais viennent quand même chercher leur jeton. On est là à dépenser du fric de tous côtés, et dans le même temps, on demande aux citoyens de recycler davantage, de trier plus, de multiplier les efforts. Avant d'exiger des efforts de la population, que l'intercommunale commence par en faire elle-même".

"Le coût-vérité, un garde-fou pour Ipalle"

Selon lui, si le système est jugé absurde par beaucoup, il profite encore à l'intercommunale.

"Ils sont bien contents que le coût-vérité existe toujours. Ça leur permet de récupérer plus d'argent auprès des communes. Cet argent-là, sert à payer des profils que nous, n'avons pas les moyens d'engager, alors qu'ils nous aideraient vraiment à faire avancer nos dossiers et à éviter que certains membres du personnel soient noyés. Si, à l'époque, on n'a pas voulu aller vers les poubelles à puce, c'est peut-être qu'il y avait une raison..."

Les citoyens pecquois plébiscitent les PAV

Les analyses montrent que de plus en plus de Pecquois utilisent les PAV : 1.225 ménages pour les déchets organiques, 583 pour les résiduels.

Aurélien Brabant les encourage à poursuivre. "En utilisant les PAV de 30 litres, ils peuvent, en réalité, mettre beaucoup plus. C'est la preuve qu'Ipalle peut aussi perdre au jeu qu'elle nous impose de jouer".

À Pecq, le sac-poubelle passera de 1 € à 1,50 €. La commune se veut toutefois cohérente avec sa politique de gestion des déchets. Elle n'augmentera pas le prix d'ouverture des points d'apport volontaire, fixé à 0,45€.


Sébastien Lippens