Que reste-t-il du rêve Your Nature ? Les propriétaires dans le flou : « C’est un capital à faire fructifier, pas à enterrer »
Le domaine éco-touristique Your Nature à Antoing, symbole d’un tourisme vert et innovant, vient de sombrer dans la faillite. Dans l’attente d’un repreneur, les propriétaires des logements, désorientés, espèrent que leur investissement ne deviendra pas un fardeau. Me Mischaël Modrikamen et le bourgmestre Gauthier Dudant appellent au calme et à la confiance.
Ils avaient cru en un projet unique, niché dans 300 hectares de nature. Aujourd’hui, les propriétaires des lodges de Your Nature se sentent abandonnés. Les loyers ne tomberont plus, l’avenir du site reste incertain, et beaucoup craignent que leurs maisons ne finissent à l’abandon. Certains ont misé près de 200.000 euros pour ce projet comme l'a confié Ghislain Wacquier, l'un des investisseur au micro du + de l'Info. « Je ne suis pas étonné, ils étaient déjà sur le fil du rasoir. Il faalit se battre chaque trimestre pour recevoir le fruit de ce qu'ils ont promis ».
Mais pour Me Mischaël Modrikamen, avocat représentant plusieurs d’entre eux, venu sur notre plateau pour répondre au question du + de l’Info, rien n’est perdu :
« D’abord, il faut préciser que nous attendons encore le prononcé officiel de la faillite pour les informer formellement. Mais juridiquement, ils redeviennent pleinement propriétaires de leur bien. Leur capital est là, leur maison est là. Ils retrouvent leur investissement ».
Seul le dernier trimestre de loyers n’a pas été payé, précise-t-il. « On ne peut pas parler d’arriérés exceptionnels ».
“Toutes les options sont ouvertes”
Une fois la faillite prononcée, les discussions devront s’engager avec un éventuel repreneur.
« L’important est de préserver l’investissement des propriétaires », poursuit Me Modrikamen. « Un repreneur analysera la rentabilité du site et proposera des conditions nouvelles. Toutes les options restent sur la table ».
Un comité de liaison a d’ailleurs été mis en place pour assurer la transparence du processus et répondre aux inquiétudes des investisseurs.
« Nous avons déjà réuni des représentants des propriétaires à mon cabinet et prévoyons une communication complète, sous forme de questions-réponses concrètes », indique l’avocat.
Du côté de la Ville : patience et concertation
Pour Gauthier Dudant, bourgmestre d’Antoing, il s’agit maintenant de laisser le temps aux acteurs de se concerter.
« Il faut que les investisseurs puissent d’abord poser leurs valises, discuter avec les autorités locales et la Région wallonne. Ce permis d’urbanisme date de 2013, il faudra sans doute l’adapter, mais la volonté de relancer le site est bien là », souligne-t-il.
La commune reste en lien étroit avec la Région wallonne, qui veille au respect des prescriptions urbanistiques et environnementales. Des compensations liées au projet du Grand Large restent également d’actualité et devront être intégrées dans les discussions avec un futur exploitant.
Malgré la tourmente, les deux hommes refusent le catastrophisme. Your Nature conserve des atouts considérables : un site d’exception, une localisation stratégique entre France, Belgique et Pays-Bas, et un concept qui séduit toujours les investisseurs.
« Cet actif est d’une qualité rare. On est au cœur de l’Europe, entouré de nature, avec un projet porteur. Il faut garder confiance », plaide Me Modrikamen.
Le bourgmestre abonde : « C’est un capital à faire fructifier, pas à enterrer. La priorité, c’est de relancer le site dans l’intérêt des propriétaires, des travailleurs et de toute la région ».
Si la faillite de Your Nature marque la fin d’un chapitre, beaucoup espèrent qu’elle ne scellera pas celle du projet.
« Ce n’est qu’un début, il faut laisser le temps aux choses de se remettre en place », conclut Me Modrikamen.
Tous attendent désormais l’arrivée d’un repreneur solide, capable de redonner vie à ce domaine hors du commun et d’offrir enfin aux propriétaires un peu de sérénité.
O.W.