Tournai : Johakim Chajia plaide à nouveau pour une brigade cycliste

Tournai : Johakim Chajia plaide à nouveau pour une brigade cycliste

Tournai : Johakim Chajia plaide à nouveau pour une brigade cycliste

La question a été posée lors du conseil de police.

Le débat sur la création d'une brigade cycliste au sein de la zone de police de Tournai a refait surface lors du dernier Conseil de police. C'est le conseiller Johakim Chajia qui a remis le sujet sur la table, fidèle à une proposition que son groupe défend depuis plusieurs années. L'objectif, selon lui : favoriser "une police plus visible, plus mobile et plus proche des citoyens".

S'il reconnaît "la pertinence d'un tel dispositif ", le commissaire divisionnaire Dominique Debrauwere a immédiatement tempéré les attentes. La réalité des moyens actuels, explique-t-il, rend le projet difficile à concrétiser. " Aujourd'hui, 87 % de la capacité opérationnelle est déjà mobilisée pour assurer les sept missions de base de la zone, qui doit en outre couvrir près de 1 500 événements publics par an ", a-t-il rappelé. Mettre sur pied une brigade cycliste nécessiterait " au moins dix policiers supplémentaires", un effectif jugé tout simplement inenvisageable dans le contexte actuel.

Johakim Chajia ne s'est pas montré surpris. "Compte tenu de la situation budgétaire et des contraintes d'effectifs, je comprends cette réponse ", a-t-il reconnu. Mais l'élu estime qu'il faut " envisager la question autrement". Plutôt qu'un dispositif permanent, il plaide pour une approche "pragmatique et progressive", avec une petite équipe mobilisée "à des moments stratégiques marchés, événements, soirées festives ".

Selon lui, ce type d'initiative pourrait déjà produire des effets visibles. Il cite l'exemple de Mons, où une brigade cycliste fonctionne avec succès pendant la belle saison. "Le vélo permet une police plus accessible, plus humaine et plus préventive", souligne-t-il. "Une présence visible dissuade la petite criminalité et améliore le sentiment de sécurité."

Au-delà de la question opérationnelle, le conseiller tournaisien met aussi en avant un argument budgétaire et symbolique. Il rappelle que, malgré les difficultés de recrutement, la zone dégage actuellement un excédent budgétaire faute de pouvoir engager. "C'est un paradoxe. Une police moderne, dynamique et proche du terrain est aussi une police qui attire", estime-t-il, convaincu qu'un projet de ce type pourrait renforcer l'attractivité du métier.

Pour donner corps à son idée, Johakim Chajia propose une phase pilote à coût limité, de quelques mois, en s'appuyant sur les quatre vélos électriques que la zone a récemment acquis à la demande du personnel. "Expérimentons, évaluons, et voyons ensuite. C'est une démarche constructive, sans engagement lourd", plaide-t-il.

S'il n'a pas obtenu d'engagement concret, le conseiller a au moins réussi à relancer un débat de fond : celui de la proximité policière, devenue un enjeu central dans la relation entre les forces de l'ordre et les citoyens. "La réponse est la même qu'en 2021 ", regrette-t-il, tout en espérant que cette fois, la discussion trouvera un écho plus favorable.


R.R.