Les travailleurs de chez Cargill à Mouscron en grève : l'un des auteurs du «cahier de la honte» a à nouveau un poste à responsabilités

Les syndicats regrettent que la direction ne respecte pas les engagements pris en 2024 suite à l'affaire du "cahier de la honte".
Les travailleurs de Cargill à Mouscron se sont mis en grève ce premier juillet à minuit. En cause : le retour d'un manager auteur du "cahier de la honte". Pour rappel, en juillet 2024, la colère des travailleurs de l'entreprise Cargill à Mouscron s'était faite entendre suite à la découverte du " Cahier de la Honte ", rédigé par deux managers de l'entreprise, dans lequel bon nombre de propos dénigrants, insultants et offensants à l'égard de certains ouvriers avaient été tenus. Après 7 jours de grève, un accord avait été trouvé entre les organisations syndicales et la direction, celui-ci garantissant notamment l'écartement des deux managers incriminés sur d'autres sites du groupe, sans plus aucune responsabilité et le tout assorti d'une sanction lourde. Toutefois, à la fin du mois de mai, un organigramme a été transmis aux délégués du personnel, où l'on pouvait clairement retrouver une de ces deux personnes occupant un poste à responsabilités sur le site Cargill Mouscron, ce qui ne manqua pas de provoquer une vive réaction au sein du personnel.
Les syndicats FGTB et CSC expliquent que plusieurs échanges ont eu lieu entre les représentants des travailleurs et la direction pour demander le respects des accords passés. Dans un communiqué commun, ils expliquent que "face au refus clairement exprimé par la direction, seul le préavis de grève pouvait être envisagé et a été déposé en conséquence. L'attitude de la direction est inacceptable pour ces travailleurs qui ont été fortement touchés par ce " cahier de la honte ". Bien qu'ils pensaient que cela ne se reproduirait plus, il s'avère que la charte de Cargill a un coté obscur dans son application et que la direction refuse de prendre toutes les mesures nécessaires à garantir un climat sécuritaire au niveau de l'intégrité morale de ses collaborateurs. Ne pas respecter cet accord, revenait à faire fit de la concertation sociale et à se moquer des conséquences que cela aura sur le personnel de Cargill.
Une conciliation s'est tenue ce lundi 30 juin. Malheureusement cette dernière a échoué au même titre que les précédentes tentatives en entreprise, la direction refusant toujours de respecter l'entièreté de l'accord conclu en juillet 2024, et estimant qu'elle était dès lors limitée dans ses libertés de manière injustifiée, que l'accord pourrait faire l'objet d' " exceptions ".
Pour les travailleurs, c'est la goutte d'eau qui fait de nouveau déborder le vase et un mouvement de grève s'est mis en route ce 1er juillet à minuit, au grand dam de la direction qui refuse d'entendre ses travailleurs, qui a commencé immédiatement à déplorer un manque de concertation sociale, alors que quelques heures plus tard, elle envoyait l'huissier de justice sur les piquets afin de demander à chacun des travailleurs présents si ceux-ci n'avaient pas été empêchés de travailler, si on ne leur avait pas bloqué l'accès."
S.L.