Ath : la sécurité des usagers faibles en question sur les boulevards des Glacis et de l’Hôpital suite à des déviations
Ces rues ont été aménagées en zone cyclable il y a plusieurs mois. Mais aujourd’hui, en raison des travaux sur la place de Lorette, une déviation a été instaurée sur ces axes.
Lors du conseil communal d'Ath, jeudi dernier, le conseiller Serge Dumont (MR) a tiré la sonnette d'alarme concernant la sécurité des usagers dits "faibles", en particulier sur les boulevards des Glacis et de l'Hôpital. Il s'inquiète du non-respect manifeste de la zone cyclable instaurée depuis plusieurs mois dans ce secteur. "Très souvent, les voitures dépassent les vélos et ne respectent pas les cyclistes. Ne parlons pas du non-respect de la mobilité douce en usage varié, que ce soit les poussettes, les trottinettes, les chaises roulantes ou les piétons à proximité de ces voiries", a déploré Serge Dumont.
Il pointe également une circulation devenue problématique en raison des travaux à la place de Lorette. "La circulation est déviée par les boulevards, dont ces boulevards cyclables. Des camions que je qualifierais de double étages, des bus, des cars empruntent ces rues. Il faut beaucoup de courage pour être cyclo sur ces boulevards cyclables ou alors être totalement inconscient pour ne pas dire kamikaze, voire faire preuve de beaucoup de chance", a-t-il ironisé, appelant à un renforcement des contrôles de police sur ces tronçons.
Il faut beaucoup de courage pour être cyclo sur ces boulevards cyclables ou alors être totalement inconscient pour ne pas dire kamikaze
Face à ces critiques, l'échevin de la Mobilité, Jérôme Salingue (PS), reconnaît les difficultés, mais insiste : la déviation actuelle est le fruit d'une analyse approfondie des différentes options possibles. "Cette portion était plus facile pour le charroi des gros véhicules notamment pour tourner dans le sens de Bruxelles", explique-t-il.
Il rappelle également les enjeux liés à la densité du trafic : "Cette partie du boulevard est une zone où il y a plus il y avait 940 véhicules en moyenne par jour, tandis qu'au boulevard du Parc, ce sont 3000 véhicules plus ou moins qui passent tous les jours. On ne voulait donc pas reporter la circulation sur le boulevard du Parc".
Tout en admettant que la situation est loin d'être idéale, Jérôme Salingue parle d'un "sacrifice temporaire des zones cyclables", nécessaire en raison des travaux en cours.
Mais ces explications n'ont pas rassuré Serge Dumont. Pour lui, la sécurité des cyclistes et des autres usagers vulnérables reste insuffisamment prise en compte. "On est sur des rues qui ont la caractéristique d'être cyclables et la notion de cyclable n'est pas respectée. Il est évidemment impossible de retirer les marquages, même les panneaux, on peut temporairement les camoufler, mais ça ne changera pas grand chose", insiste Serge Dumont appelant à ce qu'on attire l'attention sur la limitation de vitesse à 30 km/h.
A.D.