Politiquement (in)correct avec Héloïse Renard (MR) : «J'ai la volonté depuis quelques mois de recentrer le CPAS sur ses missions essentielles donc des choix devront être posés»

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Politiquement (in)correct avec Héloïse Renard (MR) : «J'ai la volonté depuis quelques mois de recentrer le CPAS sur ses missions essentielles donc des choix devront être posés»

Héloïse Renard, présidente du CPAS de Tournai et vice-présidente de la Fédération des CPAS de Wallonie était notre invitée dans Politiquement (in)correct. Pour elle, les décisions prises au fédéral concernant les CPAS n'auront qu'un impact minime.

Trente-sept millions, il s'agit de la différence entre les aides promises par le gouvernement Arizona et celles qui seront réellement perçues par les CPAS. Mais selon Héloïse Renard (MR), présidente du CPAS de Tournai et vice-présidente de la Fédération des CPAS de Wallonie, l'Arizona n'abandonne pas les CPAS à leur propre sort. "Le problème, c'est qu'il y a trop de personnes au CPAS, trop de personnes qui ont un potentiel qui n'est pas exploité et qu'il faut aider. Alors aujourd'hui je lance un appel à toutes les entreprises pour coopérer afin de remettre ces personnes au travail et pour qu'elles puissent vivre vraiment dignement. Oui, on apprend des nouvelles au niveau du fédéral mais il ne faut pas oublier qu'il y a un subside de 26 millions prévu pour 2025, soit 246.000 euros pour Tournai. Il y avait normalement les 300 millions pour 2026, donc une prise en charge du revenu d'intégration à 100%. Je pense qu'à un moment donné il faut aussi pouvoir se responsabiliser. Le fédéral nous aide beaucoup et l'impact va être minime en 2026 budgétairement parlant".

Le fédéral donnera de l'argent pour aider les nouveaux allocataires qui seront exclus du chômage mais pas les 18.000 jeunes (à l'échelle du pays) des allocations d'insertion. Qu'en est-il pour le budget de Tournai ?

"Concernant les bénéficiaires d'allocations d'insertion, nous n'avons pas reçu de courrier officiel donc aujourd'hui il n'y a pas de calcul qui a été effectué ni intégré au budget. Cela devrait être calculé en modification budgétaire. Pour Tournai il y aura 596 personnes au-delà du premier juillet 2026, oui il y aura un impact mais il sera minime[...] C'est vrai qu'il y a des infos qui arrivent tardivement, comme les 26 millions. Je sais qu'on les recevra mais ça prend du temps. Cela génère aussi du stress chez les travailleurs sociaux, ce que je peux comprendre puisqu'il y a aussi les informations qui sont relayées et qui diffèrent également. Mais s'il faut adapter le montant aux modifications budgétaires c'est aussi notre rôle donc ce sera effectué".

C'était une inquiétude lors du conseil conjoint entre Ville et CPAS de savoir si la Ville pourra suivre selon les demandes du CPAS. A notre micro, la bourgmestre de Tournai, Marie-Christine Marghem (MR) expliquait qu'elle suivrait. Mais cela sera-t-il tenable d'aller gratter à la porte de la Ville ? "Ce n'est pas l'objectif, répond Héloïse Renard. Il faut quand même se responsabiliser un minimum. Normalement nous devions présenter un budget en déficit de 2,5 millions. Nous avons réalisé des économies et nous sommes passés à 1,2 millions . La dotation communale s'élève à 2%. La Ville évidemment va combler ce déficit parce qu'il faut présenter un budget à l'équilibre, comme ça a été le cas en 2025. Mais il y a des économies qui vont être effectuées en cours d'année".

Des économies qui pourraient concerner des fermetures de services. "J'ai la volonté déjà depuis quelques mois de recentrer le CPAS sur ses missions essentielles, donc oui des choix devront être posés, des choix qui ne font pas toujours plaisir mais qui sont nécessaires pour le bon fonctionnement de l'institution [ ... ] Il y a des pistes en cours donc je ne vais pas les évoquer aujourd'hui mais en tout cas ça interviendra en cours d'année. Il y a également des partenariats à effectuer. Il y a beaucoup de choses à discuter".

Du côté du Mouvement réformateur, il est question de plusieurs mesures, comme la baisse des APE et la fusion de structures pour réduire le nombre de personnel. Des mesures qui essuient certaines critiques mais selon Héloïse Renard, l'objectif de son parti n'est pas d'envoyer tout le monde au CPAS. "Il faut quand même se rendre compte qu'il y a trop d'aides qui ont été accordées auparavant. Donc aujourd'hui évidemment c'est assez choquant parce que ce sont les CPAS qui subissent ça. Cela se ressent fortement et les mesures ne sont pas spécialement étalées dans le temps, ce qu'on aurait préféré. Mais malheureusement ce n'est pas possible, il faut se rendre compte que la situation budgétaire, que ce soit au niveau régional, fédéral ou communal, est extrêmement compliquée donc tout le monde doit faire un effort"

Avec pas mal de majorités issues du Parti socialiste au sein de la Fédération, des dialogues doivent avoir lieu. "En tant que vice-présidente de la Fédération des CPAS, mon rôle est de défendre les intérêts de tous les CPAS de la Wallonie. Mais il faut savoir que les mesures ne sont pas incompatibles avec cette casquette. Donc oui il y a des dialogues à avoir, des débats qui sont parfois plutôt animés mais on parvient toujours à trouver un consensus et on continuera dans ce sens-là".


L.C.