La ville d’Ath se dote d’une charte de respect et de lutte contre les violences de genre entre élus
Proposée par le président du conseil et le bourgmestre d’Ath, cette charte est le fruit d’un travail collaboratif.
La ville d'Ath affirme encore un peu plus ses valeurs d'humanisme et de tolérance. Après avoir adopté une charte contre le fascisme en 2024 et s'être ralliée à la convention d'Istanbul en matière de droits des femmes, le conseil communal a, cette fois, adhéré à l'unanimité à une charte de respect et de lutte contre les violences de genre entre élus.
Proposée par le président du conseil et le bourgmestre d'Ath lors de la séance de février dernier, cette charte est le fruit d'un travail collaboratif. Une commission a été mise sur pied afin d'élaborer le texte. "La commission s'est réunie à trois reprises", explique Marie Piarux (PS). La présidente de la commission pour l'Égalité des chances et conseillère communale a également expliqué que le texte se base en partie sur la charte élaborée à Schaerbeek, mais que certains points ont été modifiés pour coller aux réalités athoises. "Ce document ciblait principalement les discriminations faites envers les femmes. Parler de discriminations envers les femmes est bien évidemment crucial car, comme nous le savons, elles subissent historiquement et structurellement des inégalités importantes. Nous avions la volonté d'aller plus loin en élargissant le cadre à la discrimination de genre et en adoptant ainsi une vision plus inclusive et efficace", a-t-elle précisé.
Jessie Keldermans (PS), échevin de l'Égalité des chances, a chaleureusement remercié toutes les personnes qui "ont façonné ce document porteur d'équilibre et de sens". L'échevin socialiste a précisé qu'il s'agissait de plus qu'un simple engagement. "Cette charte affirme notre volonté collective de promouvoir un climat de travail fondé sur la dignité, la reconnaissance de chacun et la valorisation de la diversité des voix et des parcours dans un espace de décision où la parité et le respect mutuel doivent être la norme".
Une charte pour identifier, prévenir et réagir aux violences de genre
Cette charte vise donc à "prévenir toute forme de discrimination ou d'inégalité fondée sur le genre entre les élus". Elle stipule ainsi les facteurs d'identification des violences tels que "les avances répétitives, les critiques incessantes, les sarcasmes répétés, l'intimidation et l'instauration d'un climat de menace et de peur, l'utilisation d'un langage sexiste ou encore des insultes ou attaques sur les réseaux sociaux".
La charte précise que "tous les membres du conseil communal ont la possibilité de signaler les propos ou comportements inadéquats d'une mandataire en matière de violence liée à la discrimination de genre. Tout signalement fera d'office l'objet d'un suivi".
Une adhésion unanime des élus
Cette charte a été adoptée à l'unanimité par les élus athois.
Par ailleurs, Serge Dumont (MR), conseiller communal, a soulevé la question de l'application concrète de la charte. "Imaginons qu'un dérapage ait lieu autour de la table. Il faudra, dans le respect de la charte, interpeller notre collègue, lui signaler, mais en toute bienveillance et en tout respect. Cette charte devient finalement quelque chose qu'il faudra faire vivre au quotidien", a-t-il interpellé. Le chef de file des libéraux a également insisté sur l'importance de maintenir ce respect en dehors des séances du conseil, rappelant que la casquette d'élu est toujours présente même en dehors des manifestations officielles. "Donc, pas question, dans le bistrot du coin, à la festivité locale ou quoi que ce soit, de manquer de respect à tout citoyen ou à tout collègue. Il faudra être vraiment très attentif à l'implication du vote que nous allons poser", a prévenu le conseiller.
De leur côté, les Engagés et Ecolo ont salué le travail effectué par la commission.
Le vote unanime de cette charte marque un engagement fort du conseil communal d'Ath pour une démocratie locale plus inclusive, respectueuse et apaisée.
A.D.