Démolition en urgence de l’ancienne maison communale de Ghoy : le PS déplore le manque de communication envers les conseillers communaux

Si personne ne remet en cause la décision de démolition ou la réunion d'information qui a suivi, les socialistes s'indignent du manque d'information envers les élus de l'opposition.
Ce jeudi soir, les conseillers communaux lessinois ont eu l'occasion de revenir sur les événements qui ont agité l'entité la semaine dernière. Pour rappel, le collège communal a décidé, en urgence, de procéder à la démolition de l'ancienne maison communale de Ghoy. Cette dernière étant touchée par la mérule, ce qui met en péril la stabilité du bâtiment. Conséquence directe, l'école voisine, qui elle n'est pas du tout touchée par le champignon, doit déménager le temps des travaux. Les élèves de maternelle sont, depuis lundi, hébergés dans l'ancienne école d'Ogy.
Pour informer les personnes directement impactées par la situation, le collège communal a organisé une réunion d'information. Si le PS salue la démarche, il déplore le manque de communication envers les conseillers communaux. "Aucune information/ invitation n'a été transmise aux membres du conseil communal, les empêchant ainsi d'être tenus informés de cette séance d'information et à fortiori, d'y participer. Ce fonctionnement constitue une atteinte manifeste au principe d'égalité d'accès à l'information entre conseillers communaux, et remet en cause le respect des règles démocratiques les plus élémentaires. Nous dénonçons cette méthode qui accentue la rupture entre la majorité et l'opposition" s'indigne Dave De Backer, chef de file des socialistes.
Le bourgmestre Antoine Motte (MR) s'est expliqué sur ce choix. "Il est important de rappeler que cette réunion n'était ni une séance du conseil communal, ni une commission, ni une quelconque instance décisionnelle. Il s'agissait d'une réunion locale d'information dans un cadre précis avec des objectifs clairs : protéger, expliquer et rassurer. Je peux comprendre que vous auriez aimé en être informé mais parler ici d'atteinte au principe d'égalité d'accès à l'information me parait quelque peu exagéré. Les membres du conseil sont tenus informés de tous les éléments essentiels. Les rapports sont ou seront communiqués. Les décisions ont été exposées ce soir et j'ai toujours été disponible pour répondre aux questions. Ce type de décision, lorsqu'il s'agit de protéger l'institution publique, relève de la compétence du collège et ne nécessite ni une infirmation ni une décision du conseil communal. Par ailleurs, immédiatement après cette réunion, nous avons communiqué sur le site internet et la page Facebook officielle de la Ville, deux canaux institutionnels.
Je prends bonne note de votre demande. A l'avenir, pour ce type de réunion publique nous veillerons dans la mesure du possible, à ce qu'une information formelle soit transmise aux conseillers communaux, cela pourrait se faire par un simple message via les canaux de communication internes habituels mais je souhaite aussi être très clair. Notre priorité ce jour-là était le voisinage direct de ce bâtiment et, plus précisément, il était important de protéger les enfants, de rassurer les parents et de soutenir les enseignants dans un moment de transition que l'on considérait comme difficile et également d'expliquer la situation aux riverains".
C'est pas moi, c'est l'autre
Le président de séance n'a pas manqué de tacler, au passage, les socialistes leur rappelant la gestion d'une précédente situation. "Nous avons déjà connu, vous le savez, une situation semblable à l'école du Calvaire où un défaut de toiture a provoqué un effondrement partiel. Cette situation n'aurait pas dû se produire. Petit rétroact des faits pour lequel je vous laisse apprécier la chronologie : par courrier du 25 mai 2023, monsieur le bourgmestre précédent, madame l'échevine et madame la cheffe d'école proposait une rencontre le mercredi 31 mai à 19h00 afin de communiquer toutes les informations utiles ainsi que les modalités pratiques pour la reprise de la scolarité. En séance du 19 juin, le collège communal a confirmé la fermeture de l'école du Calvaire à Lessines et en séance du 13 juillet 2023, le conseil communal a ratifié la délibération adoptée par le collège communal. Vous et moi monsieur De Backer y étions et à ce moment-là, nous n'avions pas eu plus d'informations qu'aujourd'hui. A Ghoy nous avons agi à temps. De plus, je tiens à vous assurer qu'il n'y a aucune volonté de faire une ségrégation entre les conseillers de la majorité et de l'opposition".
"J'aimerai tout de même vous rappeler le rôle d'un conseiller communal. Il participe aux décisions importantes de la gestion d'une commune ce qui veut dire budget, travaux et sécurité. Et donc, je trouve qu'avertir les conseillers communaux était quand même le minimum. Nous sommes tous des représentants des citoyens, tous élus et donc nous avons chacun un mandat. Notre groupe est le second plus important sur Lessines. Il aurait été plus respectueux d'informer l'opposition, parce que dans la majorité on était sans doute au courant" a alors répliqué Dave De Backer.
Véronique Reignier (PS), ex-échevine de l'enseignement, s'est exprimée à son tour sur ce dossier, s'inquiétant du maintien de l'implantation scolaire à Ghoy. Si Isabelle Privé (Socialibre) a affirmé que tout serait fait dans ce sens, elle a, elle aussi, égratigné la précédente majorité. "Aujourd'hui ce que nous faisons c'est agir là où pendant des années, rien n'a été fait. Alors que l'information sur la dangerosité du bâtiment était officiellement connue depuis janvier 2023, au moins. Nous continuerons d'avancer avec sérieux dans l'intérêt des enfants, des familles et des riverains et du village de Ghoy".
"Dire que nous n'avions rien fait, je ne suis pas d'accord. Je signale que tant le MR que Les Engagés étaient présents. La question de la démolition avait été envisagée tout comme la pose d'un conteneur ou encore l'accessibilité à l'école par l'arrière. On avait soulevé toutes ces questions-là et en toute logique, tous ces rapports se trouvent à l'administration. On avait déjà envisagé toutes ces solutions au même titre que les autres travaux dans les écoles mais on m'a demandé gentiment de mettre ça de côté parce que l'impact budgétaire ne permettait pas la réalisation de d'autres priorités décidées par le collège et le conseil communal" s'est défendue Véronique Reignier.
N.J.