« Quel con » : quand la présentation du compte communal dérape à Estaimpuis

« Quel con » : quand la présentation du compte communal dérape à Estaimpuis

« Quel con » : quand la présentation du compte communal dérape à Estaimpuis

Présenté en boni, le compte de l’année 2024 aura fait longuement parler ce lundi soir lors du conseil communal d’Estaimpuis. Malheureusement, plus que les bons chiffres, ce sont les frasques que les citoyens retiendront.

Stupeur dans la salle ce lundi soir lorsque l'ancien bourgmestre de la commune a dit suffisamment fort "quel con" pour que le public présent en nombre entende ces deux mots. Une courte phrase que Daniel Senesael pensait certainement avoir dite dans sa tête. Cette insulte est pourtant bien intervenue au moment de l'intervention de Steve Roussel, conseiller de l'opposition, qui faisait son analyse du compte 2024. Si parler de chiffres est toujours sujet à débat lors d'un conseil communal, l'on peut regretter que cela ne se fasse pas toujours dans le respect de chacun. "77 : c'est donc le nombre de jours qu'aura duré mon mandat avant d'être (déjà) totalement dégoûté de la politique" indiquait le conseiller Engagé en sortie de conseil.

Une situation d'autant plus regrettable que le résultat comptable de l'année écoulée est bon. Pour preuve, le travail remarquable d'Emmanuelle Pee, directrice financière de la commune, a été salué par l'ensemble des groupes présents autour de la table. Son expertise a notamment permis à la commune de gagner plus de 100.000 euros grâce à des intérêts créditeurs, des investissements qui font du bien aux finances. Avec un résultat en boni à l'exercice propre de 1.920.522 euros, les finances se portent bien à Estaimpuis.

Ce sont donc les choix politiques et la manière d'utiliser l'argent public qui ont fait débat. Le MR a notamment déploré que "malgré un boni avoisinant les 2 millions, vous n'envisagez pas d'en faire profiter directement nos citoyens en baissant la pression fiscale", Les Engagés s'interrogeant eux aussi sur le taux d'IPP maintenu à 8,8 %, un des plus hauts de Wallonie, ou encore sur les investissements réalisés pour l'organisation de diverses manifestations, à l'instar de Miss et Mister Estaimpuis. Enfin, le groupe Ouverture s'est interrogé quant à la transparence des comptes des ASBL en partie financées par des subsides communaux. Le groupe citoyen demandant à ce que la directrice financière puisse avoir un droit de regard sur leur gestion. Bref, comme on le disait, rien qui ne mette à mal l'avenir financier de la commune, mais plutôt des débats sur des choix politiques.

De son côté, la majorité a assumé ses choix d'investissement et s'est félicitée de cette bonne gestion financière par la voix de son échevine des Finances, Sophie Vervaecke, pour qui cette présentation était une première. Un exercice toujours compliqué. Notons que la modification budgétaire n1 a été présentée, l'occasion pour cette même majorité de présenter sa vision économique pour l'année à venir à Estaimpuis. "Le but est toujours d'avoir la plus grande capacité d'autofinancement pour ne pas augmenter l'emprunt", expliquait alors Frédéric Di Lorenzo. "Il n'y aura d'ailleurs pas d'investissement important à l'extraordinaire en 2025 et 2026 puisque l'on doit redescendre sous 10 % de taux d'endettement. Mais il y aura bien la concrétisation de plusieurs projets en cours : la rénovation de la salle du Patio de Néchin, la création d'ateliers ruraux à Estaimbourg, la rénovation de l'église d'Estaimpuis et évidemment la rénovation du complexe et de la piscine d'Estaimpuis. Ce n'est donc pas parce qu'aucun nouveau projet n'est inscrit que ceux en cours ne se finalisent pas."


Théo Defranne