La préservation du caractère rural, le tourisme, le sport et la mobilité : que retenir du débat de Frasnes-lez-Anvaing ?

La préservation du caractère rural, le tourisme, le sport et la mobilité : que retenir du débat de Frasnes-lez-Anvaing ?

A moins de deux semaines des élections communales, les candidats des 5 listes de Frasnes-lez-Anvaing ont débattu de leurs programmes.

Préserver le caractère rural

Il y a unanimité autour de la table : l'atout majeur de Frasnes-lez-Anvaing, c'est son cadre champêtre et il faut à tout prix le préserver.

Pierre Bourdeaud'huy, l'échevin libéral, rappelle que "chaque permis qui est accordé se fait dans des zones à bâtir. Malheureusement, nous n'avons pas la main sur le plan de secteur. Depuis quelques années, nous avons donc décidé de réaliser une enquête voire d'imposer des charges urbanistiques. Nous allons plus loin que ce à quoi nous sommes obligés."

Chez Ecolo, on craint que des projets immobiliers démesurés sortent encore de terre dans les prochaines années. Pour Dominique Rombaut, il est donc impératif d'élaborer une charte pour le développement du territoire qui agirait tel un bouclier. "On peut construire tout et n'importe quoi sur des zones de terrains à bâtir. Le tout c'est de faire les choses intelligemment, de manière à ce que ça ne devienne pas des cités dortoirs. Il y a de manière à ce que les habitants s'entraident entre eux. On nous a dit qu'on ferait un plan communal, ça ne s'est jamais fait. Idem pour la charte d'habitat léger qui a été avalisée par le conseil communal mais qui est introuvable sur le site de la commune."

Par la voix de Jacques Dupire, Ensemble Citoyens abonde : une charte urbanistique, c'est bien, un schéma de développement du territoire communal, c'est encore mieux pour contrôler l'urbanisation. "C'est un thème que nous avons défendu pendant la législature. Les choses vont évoluer dans les années qui viennent puisque nous avons un schéma de développement territorial qui va se transmuter en schéma de développement communal. Il y aura des centralités qui vont se définir, il y aura donc des constructions mais on ne pourra pas construire n'importe comment."

Au nom de Frasnes-lez-Autrement, Vincent Duchâteau va encore plus loin, avec une vision à 30 ans. "Les outils législatifs qui sont à notre disposition datent des années 70-80. C'est donc tout à fait dépassé. Des autorisations de permis et de zones de bâtir ont été disséminées un peu en rase campagne. Il faut revoir tout cela et réfléchir à plus long terme, avec une réflexion dans l'ensemble de la population."

Pour Michel Devos (PS), la reconversion des friches comme l'ancien site Battard et le site de Facofran doit être une priorité en matière d'urbanisation, tout comme l'amélioration des espaces publics. "Il y a Frasnes, mais il y a aussi les 12 villages de l'entité. Je pense qu'il y a beaucoup de choses à faire, notamment au niveau de l'entretien de l'espace public, des voiries, etc. Raison pour laquelle nous souhaitons engager des éco-cantonniers qui relaieraient les demandes des citoyens et pourraient régler certains problèmes d'incivilité."

Bonnes nouvelles pour les sportifs et les touristes

Pierre Bourdeaud'huy (MR) a annoncé deux bonnes nouvelles : la première, c'est l'avancée des travaux sur le site de Frasnes-lez-Bassins. "Quand je vois un peu ce qui a été fait sur trois semaines, je pense que pour l'été prochain, nous aurons quelque chose de valable."

La seconde, c'est que l'aménagement de l'Espace Gorts à Oeudeghien va débuter sous peu, pour le plus grand bonheur du club de la balle pelote. "Le permis a été accordé, on va donc pouvoir bientôt commencer."

Travaux toujours en perspective, avec la réhabilitation du hall sportif des Collines, en proie à de gros problèmes de stabilité. Michel Devos (PS) a lui aussi tenu à rassurer sur son évolution : "Le projet du hall sportif est en bonne voie puisque la commune a reçu l'accord de principe du ministre en charge des infrastructures sportives, soit une promesse de 2.300.000€. On a aussi reçu une promesse du ministre en charge des économies d'énergie de 600.000€. Le coût du projet, c'est 3,3 millions. Certes, ça va coûter de l'argent à la commune, mais la charge est quand même limitée."

Avec sa nature privilégiée, son site des anciens bassins de décantation de la sucrerie et ses sentiers, Frasnes ne manque pas d'atouts. Qui ne demandent qu'à être développés et valorisés. "On a d'énormes atouts. On va avoir le RAVeL, il y a les bassins, il y a nos sentiers. Le tout c'est de s'en occuper. Et nous devons travailler en réseau avec tout ce qui est touristique au niveau de la Wallonie picarde si nous voulons progresser et nous faire connaître.", exprime Jacques Dupire (Ensemble Citoyens)

"Nous, ce qu'on veut faire, c'est la grande fête du paysage.", déclare de son côté Dominique Rombaut (Ecolo). "On veut mettre en valeur le paysage avec par exemple des guinguettes, des visites, créer avec le centre culturel un grand événement fédérateur."

Et allier tourisme et économie va de pair pour Vincent Duchâteau (Frasnes-lez-Autrement) : "On voit que les projets des bassins et du RAVeL avancent bien. Il faut vraiment s'articuler là dessus et tenir compte de tous ceux qui, dans le privé, mettent des projets sur la table. Parce que le privé n'attend pas que le public avance spécialement pour avancer de son côté. Il y a des gestionnaires de gîtes, il y a l'Horeca sur lesquels on peut s'appuyer, les regrouper, les fédérer et promouvoir toutes ces bonnes volontés."

Insister auprès des TEC

Avec les commerces, un sujet fréquemment abordé par les citoyens et autour de la table du conseil communal, c'est celui de la mobilité.

Ce qui est réclamé de longue date ? Un plan communal de mobilité.

"C'est très important parce qu'à travers ce plan de mobilité communal, on pourrait créer des pistes cyclables pour relier les villages entre eux et intégrer le RAVeL ou l'espace de covoiturage. On peut aussi partir sur divers modes de mobilité comme la voiture partagée ou le proxibus.", exprime Charlotte Parez pour Ensemble Citoyens.

Pour le MR, Carine De Saint Martin affirme que ce plan de mobilité demeure la priorité numéro un. "Ce plan est actuellement en cours. Nous devons faire un diagnostic préalable avant de passer à l'étape suivante. Pour nous aider dans notre travail, nous avons formé pendant cette mandature un agent communal de mobilité, fonction qui n'existait pas jusqu'alors. Donc oui, on avance et oui, la mobilité, c'est important."

La mobilité, ce sont les déplacements, mais aussi les habitudes de vie. L'Ecolo Didier Verdoncq se réjouit particulièrement de la concrétisation du RAVeL. "Pour les gens qui ont la chance d'habiter Frasnes, ça va, mais pour les personnes qui habitent les villages environnants, ce n'est pas toujours évident de se rendre à Frasnes à vélo ou à pied. Au début, la commune n'était pas très pour le RAVeL, mais quand elle a remarqué qu'il y avait plein de personnes qui y étaient favorables, les avis ont changé et j'en suis très content."

Outre la problématique des places de parking dans le centre de Frasnes, la jeune socialiste Marie-Pauline Scholart a pointé l'importance sociale de la mobilité. "On a parlé des transports en commun. C'est quelque chose sur lequel on a déjà essayé de travailler et malheureusement, on n'a aucun retour du TEC. On se retrouve donc un peu bloqués sur ce point. Nous avons par ailleurs le taxi social avec le CPAS et le taxi solidaire avec le Plan de cohésion sociale. Ce sont des choses que nous devons développer pour pouvoir contrer justement cette problématique de manque de transports en commun."

Au nom de Frasnes-lez-Autrement, Maryse Bouchez propose d'agrandir l'offre de transports avec une plate-forme de covoiturage, tout en continuant à insister auprès du TEC. "La commune de Frasnes est la moins bien desservie au niveau des transports en commun. Donc je pense que c'est aussi le rôle de l'échevin de la Mobilité d'aller taper du poing sur la table, il ne faut pas juste le dire. Je sais que cela a été fait, mais il faut parfois le faire une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois. Il faut vraiment insister."


Frédérique Thiébaut


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