Titres-services, aides ménagères, logement : des services qui plombent les finances du CPAS de Chièvres
Si les comptes 2023 se clôturent avec un boni de 27 741,32 euros à l’ordinaire, une réflexion doit être menée pour réduire drastiquement les pertes dans certains services.
Ce mercredi, lors du conseil communal, Olivier Gago y Mantero, Directeur financier de la ville de Chièvres a présenté les comptes du CPAS. Tout comme pour les comptes de la ville, ceux-ci se clôturent en boni et ce, grâce à plusieurs effets d'opportunité. "C'est du one-shot et ça ne se reproduira pas de sitôt" précise d'emblée le Directeur financier avant de décrire plus précisément ces événements conjoncturels et ponctuels : "On a eu 190 000 euros qui sont issus d'un nettoyage comptable fait par mon prédécesseur. (...)
On a reçu un legs très, très important de 422000€ en 2023, qui a été renvoyé en grande partie vers le fonds de réserve extraordinaire, mais pas entièrement. Seuls 400 000 euros ont été envoyés, ce qui veut dire qu'il y a 22 000 € qui sont restés à l'ordinaire et qui ont financé ainsi l'exercice".
Par ailleurs, tout comme la présidente du CPAS Sophie Dessoignies, le Directeur financier a pointé aussi du doigt certains services qui, budgétairement, ont un souci en 2023. Le premier est celui des titres-services. "On imaginait au budget final une perte de 45 000 €, la perte réelle a été de 105 000 €. Cela est dû à des prévisions budgétaires qui n'étaient pas très fiables". Une perte qui s'explique aussi par la pénibilité du travail pour le personnel en place, de nombreuses petites absences et de facto des prestations qui ont diminué.
Le deuxième service pointé du doigt par le directeur financier est celui des aides ménagères sociales qui engrange un déficit de 70 000 euros. "On va voir ce que l'on peut faire, s'il y a une possibilité de regroupement pour augmenter les financements du service sans pénaliser la population derrière. Il y a possibilité d'avoir des instruments sociaux d'intervention financière plutôt que d'interventions matérielles. Donc tout ça va être analysé pour voir si on peut réduire un peu ce déficit", explique Olivier Gago y Mantero.
Enfin, le service logement interpelle également le Directeur financier. "Quand je vois que nous avons des logements qui sont occupés et que dans le même temps, nous louons des logements que nous sous-louons après a une population précarisée, c'est interpellant" soulève Olivier Gago y Mantero. "Il y a des nécessités d'investissement pour rendre ces logements habitables et ainsi réduire nos dépenses de fonctionnement, supprimer ces locations qui sont inutiles et donc éviter l'intervention financière communale pour des choses qui peuvent être faites dans un avenir relativement proche" poursuit-il.
On va avoir un souci dès 2025 pour la confection des budgets si on garde la même structure financière
Pour le directeur financier, les défis sont les mêmes qu'au niveau de la ville : "Avoir des prévisions budgétaires qui soient plus précises pour justement éviter d'avoir des bonis qui apparaissent, donc peut être essayer d'avoir des prévisions de dépenses qui soient mieux réalisées. Au niveau des réserves à l'ordinaire, elles sont alimentées, mais sont presque consumées en 2024. Donc, on va avoir un souci dès 2025 pour la confection des budgets si on garde la même structure financière".
Du côté de l'opposition, ces comptes reflètent un manque de vision stratégique de la part de la majorité en place. "On peut se féliciter qu'il y aura une commission des finances et on en a déjà eu par le passé, mais il est temps. On a perdu beaucoup de temps. Mais finalement, les mesures douloureuses viendront sans doute après les élections, ça, c'est un regret" déplore Claude Demarez, chef de file du MR.
Une chose est sur, avec des réserves qui s'épuisent, il est temps de réfléchir à des pistes de solutions afin de maintenir les finances à flot dans les prochaines années.
A.D.
