Ath : la vente du parking de l'Esplanade à une société privée relance le débat sur le stationnement

L'opposition a déploré la vente des deux poches de parking en surface (39 emplacements) et demande une réflexion plus globale pour le quartier de l'Esplanade
Lors du dernier conseil communal, la vente du parking souterrain de l'Esplanade a été actée. C'est en séance du 25 octobre 2023 que le conseil communal avait décidé de le vendre au plus offrant. Finalement, la ville a reçu cinq enchères, dont la plus élevée de la part de la société privée Interparking pour un montant d'1 560 000 €. La vente concerne également les deux poches de parking situées en surface, soit 39 emplacements. L'acquéreur envisage en effet d'y installer des bornes de recharge pour véhicules électriques.
La vente de ces emplacements extérieurs a fait bondir l'opposition La Liste Athoise. "Cela va encore déforcer le parking en centre-ville" estime Pascale Nouls. La cheffe de file avait d'ailleurs proposé des solutions alternatives lors du précédent conseil communal comme "une concession domaniale qui permettait quand même à la ville de garder malgré tout la main. Mais la réflexion n'a pas été plus loin et nous savons que nous n'avons malheureusement pas la même approche de l'intérêt collectif".
De son côté, Bruno Lefèbvre estime avoir réfléchi à la problématique : "nous avions négocié avec les acteurs prêts à acheter préalablement. Donc nous avons mené une réflexion, qui n'est pas celle que vous aviez souhaitée, mais qui arrive aux mêmes objectifs". L'acheteur s'engage, en effet, à mettre une vingtaine de places à disposition des riverains. Quant aux places pour personnes en situation de handicap, elles seront déplacées dans les rues adjacentes, plus près des habitations concernées.
L'avenir de l'Hôtel des Finances mis sur la table
Marc Duvivier, qui s'est opposé à la vente de ces deux poches de parking, aurait préféré une étude plus globale sur toute la zone de l'Esplanade. Dans sa réflexion, il inclut notamment la place de l'ancienne caserne Siron où se situe le bâtiment de l'Hôtel des Finances. "Ce bâtiment n'est pratiquement plus occupé et les parkings souterrains sous l'Hôtel des Finances sont vastes mais inoccupés ou pratiquement inoccupés, avec quelques véhicules et surtout des archives" a-t-il expliqué. L'ancien bourgmestre estime que c'est le bon moment pour la Ville de reprendre la main sur cet espace, car "le bail d'occupation pour les opérateurs publics qui sont logés au sein de l'Hôtel des Finances (justice de paix, service des douanes) arrive à son terme dans quelques mois".
Une réflexion qui a eu le don d'irriter Bruno Lefèbvre : "ce que je trouve un peu difficile avec vous, c'est que vous avez le sentiment d'être toujours le seul à réfléchir aux situations problématiques de la ville". L'homme fort de la cité des Géants a ensuite expliqué que ce bâtiment ainsi que le parking situé en face n'étaient pas à vendre et qu'il y avait même un projet pour transformer cet Hôtel des Finances en appartements. Quant aux poches de parking extérieures, le bourgmestre estime ne pas avoir le choix : "Objectivement, si je ne pouvais pas vendre le patrimoine de la ville, je ne le vendrais pas. Sauf qu'aujourd'hui, l'endettement est tel, qu'on ne peut rien faire. Nous n'avons aucune marge de manœuvre et pourtant, on se bat depuis 5 ans et demi et on a déjà réduit la dette de près de 20 millions en 5 ans et demi".
La vente a été actée à 19 voix pour, 7 contre (groupe La Liste Athoise) et 3 abstentions (les conseillers indépendants Philippe Duvivier, Laurent Postiau et Samuel Pierquin).
A.D.