Pollution de l'eau aux PFAS : «Si j'avais été alertée d'un risque avéré pour la santé, j'aurais exigé des solutions alternatives», répond la ministre Céline Tellier en commission

Pollution de l'eau aux PFAS : «Si j'avais été alertée d'un risque avéré pour la santé, j'aurais exigé des solutions alternatives», répond la ministre Céline Tellier en commission

La ministre Ecolo n'a pas convaincu Les Engagés, le PTB et le MR.

La ministre de l'Environnement wallonne Céline Tellier (Ecolo) a été interrogée ce mardi matin en commission sur la présence de PFAS dans l'eau de la région de Chièvres.

Sous le feu des critiques depuis les révélations sur une contamination de l'eau du robinet aux PFAS entre 2021 et 2023, la ministre a notamment dû justifier l'absence de communication aux communes et à la population alors que les taux dépassaient ceux de la future norme européenne de 2026.

Céline Tellier a expliqué ne pas avoir été informée d'un risque pour la santé. "On est dans une zone grise au niveau scientifique. Si j'avais été alertée d'un risque avéré pour la santé des personnes, j'aurais exigé que des solutions alternatives soient trouvées en attendant la résolution du problème. Je n'ai cessé de penser aux citoyens qui se sentent inquiets, en colère ou en perte de confiance concernant la qualité de l'eau consommée et qui ont peur d'avoir sans le savoir pris un risque pour leur santé."

Céline Tellier a annoncé lors de cette audition [la mise en place des nouveaux seuils de vigilance](Deux nouveaux seuils de vigilance pour alerter sur la présence de PFAS dans l'eau de distribution) en matière de PFAS dans l'eau. Désormais, ils sont fixés à 30 ng/l (la future norme européenne sera fixée à 100 ng/l) pour les 20 PFAS et à 4 ng/l pour les 4 PFAS les plus préoccupants.

Jori Dupont : "C'est inaudible pour la population"

Le membre du cabinet de la ministre qui était au courant de la présence de PFAS dans l'eau a aujourd'hui été écarté. "Il y a des contradictions. J'ai l'impression qu'on se cache un peu trop derrière un collaborateur qui avait l'information, estime Jean-Luc Crucke. On tourne beaucoup autour du sujet. Les gens ont besoin d'un contrôle sur le plan de la santé, mais aussi d'une aide psychologique. Vous n'imaginez pas le drame que certaines familles sont en train de vivre. Peut-on oui ou non boire l'eau? Il reste des doutes et il faudra poursuivre le débat. "

Le député PTB Jori Dupont, qui avait mis sur la table le rapport américain sur la présence des PFAS dans l'eau de la base de Chièvres, n'a pas été convaincu par les réponses de la ministre. "Si j'avais été alertée, j'aurais agi. Cette réponse est inaudible pour la population. Il vous faut quoi pour être alertée ?"

Le MR, partenaire de majorité d'Ecolo et du PS dans la majorité, n'a pas été convaincu non plus. "Je reste sur ma faim. Qu'est-ce qu'il vous fallait de plus ? L'armée américaine distribue des bouteilles à ses soldats ? Vous avez un collaborateur au sein de votre cabinet qui possède l'information. La Flandre vous avertit. Le bon sens aurait voulu que la population soit avertie. C'était à la SWDE ? Cette partie de ping-pong est un peu saoulante. Il y a une vraie psychose dans la population et il aurait fallu informer la population", a expliqué Olivier Maroy.

Dans les rangs socialistes, les réponses de la ministre ont été bien accueillies. "Je maintiens que le manque de communication envers les communes est regrettable, mais un signal positif est envoyé, notamment avec les deux seuils de vigilance instaurés", a expliqué Fatima Ahallouch.

Cette audition de la ministre était la première étape. D'autres auditions devraient avoir lieu, notamment de la SWDE.

Vous avez pu suivre la commission en direct ici.


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