Gaurain-Ramecroix : la CCB va investir près de 500 millions d'euros pour atteindre la neutralité carbone en 2050

Gaurain-Ramecroix : la CCB va investir près de 500 millions d'euros pour atteindre la neutralité carbone en 2050

Gaurain-Ramecroix : la CCB va investir près de 500 millions d'euros pour atteindre la neutralité carbone en 2050

Le plan d'investissement a été présenté au secrétaire d'Etat Thomas Dermine.

Le secteur carrier fait partie de l'histoire de la Wallonie picarde. Depuis des centaines d'années, on retrouve différentes entreprises dans la région. Parmi elles, la CCB qui fait désormais partie du groupe Cementir. D'ici 2050, l'industrie carrière va devoir changer son mode de fonctionnement pour atteindre la neutralité carbone.

Qui dit réduction des émissions de C02 dit investissements en conséquence. Au total, ce sont près de 500 millions d'euros qui seront dégagés pour atteindre les objectifs fixés par l'entreprise, c'est-à-dire, une réduction de 39% des émissions de C02 par tonne équivalent ciment d'ici 2030. Un seuil intermédiaire avant la neutralité prévue pour 2050. "La survie du secteur dépend d'importants investissements puisqu'il faut décarboner l'industrie. Il était important d'associer les pouvoirs publics dans cette démarche", nous explique Eddy Fostier, directeur général du site de Gaurain-Ramecroix.

De l'argent public pour aider à investir

Dans quelques semaines, la CCB déposera sa candidature pour l'octroi d'un soutien dans la mise en ouevre de sa stratégie de décarbonation. La direction a choisi d'inviter le secrétaire d'état Thomas Dermine pour le sensibiliser à leurs actions. D'origine hennuyère, le socialiste a bien conscience de l'importance de l'industrie du ciment dans la Province. Pour lui, la maintenir, c'est capital mais il faudra bien sûr faire évoluer les pratiques de fabrication. "Le secteur du ciment est un gros émetteur de CO2. Aujourd'hui, les entreprises font face à un dilemme : soit on investit massivement pour garder une présence industrielle qui est importante en terme d'emplois, etc. (...), soit on devra se poser à terme des questions sur la pérennité de l'activité. On peut donc se réjouir des investissement faits aujourd'hui."

Le clinker, un gros émetteur de CO2

Un des éléments les plus émetteurs de CO2, c'est la production de clinker. C'est l'étape de base dans la fabrication du ciment. Le calcaire est ainsi calciné à haute température dans un four à ciment pour produire de la chaux. Cette action engendre la libération de CO2. Au total, cela représente 65% des émissions globales du site. "La chimie du ciment émet du CO2. L'objectif est donc d'essayer de réduire les composantes qui émettent le CO2," évoque le directeur général du site tournaisien. Pour y arriver, la CCB va adapter ses processus de production avec notamment de la production d'électricité verte mais aussi la construction d'une usine de captation de carbone.

La décarbonation de la CCB semble donc essentielle pour l'avenir du secteur. La direction l'annonce : "les activités de captage du carbone devrait créer de nouveaux emplois et pourrait aussi avoir un impact sur les entreprises impliquées dans la construction de la nouvelle usine qui devrait ouvrir dès 2030".


Rémy Ravaux