Lessines : un budget 2026 « prudent et anticipatif » pour la majorité, « irréaliste » selon l’opposition socialiste
Le budget 2026 se présente quasiment à l’équilibre, avec un boni à l’exercice propre d’un peu moins de 15 000 euros.
Comme un réveillon avant l'heure, les élus de Lessines se sont réunis pour une dernière séance publique de l'année 2025. Parmi les points à l'ordre du jour figurait l'approbation du budget 2026 de la Ville.
Présenté par Antoine Motte (MR), bourgmestre en charge des finances communales, le budget se veut à l'équilibre. Au service ordinaire, les recettes s'élèvent à 35 137 353,61 euros pour des dépenses avoisinant les 35,12 millions d'euros, dégageant ainsi un léger excédent de 14 937 euros. "Nous avons essayé de présenter un budget prudent mais relativement anticipatif", a précisé le bourgmestre.
En matière de recettes, plusieurs augmentations sont à souligner, telles que l'impôt sur les personnes physiques, qui rapporterait 15 000 euros supplémentaires dans les prévisions budgétaires, tout comme le fonds des communes, en hausse de plus de 135 000 euros. Plusieurs dividendes et redevances sont également en augmentation. En revanche, la taxe sur le précompte immobilier devrait rapporter 347 000 euros de moins.
Au niveau des dépenses, le personnel représente près de 13 millions d'euros, tout comme les dépenses de transferts. À noter que les dotations à la zone de police, à la zone de secours, à la régie communale autonome ainsi qu'à l'office de tourisme sont en augmentation. Par ailleurs, la part communale octroyée au CPAS reste inchangée et s'élève à un peu moins de 5 millions d'euros.
20,4 millions d'euros d'investissements prévus à l'extraordinaire
Sans surprise, la plus grosse part des dépenses à l'extraordinaire est dédiée à la poursuite du projet "Dendre Sud". Subsidié dans le cadre de l'opération de développement urbain, un montant de 4 290 000 euros est inscrit au budget 2026. "Des acquisitions devront être faites pour maîtriser l'immobilier", a précisé le bourgmestre Antoine Motte.
L'installation d'une passerelle sur la Dendre, permettant de relier le parking de l'ancienne caserne des pompiers à l'aire pour motor-homes, est également prévue, tout comme des travaux de voirie.
La ville de Lessines entend aussi renforcer la sécurité en investissant notamment dans des caméras, dont des caméras ANPR. "Cela permettra de voir les véhicules qui passent sur le territoire. Seules les communes d'Ellezelles et de Flobecq en sont équipées actuellement sur notre zone de police. Il y a une volonté, avec Grammont, d'investir et de mutualiser les frais", a détaillé Antoine Motte. Après l'installation d'un radar tronçon sur la chaussée de Renaix, la ville envisage également de mettre en place un autre dispositif de ce type à des fins de prévention.
Enfin, la majorité entend poursuivre sa stratégie immobilière. Celle-ci passe par le remplacement de systèmes de chauffage, des réparations à l'école de Bois-de-Lessines, qui avait subi un important incendie en 2021, ou encore par des études visant à analyser certains biens appartenant à la Ville.
"Il s'agit d'un budget réaliste tant au niveau des finances que du personnel et du temps", souligne Antoine Motte.
"Pas de vision globale", "irréaliste" : l'opposition n'est pas convaincue
De son côté, l'opposition socialiste s'est montrée dubitative face à ces prévisions budgétaires. Dave De Backer (PS) s'est d'abord étonné qu'aucune augmentation n'ait été prévue pour contrer la perte annoncée des subsides APE. Même analyse du côté de l'ancien bourgmestre, Pascal De Handschutter (PS), qui pointe l'indexation des salaires. "L'hypothèse de stabilité n'est pas crédible", a-t-il insisté avant de questionner : "Donc personne ne sera indexé, ni à la commune ni au CPAS ? On prend acte".
En réponse, Antoine Motte a expliqué vouloir se baser sur des éléments concrets. "Tant que je n'ai pas de circulaire claire, je ne prends pas de décisions. Pour le moment, nous n'avons pas d'informations quant à une diminution des subsides APE, donc je prends le même montant que l'an dernier", s'est-il défendu.
Véronique Reignier (PS) a, elle, soulevé la problématique des exclusions du chômage dès le 1er janvier. "Comment la part communale au CPAS a-t-elle pu rester identique alors que, dans de nombreuses autres communes, les exclusions impactent le budget ?", a-t-elle interrogé. Pour le bourgmestre en charge des Finances, l'impact ne sera pas immédiat. "Au 1er janvier, on parle des exclusions pour les personnes au chômage depuis plus de 20 ans. Il y en aurait 65 sur notre commune. Sur celles-ci, on estime qu'environ un tiers frappera à la porte du CPAS. Pour le moment, on essaie de maintenir les mêmes montants", a-t-il détaillé, précisant qu'un ajustement pourrait intervenir en cours d'année via une modification budgétaire.
Concernant le CPAS, des économies ont également été réalisées, permettant de réallouer des moyens ailleurs. "C'est le fruit du travail de tout le personnel pour optimiser le fonctionnement du CPAS. D'année en année, le déficit de notre maison de repos diminue. Nous sommes aussi passés de 70 à 80 lits et avons mené une étude pour voir ce qui fonctionne bien et moins bien", a précisé le président du CPAS, Didier Delauw (Les Engagés).
La conseillère Séverine Rasmont (PS) a, quant à elle, pointé une augmentation de 11 000 euros relative au bulletin communal : "le budget a triplé". Une hausse expliquée par la volonté de faire évoluer cet outil de communication. "La volonté de la majorité est d'être transparente et de communiquer envers les citoyens. Or, ce bulletin est relativement fin et pourrait contenir davantage d'informations", a expliqué Antoine Motte. Celui-ci devrait notamment offrir un espace d'expression aux associations locales.
Au terme des débats, l'opposition socialiste s'est abstenue sur ce budget 2026, estimant qu'il manque une vision globale pluriannuelle et que le financement des projets repose prioritairement sur les réserves.
A.D.