Ellezelles : la commune n’échappe pas aux augmentations des taxes concernant les déchets

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Ellezelles : la commune n’échappe pas aux augmentations des taxes concernant les déchets

Ellezelles : la commune n’échappe pas aux augmentations des taxes concernant les déchets

Le sac de 60 litres passera de 1,75 € à 2,50 €. L’accès au PAV augmentera de 0,50 €.

Comme chaque commune, Ellezelles a dû voter, lors du conseil de ce mardi soir, le point sur le traitement des déchets ménagers. Un coût-vérité qui fait débat ces dernières semaines, y compris dans la cité des sorcières. À l'issue du débat, Ecolo a voté contre les différentes taxes déchets, le MR et le PS se sont abstenus.

Alexandre Boitte, bourgmestre, a directement commencé par un constat : le Belge recycle plus mais produit aussi plus de déchets. Il y a donc une augmentation du coût de gestion de ces déchets pour Ipalle que chaque commune doit répercuter sur ses citoyens en raison du coût-vérité, autrement dit le principe du pollueur-payeur. Les recettes doivent en effet compenser les dépenses à hauteur de minimum 95 % et maximum 110 %.

La commune n'a donc eu d'autre choix que de trouver des solutions et c'est notamment au niveau du sac poubelle que cela s'est joué. Un sac de 60 litres passera de 1,75 € à 2,50 €. L'accès au PAV augmentera de 0,50 € (1,50 €). Le sac poubelle de 30 litres restera quant à lui à 1,40 €.

Mais les calculs sur l'achat de sacs poubelles étant prévisionnels en fonction des années précédentes, la commune a également pris le parti de modifier quelque peu la taxe sur la collecte et le traitement des déchets ménagers. Cette dernière dépendant du nombre de personnes constituant le ménage.

  • 80 € pour les isolés, les secondes résidences, les personnes exploitant sur le territoire de la commune un établissement pouvant accueillir des personnes afin qu'elles y séjournent (75 € avant)
  • 110 € pour les ménages de 2 personnes (90 € avant)
  • 120 € pour les ménages de 3 personnes (100 € avant)
  • 130 € pour les ménages de 4 personnes
  • 140 € pour les ménages de 5 personnes
  • 150 € pour les ménages de 6 personnes et plus
  • 150 € pour les endroits de camps et/ou campings
  • 400 € pour les homes pour personnes âgées

Une augmentation qui est moins élevée pour les personnes isolées (5 € de plus) que pour le reste des ménages. Une volonté de la commune puisque cette dernière compte assez bien de ménages isolés (812 au total).

Ces quelques changements permettent ainsi à la commune d'arriver à un coût-vérité de 99 %. Alexandre Boitte a expliqué avoir voulu rester prudent quant à de possibles indexations ou autres augmentations. L'idée est ainsi de rester sur des montants assez stables pour les années à venir.

Protéger les isolés, oui, mais attention aux autres

Ecolo Plus 7890 et le PS se sont montrés plus réticents sur la notion de personne isolée. Pour eux, c'est une bonne chose mais il ne faut pas oublier les familles nombreuses ni même les autres cas particuliers. Vinciane Hugé, conseillère PS, a ainsi évoqué les familles monoparentales, n'ayant de ce fait qu'un seul salaire. Pour Hubert Deschamps, conseiller de la majorité, il s'agit d'un choix social : "Par rapport au choix sur les isolés, il faut savoir que ça a fait débat au sein de la liste du bourgmestre (...) La décision qui a été prise au sein du groupe, c'est que les personnes isolées sont des gens d'un point de vue socio-économique plus vulnérables (...) Donc on a des études qui prouvent que le fait d'être seul est un plus grand risque. Tout ça pour dire que oui, on sait qu'on a dû faire un choix, mais voilà, on a fait un choix qui était plus social." Pour le bourgmestre, les choix étaient limités : "On est en face d'un dilemme."

Vincent Robin, pour le groupe MR, a déploré, quant à lui, une telle répercussion, indépendante de la volonté des communes, sur les citoyens. Selon lui, l'impact sur les ménages aurait cependant pu être légèrement moindre. "Alors on verra à la lecture des comptes 2026 à quel montant on atterrit, mais quelque part, vous avez fait le choix d'être à 95 %. Vous auriez pu faire le choix d'être à 95 % et de ne pas aller chercher les 18 000 / 19 000 € de plus dans les caisses des citoyens. Mais c'est un choix qui est le vôtre. On aurait pu être à 110 % par ailleurs. Donc ça, c'est le choix d'être au plus près de la ligne. 18 000 ou 19 000 € sur 3 000 ménages, grosso modo, c'était peut-être 5 ou 6 € qu'on n'aurait pas été chercher. On est un peu coincé par les décisions et la méthode de gestion de ces taxes, de ces redevances."

Le coût-vérité, un principe désuet

Pour Fabrice Destercke, conseiller PS, le coût-vérité est dépassé : "C'est quelque chose qui existe depuis de nombreuses années. Le principe, c'était plus tu pollues, plus tu payes. Ici je trouve que cette option est complètement obsolète. Maintenant, plus tu tries, plus tu payes : c'est vraiment l'inverse qui se passe. On demande aux gens de trier mais l'augmentation de la taxe est là." Selon lui, il faut donc faire bloc pour changer les choses.

Une réflexion qu'a approuvée Alexandre Boitte. "Je pense qu'il faut avoir un débat au-dessus. Nous, on doit interpeller, en tant que politiciens, chacun de tout bord. De voir un petit peu si ce coût-vérité n'est pas dépassé aujourd'hui. C'est là qu'on doit travailler parce qu'on arrive à saturation. On arrive à des augmentations dans toutes les communes quasiment (...) C'est un système qui est à revoir, on est bien d'accord qu'on doit faire pression auprès de la Région."

D'autres taxes doivent-elles être créées à une autre échelle ?

Autre piste de solution apportée par le bourgmestre, celle de taxes imposées à une autre échelle que communale sur ce que les citoyens achètent. Une taxe de recyclage est en effet payée par le consommateur lorsque ce dernier se procure par exemple du PMC, des huiles de friture, de moteur, des pneus, des matelas, des piles ou encore des panneaux photovoltaïques. Pour Alexandre Boitte, il faut étendre cette liste. "Quand vous achetez ces matières-là, vous avez une taxe sur le recyclage. Le reste, il n'y a rien. Donc ça veut dire qu'à un moment donné, il y a des producteurs qui produisent un objet qui va être un déchet, on le sait, mais qui ne participent pas au recyclage. Et là, je pense que c'est peut-être même à la Belgique, à l'État fédéral d'imposer peut-être un petit pourcentage de taxes aux producteurs (...) Si vous prenez en France, il y en a beaucoup plus. Donc à un moment donné, il y a moyen de trouver d'autres alternatives de financement par rapport à ces déchets."

Autre crainte évoquée par l'opposition : les dépôts sauvages. "Il faudra y être attentif", a répondu le bourgmestre.

L'IPP et les centimes additionnels inchangés, mais jusqu'à quand ?

Mais ce conseil était également l'occasion de voter d'autres taxes, toutes aussi importantes. Et bonne nouvelle pour les Ellezellois : celles sur l'IPP (8 %) ainsi que sur les centimes additionnels resteront inchangées. Un choix possible aujourd'hui mais pas garanti pour l'avenir, comme l'a expliqué Alexandre Boitte. "Aujourd'hui, les finances ellezelloises permettent véritablement un maintien de ces taxes. Une bonne gestion du passé et une gestion du quotidien. Il y a eu quand même ces dernières années pas mal d'impacts sur notre économie (...) Il y a encore d'autres augmentations de prix des matériaux, des subsides qui diminuent (...) Donc, on sent que la pression sur les communes est de plus en plus importante et tenace. Donc aujourd'hui, on tient bon, mais je veux que ce soit clair. Je n'ai jamais dit et je ne dirai jamais qu'on va faire ça pendant dix ans. Je l'espère, je l'espère de tout coeur (...) Il est temps d'arrêter de presser le citron (...) Ça devient de plus en plus dur de pouvoir boucler des budgets pour certaines communes."

Quant aux autres taxes, le collège les a définies en fonction des besoins des citoyens, en concertation avec les différents services mais également en comparaison avec les autres communes afin de rester cohérent et attractif. "On a gardé en tout cas cette fourchette où l'on est vers le bas des taxations aujourd'hui, par rapport aux autres communes qui sont tout autour. Mais on a augmenté, ça, c'est vrai. Ça fait depuis un certain temps qu'on n'avait pas indexé certaines redevances."

Une taxe augmentera particulièrement, celle concernant les gîtes. À Ellezelles, cela se fera au nombre de lits disponibles dans les logements. Elle passe donc à 80 € par an par lit. Alexandre Boitte a finalement conclu en disant qu'il n'y avait pas eu pour but d'absolument taxer les citoyens. "Ce sont des taxes qui ont été revues. Il n'y a pas de nouvelle taxe (...) Il n'y a pas eu de folie taxatoire."


E.H.