L’opposition PS Vivacité réclame la démission du conseiller Jan Van den Noortgate après des propos jugés hostiles aux francophones

L’ambiance était particulièrement électrique ce mercredi soir au conseil communal de Flobecq. À l’initiative du groupe d’opposition PS-Vivacité, un point supplémentaire a été ajouté à l’ordre du jour : la demande de démission du conseiller communal Jan Van den Noortgate, membre du groupe Les Engagés–Audacité. En cause : des propos tenus par le conseiller sur les réseaux sociaux en juillet dernier, jugés hostiles envers les francophones.
Le point, examiné à huis clos, figurait parmi les plus attendus de la séance. Selon l'opposition, les déclarations de l'élu, publiées le 22 juillet sur la page Facebook d'un média national, revêtent un caractère "inacceptable". Philippe Mettens, chef de groupe PS-Vivacité, a pris la parole pour dénoncer la gravité des faits :
" Il s'agit de déclarations à l'encontre des francophones qui sont inacceptables. On parlait de sale pute de francophone, de colons francophones à Bruxelles. Il était impossible de laisser ces propos sans réaction ", explique-t-il.
Pour Philippe Mettens, la majorité aurait dû agir d'elle-même : " Nous pensions que la majorité allait se saisir de la question et la résoudre en son sein, mais ça n'a pas été le cas. C'est la raison pour laquelle nous avons déposé cette motion pour demander à Jan Van den Noortgate de prendre ses responsabilités et de démissionner. "
Une participation à un mouvement flamingant qui envenime le débat
L'affaire a pris une nouvelle ampleur lorsque les membres du conseil ont appris la participation, ce week-end, du même élu à une réunion du Vlaamse Volksbeweging (VVB), un mouvement considéré comme indépendantiste flamand. L'événement, organisé à Renaix, s'est déroulé en présence du ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA). Cette apparition n'a fait qu'attiser la tension au sein du conseil, d'autant plus qu'un sympathisant du Vlaams Belang était également présent dans le public mors du conseil.

Des réactions divergentes au sein de la majorité
Du côté d'Audacité/ Les Engagés , le ton est plus nuancé. Xavier Vancoppenolle, échevin et représentant du groupe, reconnaît la maladresse mais appelle à la mesure :
"Nous ne cautionnons pas les propos tenus, mais le conseiller a présenté ses excuses. Ce tweet malheureux ne reflète en rien la position des Engagés, qui ont toujours prôné le vivre-ensemble."
L'échevin conteste par ailleurs la manière dont l'opposition a instrumentalisé l'affaire :
" Pour un tweet maladroit, on prononce une peine de mort politique. Nous ne l'acceptons pas. Ceux qui instrumentalisent ces erreurs ne font qu'attiser les tensions communautaires. "
À propos de la présence de Jan Van Den Noortgate à Renaix, Xavier Vancoppenolle précise qu'il était invité en tant qu'avocat, à titre personnel. Il n'y représentait ni le groupe, ni Les Engagés de Flobecq, affirme t'il.
Enfin, le bourgmestre MR Dominique Marcil a tenu à exprimer une position plus ferme :
" Je sanctionne les propos du mandataire. J'espère que c'est une erreur de jeunesse. Je ne voterai jamais plus pour un élu qui tient ce genre de discours. "
Le bourgmestre dit avoir découvert la participation à la réunion flamingante durant le conseil :
" C'est une deuxième erreur stratégique. Se trouver dans une réunion flamingante, à proximité de Flobecq, alors qu'on y évoque la suppression des facilités, c'est choquant. Flobecq est un village bilingue, et cette richesse, je la défendrai de toutes mes forces. "
Un climat politique fragilisé
À ce stade, aucune démission de Jan Van den Noortgate n'a été actée. Mais les divisions au sein de la majorité apparaissent au grand jour. Si le conseiller est soutenu par son groupe , il ne bénéficie pas de l'appui du MR, partenaire de coalition.
Jan Van den Noortgate, qui n'a pas souhaité s'exprimer au micro, se retrouve aujourd'hui au coeur d'une polémique qui dépasse les frontières de la commune. La situation laisse planer des incertitudes sur la stabilité de la coalition flobecquoise. Comme le résume un élu, " le climat politique s'en trouve durablement fragilisé ".

A.L.