Huissignies : 20 000 m³ de terres à évacuer pour la nouvelle zone d’immersion temporaire

Depuis le début du mois de juillet, de vastes travaux sont en cours à Huissignies. Sur un terrain situé entre la rue de la Quemogne et la rue de la Cour, la Province de Hainaut aménage une zone d'immersion temporaire (ZIT) destinée à prévenir les débordements récurrents de la Hunelle, responsables de fréquentes inondations dans le centre du village, notamment dans le quartier de la Marcotte.

Ce chantier s'inscrit dans le cadre du programme NAQIA, plan provincial de lutte contre les inondations. "Une étude hydraulique et hydrologique a été menée en 2012", rappelle Mandy Estievenart, ingénieure à la Province de Hainaut. "Elle recommandait la création de trois ouvrages de régulation, dont cette zone d'immersion à Huissignies".

L'infrastructure comprend un ouvrage de régulation en béton déjà achevé et un bassin de rétention d'une capacité de 20 000 m³, actuellement en cours de creusement.

20 000 m³ de terres à évacuer

En raison de la topographie plane du site, la construction d'un barrage était impossible. "Nous devons creuser afin de pouvoir provoquer l'inondation en zone choisie", explique l'ingénieure. Les travaux de terrassement nécessitent donc l'excavation et l'évacuation de 20 000 m³ de terres.

Le charroi risque donc d'être plus important dans les prochains jours aux abords de cette zone. Le site d'évacuation a été fixé à la rue Notre-Dame des Champs. Les camions suivront une boucle passant par cette rue à l'aller et revenant par le chemin de Merveaux et la rue de Canteleux. Cette phase, la plus lourde en nuisances pour les riverains, devrait durer environ un mois et demi, sous réserve de conditions météorologiques favorables.

La fin complète du chantier est prévue pour le printemps 2026, même si la mise en service de l'ouvrage pourrait intervenir plus tôt. La ZIT de Huissignies viendra s'ajouter aux 27 zones déjà en fonctionnement en Province de Hainaut. Son montant est estimé à 1 million d'euros, entièrement à charge de la Province.

Des riverains mécontents

Si l'utilité du projet n'est pas remise en cause, plusieurs habitants ont vivement critiqué le manque de communication autour des travaux. Lors d'une réunion de présentation organisée ce mercredi (trop tardivement ?), certains riverains ont exprimé leur colère. "Aucune procédure n'a été respectée, ni par la commune, ni par la Province. Nous n'avons reçu aucun avertissement", déplore une habitante. "Je suis désolée, mais Facebook n'est pas un système de communication".

Ni courrier ni avis officiel n'ont été envoyés pour prévenir du lancement du chantier ni pour annoncer la tenue d'une réunion d'information. La Province et la Ville de Chièvres, quant à elles, affirment avoir insisté auprès de l'entreprise chargée des travaux pour avertir le voisinage.

D'autres habitants dénoncent également des dégradations. "Ma clôture a été enlevée sans prévenir, alors que j'ai des chèvres et des moutons qui se sont échappés", témoigne une riveraine. Elle ajoute qu'une partie de ses berges a également été endommagée par les engins de chantier lors de la création de l'ouvrage de retenue.

Face à ces plaintes, la Province se dit prête à corriger la situation. "Une clôture provisoire sera réinstallée et les berges seront remises en état à l'issue des travaux", assure Mandy Estievenart.

Retrouvez un reportage complet dans une prochaine édition du Journal.