Grève dans le secteur médical : des médecins réunis à Tournai contre le projet de réforme de Frank Vandenbroucke

Grève dans le secteur médical : des médecins réunis à Tournai contre le projet de réforme de Frank Vandenbroucke

Grève dans le secteur médical : des médecins réunis à Tournai contre le projet de réforme de Frank Vandenbroucke

Plusieurs médecins ont dénoncé un manque de concertation de la part du ministre de la Santé avec les acteurs de terrain.

Ce lundi, pour la première fois depuis 20 ans, les médecins sont partis en grève contre le projet de réforme du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit).

À Tournai, un rassemblement a eu lieu au poste de garde sur le temps de midi. "Nous ne sommes pas contre la réforme, mais elle doit être faite avec les gens de terrain. Nous ne sommes pas sûrs de notre avenir. Nous sommes là pour exprimer nos choix et notre volonté de continuer à assurer des soins de santé de qualité", indique Dominique Cardinale, présidente de l'association des généralistes de Tournai.

Il faut que la base du problème soit solutionnée.

Madeline Votron, médecin généraliste à Tournai, a travaillé ce lundi, mais est venue au poste de garde pour faire entendre sa voix. "Il faut repartir de la base des mécontentements: le financement des hôpitaux, le financement des consultations et la revalorisation au niveau des honoraires. Il faut que la base du problème soit solutionnée", explique-t-elle.

Dans son projet de réforme, Frank Vandenbroucke souhaite notamment plafonner les suppléments d'honoraires à 25% pour les soins ambulatoires et à 125% pour les soins hospitaliers. Dans la région de Tournai, la plupart des médecins sont conventionnés. "On suit les tarifs. On est à plus de 90% de convention. On respecte le ticket modérateur pour le patient. L'accessibilité des soins est indispensable, dans des délais corrects, mais il faut peut-être aussi revoir le financement de l'hôpital pour qu'il puisse fonctionner sans suppléments d'honoraires si on les limite. Les suppléments d'honoraires permettent de faire fonctionner un hôpital. Tout ne va pas dans la poche du médecin. Il y a des coûts qui ne sont pas pris en charge par le financement de l'État", argumente Madeline Votron.

Le ministre de la Santé souhaite également mettre fin au conventionnement partiel, qui permet aux médecins de ne pas être conventionnés à temps plein. "S'il supprime cela, cela va accentuer la dualité entre médecine publique et médecine privée, car certains médecins vont probablement se déconventionner, et l'accessibilité sera moins facile pour les patients", poursuit Dominique Cardinale.

Les médecins présents ce lundi au poste de garde de Tournai craignent une étatisation de la médecine. "En tant que médecins, nous voulons garder notre liberté, ajoute Madeline Votron. Ici, il y a des choix qui pourraient permettre à l'État de suspendre un numéro INAMI. Il y a un ordre des médecins qui est là pour prendre ce genre de décisions. Nous voulons rester dans des procédures encadrées par l'ordre des médecins."

Une nouvelle rencontre entre les syndicats et le ministre est prévue ce vendredi.


J.C.