Élections communales : quel bilan pour la majorité Les Engagés-MR à Mouscron

Élections communales : quel bilan pour la majorité Les Engagés-MR à Mouscron

A l'approche du 13 octobre, on fait le point sur la dernière législature commune par commune.

L'heure est au bilan pour la majorité actuelle à Mouscron, composée du parti Les Engagés (ex-cdH) et du Mouvement Réformateur (MR). Depuis leur victoire en 2018, la ville a connu plusieurs transformations, malgré les crises sanitaires et économiques qui ont marqué la législature.

Les Engagés et le MR au pouvoir

Lors des élections communales de 2018, la liste cdH, conduite par Brigitte Aubert, a remporté 19 sièges. Aubert, qui assurait l'intérim à la suite du décès tragique d'Alfred Gadenne, est devenue la première femme bourgmestre de Mouscron. Pour former une majorité, Les Engagés se sont alliés au MR, qui avait obtenu 5 sièges, au détriment d'Écolo, pourtant vainqueur avec 6 sièges.

Répartition des sièges en 2018

Projets réalisés durant la législature

Depuis 2018, plusieurs projets phares ont été réalisés. Le chantier de la Grand-Place, véritable coeur de la ville, s'est achevé en 2020, offrant un espace moderne et convivial aux Mouscronnois. Le parc de Mouscron a été agrandi, et la Route de la Laine a enfin été inaugurée après 40 ans d'attente. Le quartier de la gare a également été totalement rénové après deux ans de travaux. En matière de mobilité, la ville a développé son réseau de pistes cyclables et de rues cyclables, promouvant les mobilités douces.

Environnement et qualité de vie

La fermeture de la déchetterie a marqué un tournant, avec l'introduction de points d'apport volontaire pour le tri des déchets organiques en collaboration avec Ipalle. Bien que cette mesure ait permis de réduire les déchets résiduels, la taxe sur les immondices et le coût des sacs-poubelles continuent de susciter des controverses.

Le centre Fedasil, installé au coeur du quartier du Tuquet depuis cinq ans, continue de susciter des débats. Malgré les tensions initiales, la collaboration entre les travailleurs du centre, la ville et les associations semble apaiser la situation. On compte encore plus de 850 demandeurs d'asile sur place, bien au-delà des 400 fixés par un arrêté de la bourgmestre. La ville doit également faire face à une augmentation du nombre de sans-abri, avec des structures d'accueil souvent saturées en hiver.

La prolifération des "tabac-shops" (54 recensés) est aussi source de préoccupations sécuritaires. La ville, en collaboration avec la zone de police, tente de réguler cette situation, en raison des nuisances ressenties par les riverains.

Projets en attente et défis futurs

Plusieurs projets sont en cours ou à l'étude. L'École des sports, située sur le site du Futuro, bénéficiera d'une subvention de plus de 8,5 millions d'euros. Un nouveau commissariat est également prévu sur l'avenue du Château. Concernant les crèches, des rénovations sont planifiés et la construction de nouvelles devraient voir le jour mais la commune est toujours à la recherche de l'endroit idéal.Un espace vert, le square Demeulemester, verra le jour dans le quartier du Tuquet. Le château des Comtes, lui, attend toujours des travaux de rénovation.

Finances communales

Financièrement, la ville de Mouscron affiche une certaine stabilité, malgré les dépenses imprévues liées à la pandémie; à l'indexation des employés communaux et à la hausse des prix de l'énergie et des matériaux . Les prévisions indiquent un budget à l'équilibre pour les cinq prochaines années. Cependant, la situation du CPAS reste préoccupante.

Urbanisation et Trois Herseaux

Avec une croissance démographique de 300 habitants par an, la demande en logements à Mouscron augmente. Les prix y restent toutefois plus accessibles que dans les communes voisines. Des projets immobiliers fleurissent, comme "Les Jardins d'Éden" sur le site de l'ancien cinéma Eden ou encore "Central Parc" en centre-ville.

Cependant, le projet des Trois Herseaux (1700 logements à terme sur une centaine d'hectares) reste très controversé avec une première étape le projet Via Nova. Le plan d'urbanisation prévoyant la construction des premières 100 maisons a provoqué un tollé parmi les riverains, qui ont multiplié les recours et les pétitions sans succès. La crise a même secoué le conseil communal, entraînant la démission du conseiller Jonathan Michel, fragilisant ainsi la majorité. Les Engagés ont dû faire des concessions au MR en leur permettant de maintenir un échevin supplémentaire. De plus, deux échevines herseautoises, Ann Cloet et Kathy Valcke, se sont abstenues lors d'un vote crucial, isolant davantage la bourgmestre Brigitte Aubert, qui soutient le projet.


Nicolas Lourosa