20 ans de la catastrophe de Ghislenghien : les 5 leçons du drame

20 ans de la catastrophe de Ghislenghien : les 5 leçons du drame

20 ans de la catastrophe de Ghislenghien : les 5 leçons du drame

L'explosion dans le zoning industriel a permis de renforcer la sécurité, mais il y a encore des lacunes et les pompiers interviennent régulièrement pour des fuites de gaz lors de chantiers.

Le 30 juillet 2004, la Wallonie picarde était touchée par la pire catastrophe industrielle de son histoire. Le drame de Ghislenghien coutait la vie à 24 personnes.

20 années plus tard, plusieurs leçons ont été tirées de cette explosion d'une conduite de gaz.

Un plan général d'urgence et d'intervention obligatoire

Dans la foulée de la catastrophe, la commission Paulus est créée pour réfléchir à la refonte des services de secours dans notre pays. Cette commission propose la création dans chaque commune d'un plan général d'urgence et d'intervention. Ce plan est mis au point par les pompiers, puis appliqué par les communes.

Les entreprises Seveso sont dans l'obligation de communiquer aux autorités communales les changements dans leur organisation. Un manque de suivi des petites entreprises est cependant constaté au niveau de la communication des coordonnées des membres du personnel responsables.

La réforme des zones de secours

L'affaire Dutroux a provoqué la réforme des polices, le drame de Ghislenghien celle des zones de secours.

La commission Paulus a débouché sur une grande réforme des zones de secours et de la sécurité civile.

La réforme a été votée en 2007 et l'Etat fédéral s'était alors engagé à financer des centres de formation et des nouvelles casernes. Les zones de secours communales ont disparu pour laisser place à des zones beaucoup plus étendues. Il y en a 35 sur l'ensemble du territoire. Ellessont opérationnelles depuis 2014.

La création d'un portail pour situer les conduites souterraines

La catastrophe de Ghislenghien a par ailleurs mis en exergue un problème majeur lors de la réalisation de chantiers : la méconnaissance du sous-sol. A l'époque, les tracés des conduites de gaz souterraines n'étaient pas facilement accessibles aux entreprises du secteur de la construction.

Aujourd'hui, une plateforme pour faciliter l'accès aux informations concernant les câbles et les conduites présents dans le sol a été créée. Il s'agit du portail KLIM-CICC(https://klim-cicc.be/). Si au nord du pays et à Bruxelles, un gestionnaire d'infrastructures est obligé de publier ses données sur ce portail, ce n'est par contre pas encore le cas en Wallonie. La plupart le font déjà, mais il n'y pas 100% des informations côté wallon.

Des lacunes toujours présentes dans la formation

Les pompiers sont encore régulièrement appelés sur des fuites de gaz lors de travaux. "Ne va-t-on pas avoir demain une catastrophe parce que le personnel n'est pas suffisamment formé, ne sait peut-être pas lire les plans ou n'a peut-être pas accès aux plans ?", s'interroge Michel Di Silvestro, commandant des pompiers de Chièvres en 2004. Je crois qu'il est temps de revenir sur la formation du personnel de génie civil, les grutiers et le personnel d'encadrement. On a semble-t-il un manquement. On a pratiquement toutes les semaines un appel pour une fuite de gaz."

Au sein du secteur de la construction, des associations existent pour garantir un travail qui respectent les règles de sécurité. Ces associations accompagnent et conseillent les entreprises pour qu'elles puissent s'améliorer en matière de sécurité sur les chantiers.

A l'heure actuelle, ce type d'accompagnement n'est pas une obligation.

Des indemnités pour toutes les compagnes de pompiers décédés

Suite à la catastrophe de Ghislenghien en 2004, l'indemnisation des familles de pompiers décédés a été revue. En 2004, une indemnisation était versée aux veuves de pompiers, mais uniquement si le couple était marié ou cohabitants légaux.

Deux compagnes de pompiers ayant perdu la vie dans le zoning industriel de Ghislenghien ne pouvaient bénéficier de ces indemnisations. Le député-bourgmestre d'Ath Bruno Van Grootenbrulle avait alors fait une proposition pour étendre les indemnités à toutes les compagnes. Tous les partis avaient voté pour cette proposition avec un effet rétroactif au 1er janvier 1997.