Pour Rudy Demotte, son résultat des élections 2018 à Tournai «reste une intrigue»

Cette semaine, Rudy Demotte était l’invité de Politiquement (in)correct. Le président sortant du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est revenu sur sa carrière politique longue de 30 ans. Et notamment les élections communales de 2018 à Tournai. Alors qu’il était candidat-bourgmestre, les Tournaisiens lui ont préféré Paul-Olivier Delannois. Mais Rudy Demotte l’assure, il ne l’a pas vécu comme un échec. « J’avais fait un choix très clair. J'avais dit : si je fais le premier score, j'abandonne mes fonctions exécutives en tant que ministre et je me consacre à la ville. J'ai fait le deuxième score, tous partis confondus. J'aurais pu demander à être échevin en situation d'empêchement le temps de mon mandat ministériel et je serais aujourd'hui en capacité d'être à la fois échevin et député. Je ne l'ai pas fait et je ne regrette pas. Je suis heureux dans ce que je fais. »

Mais finalement pourquoi le pari de Rudy Demotte de vouloir s’investir à Tournai n’a-t-il pas fonctionné? L’ex-ministre président wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’a pas de réponse. « Cela reste pour moi une intrigue. Parce que je pense avoir donné mon cœur et tout ce que je pouvais. Quand vous voyez les rénovations, que ce soit la Maison de la culture, que ce soit le conservatoire de musique, que ce soit le plateau de la gare par des investissements, que ce soit les quais,…"

Une perception erronée

Ce qui lui a manqué c’est sans doute une meilleure communication admet-il. « Je pense qu'il y a eu une rupture entre l'homme que j'étais réellement et la perception qu'on a pu avoir de moi. Ce qui a joué, c'est qu'on ne comprenait pas très bien quelle était ma fonction, ce que j'étais.À un moment donné, on a dit mais Rudy n'est pas sur le terrain. C'est faux. Quand il y avait une inondation, j'étais là. Quand il y avait des problèmes, j'étais là. » Rudy Demotte estime aussi avoir joué les paravents. « J’étais celui qui était mis au feu. Regardez toute la discussion patrimoniale sur le pont des trous. On disait ‘c’est lui’ et j'ai servi de paravent. J'en suis très heureux pour tous ceux et toutes celles qui ont pu en bénéficier. Mais la fonction politique, c'est aussi avoir du courage. Quand, par exemple, je décide à un moment donné d'interdire la cigarette dans les lieux publics, j'ai perdu beaucoup d'électeurs. Mais je sais, ayant une maman qui était elle même décédée d'un cancer du poumon, que je rendais service à la société. »