Moustier : un plan de redressement avant une revente pour Rosier ?

La réponse est entre les mains de Borealis, le chimiste autrichien actionnaire majoritaire.
Lors de l'assemblée extraordinaire qui s'est tenue ce jeudi chez Rosier, Borealis, l'actionnaire majoritaire autrichien, a vu son plan de redressement approuvé. La recapitalisation de la société frasnoise se fera par une augmentation de capital de Borealis à hauteur de 55 millions d'euros, complétée par la mise en place d'une nouvelle ligne de financement de 15 millions d'euros. L'augmentation de capital sera réalisée au plus tard le 31 juillet 2022.
"Un sentiment de frustration prononcé"
A l'issue de l'augmentation de capital, Borealis passera à 98,09% du capital de Rosier, contre 77,5% actuellement. Le chimiste autrichien aura donc le droit de lancer une offre publique d'achat. "Nous avons un sentiment de frustration prononcé.", exprime-t-on chez Deminor, le bureau de défense d'un actionnaire minoritaire. "Nous avons posé beaucoup de questions sans obtenir toutes les réponses. Nous avons du mal à nous dire que ce qui arrive est le seul fruit du hasard. Pour nous, cela fait des semaines que le sort de Rosier a été décidé du côté de Vienne. Ce sont les intérêts de Borealis qui priment, malheureusement pas ceux des travailleurs de Rosier."
Une offre de reprise avant une revente ?
Chez Deminor, on ne comprend pas non plus le pourquoi de la somme de 20€ par action proposé par Borealis. "On nous dit juste que c'est basé sur le rapport réalisé par KBC Securities et que c'est Borealis qui devrait apporter la réponse. Une réponse lacunaire difficile à accepter quand on sait que Willy Raymaekers, le président et CEO de Rosier, vient de chez Borealis."
Si Borealis précise que son offre publique de reprise sur Rosier "n'est que l'expression d'une intention et ne constitue pas une notification formelle d'une offre de reprise au sens de l'arrêté royal", il y a lieu de s'interroger sur l'avenir de la société Rosier. "Pour nous, une squeeze out - opération qui permet de quitter la bourse - est quasi sûre.", nous dit-on chez Deminor.
Avant une revente, sachant que Borealis vient de céder pour un montant de 810 millions d'euros ses activités azote au tchèque Agrofert, le leader européen dans la production d'engrais azotés ?
Frédérique Thiébaut