Budget des fabriques d'église de Chièvres : «Est-on obligé de dire amen à tout ?» s'interroge l’échevin Ecolo Didier Lebailly

Le vote de ces points a déclenché beaucoup d'interrogations de la part du partenaire de majorité Ecolo.
Lors du dernier conseil communal chièvrois, les élus étaient amenés à voter les budgets des fabriques d'église ainsi que la première modification budgétaire de la fabrique d'église de Chièvres. Suite à l'absence de l'échevin des Cultes, Claude Ghilmot, c'est le bourgmestre qui a présenté ces chiffres. Le partenaire de majorité Ecolo, Didier Lebailly, n'a ensuite pas caché son agacement face à ces prévisions budgétaires et a exprimé ses interrogations. Il pointe en premier lieu la modification budgétaire pour Chièvres : "On a une augmentation du poste chauffage de plus 4600 € par rapport à ce qui a été voté initialement. Alors qu'on a décidé, en fin d'année dernière, de ne plus chauffer nos bâtiments publics". Dans la même veine, l'échevin s'étonne de certaines prévisions budgétaires concernant le chauffage comme les "1000 euros pour des combustibles chauffage à Huissignies" ou encore "les 1250 euros pour l'entretien et les réparations et ce, sans la moindre explications".
De son côté, la conseillère PS, Inge Paelinck, a toutefois tenu à s'interroger sur cette décision de ne pas chauffer les églises à certains moments : "je conçois difficilement, par exemple, un baptême en hiver sans chauffage. Pareil pour les petites communions. Je me dis qu'il y a quand même le bien-être des fidèles qui sont présents, c'est important. On n'est plus au Moyen Âge".
Une réflexion que partage en partie le bourgmestre Olivier Hartiel. "Effectivement, je suis assez nuancé par rapport au point de vue de notre partenaire. Je ne suis pas un grand praticien mais j'ai beaucoup de respect pour celles et ceux qui aujourd'hui respectent, pratiquent encore. Mais encore une fois, il faut agir en bon père de famille. On ne peut pas aujourd'hui, demain, couper le chauffage comme ça de but en blanc et dire c'est fini. Mais après, je comprends. Je comprends qu'effectivement ça représente un montant colossal".
L'extraordinaire du budget de Tongre-Notre-Dame réformé
Concernant la fabrique d'église de Tongre-Notre-Dame, l'échevin Ecolo s'étonne également d'un poste d'1,2 millions d'euros pour de grosses réparations à la toiture de la basilique "alors que pour l'instant, on a un budget sur Chièvres de 3 millions d'euros". "Ce n'est pas possible pour une entité communale de faire face à une telle dépense" a-t-il ajouté.
Le bourgmestre a par ailleurs expliqué avoir réformé ce budget au niveau de l'extraordinaire et retiré ce montant. "Concernant la toiture de la basilique de Tongre-Notre-Dame, il y a des vérifications qui ont été faites par notre échevin des Travaux, Frédéric De Weireld qui me dit qu'il n'y a pas urgence. Mais effectivement, c'est un signal envoyé par les fabriciens". Du côté des fabriciens, le son de cloche est loin d'être le même. Pour eux, il y a bel et bien urgence.
Didier Lebailly a ainsi épinglé toutes une série de chiffres avant de justifier son vote négatif sur ces points : "Je me demandais si on était obligé de dire amen à tout ce qui nous était proposé par les fabriques d'église, alors que nous mêmes, on a de grosses difficultés, qu'on doit reporter des projets parce qu'on ne parvient pas à réparer une toiture".
Claudy Demarez, chef de file de l'opposition a lui préféré "ne pas remettre une pièce dans le jukebox" précisant simplement que ces questions devaient être posées en priorité aux fabriques d'églises. Il a par ailleurs signalé que "jusqu'à preuve du contraire, l'échevin des Cultes fait partie du collège communal et qu'il a dit oui à tout, y compris à ce montant d'1,2 millions". Pour le conseiller d'opposition, si le montant est astronomique, ce poste budgétaire n'est pas anodin : "je pense que les fabriciens voulaient envoyer un signal".
A.D.