Le speedway de Warneton n’est pas mort, il bouge encore

Impossible de savoir aujourd’hui si des courses seront à nouveau organisées sur le circuit du CAMSO, mais son actualité restera chargée dans les mois à venir.
Construit en 1980, le ring de course automobile de Warneton accueille depuis plus de quarante ans des événements en tous genres. Le speedway est rapidement devenu un lieu emblématique pour les « bangers » belges, français et néerlandais. Les fans de sensations fortes viennent en nombre y assister aux courses de stock-car, une discipline originaire de Grande-Bretagne dans laquelle les contacts entre les véhicules font partie intégrante de la compétition. Mais depuis 2021, l’avenir du site est incertain. Le permis d’exploitation accordé pour 20 ans est arrivé à échéance, et la demande de renouvellement a été refusée cette année par le département des permis et autorisations (DPA) de la Région wallonne et par le collège communal. Pour être complet, l’administration justifie sa décision par l’absence d’un certificat de contrôle du sol officiel, l’existence d’une ancienne route communale qui traverse le site et des problèmes liés à l’infiltration des eaux.
Roland Vandermeersch, le fondateur et patron du circuit, estime que ces obstacles ne sont pas insurmontables. Le dossier est toujours ouvert et il existe toujours une possibilité de renverser la décision, d’autant que la majorité des avis remis lors de l’enquête étaient positifs sous réserve de quelques ajustements. Mais l’issue de ce combat administratif, qui dure déjà depuis plusieurs années, est plus incertaine que jamais, notamment à cause des investissements considérables que nécessitent les différentes enquêtes et mises aux normes.
Des déchets plutôt que des voitures?
Face aux grands doutes qui subsistent dans le dossier, le propriétaire des lieux se doit d’envisager la possibilité de revendre le terrain. En ce début d’année, on apprend que la sprl Deryckere-D'Hondt, basée à Moorslede, a déposé à la commune une demande de permis d’environnement pour y installer une unité de recyclage de déchets de construction. Dans son projet, l’entreprise prévoit l’installation de hangars, de bureaux et de zones de stockage, ainsi qu’une machine de criblage et un concasseur. Avec un charroi moyen estimé à 36 camions par jour, il n’est pas certains que les nuisances que subiront le voisinage soient moindres que celles provoquées par le circuit automobile. Le dossier est consultable au service environnement de la ville de Comines-Warneton jusqu’au 31 janvier 2022.
L’histoire du speedway sur grand écran
Quel que soit le destin que connaîtra le site, les innombrables histoires de tôles froissées et de joyeux rassemblements sur les bords de piste ne devraient pas tomber dans l’oubli. Le réalisateur Julien Henry, tombé amoureux de cet univers atypique et qui avait déjà tourné un court-métrage sur place en 2019, a récidivé en consacrant un documentaire entier au circuit de Warneton et à son fidèle public. Le film est co-produit par la RTBF et devrait être diffusé sur petit et grand écran dans le courant de l’année. Preuve que ce sport hors-normes a encore ses aficionados, le rassemblement organisé par le réalisateur en novembre dernier pour les besoins du tournage a attiré plusieurs centaines de personnes, et des dizaines de voitures ont été alignées sur la piste. Par ailleurs, une pétition en ligne a été lancée en ce tout début d’année pour le maintien du circuit, qui a déjà récolté près d’un millier de signatures en quelques jours.
J.Cr.