Nathan Duponcheel, un garçon réservé qui ne présente aucune pathologie mentale

Plusieurs entretiens ont été effectués par des psychiatres et psychologues pour comprendre comment la situation est "absorbée" par l'accusé depuis les faits.
Nathan Duponcheel a été pris en charge par des psychologues et psychiatres (dont un qui travaille de manière spécialisée avec des adolescents) qui lui ont fait passer une série de tests.
Vu en septembre et en octobre, soit peu de temps après les faits, l'accusé n'a jamais nié les faits mais les tests démontrent qu'il lui faudra du temps avant qu'il ne prenne conscience des conséquences et de la gravité de son acte. Revu en avril suite à sa fugue lorsqu'il a arraché son bracelet, les nouveaux tests ont démontré qu'il n'y avait pas beaucoup d'évolution, si ce n'est une augmentation de la prise de conscience.
Pas de pathologie mentale
Nathan Duponcheel est une personne réservée. C'est quelqu'un de très contenu qui ne se dévoile pas beaucoup. La lecture des SMS aideront par ailleurs les experts qui se sont intéressés, entre autres, à sa vie sentimentale. Le test de Rorschach (test de personnalité avec les tâches) démontre, malgré de bonnes compétences intellectuelles, que le nombre de réponses fournies est faible malgré la recherche. Sa pensée est limitée. Nathan Duponcheel n'est pas une personne qui cherche à développer sa créativité. Cela s'explique par le fait qu'il vit dans un mode de fonctionnement défensif. Il ne souhaite pas affronter les éléments douloureux mais souhaite les mettre de côté.
Nathan Duponcheel n'est pas victime d'un trouble mental. Il pense beaucoup à son acte et avoue ne pas réussir à dormir suffisamment. Il fait beaucoup de cauchemars et est victime de flashs, de pensées intrusives qui s'imposent à lui. De la détresse, de l'anxiété et du stress peuvent se faire ressentir, mais l'état de psychopathie n'est pas présent.
Y a-t-il un risque de récidive? Pour le psychologue, le risque zéro n'existe pas mais l'accusé présente un risque de récidive faible, tel qu'évalué par l'échelle du test (le risque de récidive faible étant l'échelon le plus bas).
"Fermé comme une huitre"
Le psychiatre, spécialisé à travailler avec des adolescents, a déclaré ce mardi matin durant le procès que Nathan Duponcheel éprouvait d'énormes difficultés à expliquer tout ce qui est de l'ordre de l'émotion et de l'affectif. "Dès que ça devient compliqué, il se ferme comme une huitre."
Selon le spécialiste, c'est très compliqué de demander certaines explications et réfléchir avec Nathan Duponcheel. Tous deux arrivent toutefois à rapidement parler d'Olivier Duponcheel, la papa de Nathan qui s'est suicidé le 14 février 2015.
Un père violent durant l'enfance
"Je lui ai parlé de cet épisode et lui ai demandé comment il avait vécu tout cela. Il m'a répondu qu'il n'avait demandé l'aide de personne. Il voulait montrer qu'il pouvait réussir tout seul pour ne pas être redevable envers une tierce personne. Et puis, étonnamment, il explique que son père était parfois violent. Il lui arrivait de frapper sur sa mère et ses enfants. Ce n'est qu'une fois que les garçons ont été capables de se défendre que la violence s'est arrêtée. Pour Nathan, son père était devenu normal à cet instant."
Lorsque Nathan Duponcheel essaie de comprendre les agissements de son père, il réfléchit, à plusieurs reprises, mais c'est compliqué d'aller plus loin dans la réflexion. Il déclarera également que, 4 jours avant que son papa ne se donne la mort, ce dernier s'est excusé pour la violence qu'il a fait subir à ses enfants durant leur jeunesse.
S.Li.