Ils ont vécu le «Massacre de Quevaucamps» le 4 septembre 1944: découvrez leur témoignage

Ils ont vécu le «Massacre de Quevaucamps» le 4 septembre 1944: découvrez leur témoignage

Il y a 75 ans, les habitants de Quevaucamps ont vu débarqué des soldats allemands plutôt que des alliés.

Ce mercredi soir, les autorités communales ont dévoilé une plaque commémorative pour rendre hommage aux victimes du "Massacre de Quevaucamps" qui a eu lieu il y a 75 ans.

19 civils tués par des SS

Le lundi 4 septembre 1944, en fin de matinée, des soldats allemands sont aperçus à proximité de la gare de Stambruges. Les habitants de Quevaucamps sont prévenus et rangent les drapeaux qui attendent les libérateurs. Trois résistants s'avancent via le Lancier vers Stambruges avec l'idée d'attaquer le groupe ennemi. Mais au lieu de la vingtaine de soldats annoncés, il s'agit de deux divisions de SS, beaucoup plus nombreux puisqu'on parle de plusieurs centaines de soldats d'élite, sortis de l'enfer normand. Des tirs s'engagent mais les résistants battent en retraite compte tenu des forces en présence. Ils reculent vers le village par la rue de Stambruges et la place du Trieu, actuelle place Langlois. Ils continuent à tirer, tandis que les SS ripostent à partir du Lancier. Deux résistants à court de munitions se rendent.

Les Allemands s'avancent vers le village. Malgré leur infériorité évidente, les résistants continuent à tirer. Un soldat ennemi s'écroule. Les SS deviennent furieux après la perte d'un des leurs. Ils exécutent les deux résistants, entrent dans les maisons, assassinent d'innocentes victimes dans leur maison, dans la rue : le pharmacien, le boulanger, le valet de la ferme, d'autres innocents qui regardent par la fenêtre.

Ils parviennent à l'école. Les suspects qui font des signes par la fenêtre d'une classe sont emmenés. Pendant ce temps-là, les soldats de la Wehrmacht, qui connaissent la réputation des SS se cachent sous les bancs. La marche meurtrière reprend. Trois hommes sont exécutés. Les résistants se sont repliés vers la place du Patûrage. Des combats très violents font plusieurs victimes chez les SS. Avant de poursuivre leur progression, à proximité du Chien Vert, une rafale de mitraillette exécute les civils emmenés par la troupe ennemie.

Pendant ce temps, des résistants dont un des leurs parle la langue anglaise sont allés prévenir les alliés présents à Bonsecours et à Bury. On leur doit sans doute beaucoup, car le massacre de Quevaucamps aurait pu être beaucoup plus lourd et il n'est pas à exclure que le village ne soit pris en otage, comme cela s'est passé au village martyr d'Oradour sur Glane. Un détachement de la Garde Britannique est arrivé, un SS s'écroule dans le carrefour. Les Allemands s'engouffrent dans la rue Ferrer vers le bois. Vers 17 h, la colonne allemande s'éloigne vers Beloeil par la Grand-vue.

Pas de fête pour les libérateurs

Le village est sous le choc. Le même jour, une colonne américaine traverse le village et fait halte sur la place de Quevaucamps. La libération de Quevaucamps est devenue une réalité. Les G.I. sont étonnés du manque d'enthousiasme de la population à leur égard, lequel contraste avec l'engouement rencontré ailleurs. Les scènes de réjouissance seront pour plus tard car pour l'heure, la tristesse et le deuil l'emportent sur la joie d'être libérés.

Le village compte 19 victimes civiles belges. Nous vous proposons de découvrir en intégralité les récits de témoins de ce massacre. Des témoins qui étaient présents ce mercredi soir lors de la cérémonie de commémoration.

Retrouvez un reportage complet ce jeudi dans le Journal de 18h.

J.C.