Jacques Crahay et Nicolas Hulot en quête de sens

Le patron de Cosucra et président de l'Union Wallonne des Entreprises était invité à prendre la parole lors d'une conférence sur la transition écologique.
Nicolas Hulot, ministre d'Etat français et grand défenseur de la cause écologiste, était de passage à Bruxelles ce mercredi pour prendre part à une conférence intitulée "La transition écologique - quelles solutions pour le monde de demain?". L'économiste français Pierre Laroutourou et Céline Tellier (Inter-Environnement Wallonie) étaient également présents. Devant 700 personnes, les intervenants ont exposé les pistes à mettre en place au niveau politique, économique et social pour amorcer l'inévitable transition écologique dans laquelle doit s'inscrire notre société.
Une crise de sens
Invité en tant que représentant des entrepreneurs wallons, Jacques Crahay a évoqué les difficultés auxquelles font face les entreprises dans un modèle économique inadapté aux changements de notre époque. "Avant les années '50, la raison d'être des entreprises était de se rendre utile à la société. Depuis, on a basculé dans une recherche constante de profits, reléguant les questions sociétales au bout de la liste des priorités", a expliqué Nicolas Hulot. Le patron de l'entreprise de Warcoing approuve, et insiste sur le fait que patrons et employés doivent avant tout retrouver du sens dans leur travail quotidien. "Nous sommes tous à la fois citoyens, consommateurs, travailleurs, et il est très important pour chacun d'identifier les valeurs transversales qui nous permettront d'avancer de manière cohérente vers une société mieux adaptée aux défis écologiques et sociaux", avance-t-il. Néanmoins, Jacques Crahay estime que nous n'avons pas encore trouvé le modèle économique qui permette aux entreprises d'avancer sereinement vers cette transition.
Le nerf de la guerre
Si la question centrale était donc celle d'une révolution culturelle profonde, les orateurs gardent tout de même les pieds sur terre. Bien sûr, ces changements nécessitent des moyens financiers importants. L'économiste Pierre Laroutourou, récemment élu député européen, apporte quelques éléments de réponse. Connu pour avoir théorisé la création d'une banque climatique européenne, il rappelle que l'affectation de moyens financiers dépend avant tout d'une volonté politique. "Lors de la crise de 2008, la BCE a créé 1000 milliards d'euros en quelques jours pour sauver les banques. C'était nécessaire. Mais qu'on ne vienne pas nous dire aujourd'hui qu'il n'est pas possible de financer la lutte contre le réchauffement climatique alors que de cet enjeu découlent tous les autres", assène-t-il. Après cette conférence, Nicolas Hulot, Jacques Crahay et Céline Tellier continuent leur mission de sensibilisation en allant à la rencontre d'une centaine d'entrepreneurs wallons avec qui ils passeront deux jours à Bertrix.
Rédaction en ligne