Encore de longs débats autour des nouvelles infrastructures sportives d'Anvaing

Sur les 16 points à l’ordre du jour, ce sont ceux relatifs à la piste d’athlétisme et au terrain de rugby d’Anvaing ainsi qu’un point supplémentaire qui ont monopolisé l’attention.
Ce jeudi soir lors du conseil communal de Frasnes-lez-Anvaing, l’assemblée avait à se prononcer sur la convention de cession de créances, le cahier de charges pour le remplacement des billes de caoutchouc du terrain synthétique de rugby et le rachat des nouvelles infrastructures sportives d’Anvaing. « C’est l’aboutissement d’un dossier extrêmement important qui fait que Frasnes-lez-Anvaing se dote d’infrastructures sportives que tout le monde nous envie. Son budget avoisine 1,8 million d’euros, subsidiés à hauteur d’1,5 million par la Région wallonne, et la cession de créance a un impact budgétaire d’environ 30 000 euros par an pendant 20 ans pour la commune. » a d’emblée énoncé Daniel Richir, l’échevin des sports.
Abstention et opposition
Michel Devos (PS-AC) est le premier à exprimer son inquiétude : « Le projet d’acte d’achat évoque une TVA à 6% mais la réalité sera sans doute une TVA de 21%. Je suis heureux que la commune devienne propriétaire de cette infrastructure de qualité mais je suis inquiet quant à sa gestion et à son entretien : il faut un travail régulier, presque hebdomadaire, pour conserver le terrain en état. » Le chef de file socialiste est plus virulent au sujet du cahier de charges relatif au remplacement des billes de caoutchouc : « Nous avons tous voté en mars 2018 pour ce changement mais le cahier de charges n’est pas au point, il ne tient absolument pas la route. Il faut étudier les différents paramètres. »
Le son de cloche est sensiblement identique du côté d’Horizon Citoyen qui se pose aussi une pléiade de questions : « Il faut un minimum de matériel pour la bonne pratique de l’athlétisme, faire homologuer les aires de saut, entretenir le site. Qui va s’en occuper ? Comment le site va-t-il être géré ? Par qui ? Un règlement d’orde intérieur existe-t-il ? » Michel Delitte s’interroge aussi quant au revêtement du terrain synthétique de rugby : « Pourquoi en 2017 n’a-t-on pas écouté les recommandations de la Ligue de rugby qui préconisait l’utilisation de liège ? Aujourd’hui, nous avons trois choix (le liège, un mélange végétal ou un produit d’origine thermoplastique ), mais pourquoi ne reviendrions-nous pas à la traditionnelle pelouse en gazon ? »
Du côté d’Ecolo, Marie-Colline Leroy continue à dire que c’est une belle réalisation mais marque l’inquiétude pour les finitions et l’aménagement des espaces. Elle suggère par ailleurs que « les acteurs et utilisateurs observent le site dans ses détails afin de prendre des mesures pour éviter de l’abîmer. » et s’interroge sur le délai et le budget pour le remplacement des billes de caoutchouc.
Jacques Dupire (indépendant) se réjouit de l’aboutissement de ce projet attendu depuis longtemps et se dit « heureux que le collège ait décidé du remplacement des billes actuelles par un produit plus respectueux de l’environnement et moins dangereux pour la santé. » Avant d’ajouter : « Il faut toutefois veiller à ce que le revêtement soit le plus adéquat pour la pratique du rugby. »
Et Jean-Luc Crucke, bourgmestre empêché et chef de file MR, de rétorquer : « Toutes vos questions sont légitimes mais si elles se posent, c’est parce que cette infrastructure existe. Pour environ 3 euros par an par Frasnois, nous disposons d’un terrain synthétique et d’une piste d’athlétisme dont les frères Borlée parlent et qui n’a pas son équivalent dans une autre commune rurale. Grâce à la supracommunnalité, nos citoyens auront aussi accès à la toute nouvelle piscine de Renaix - 11 millions d’euros - au même tarif que les Renaisiens. Si vous trouvez ailleurs une commune où les habitants auront tout cela pour cette somme, signalez-le-moi ! » Et de poursuivre quant au changement de revêtement : « A ma connaissance, nous sommes les seuls à avancer aussi vite. Des terrains avec des billes de caoutchouc existent ailleurs en Wallonie et pourtant personne n’a décidé de changer. Personne ne prend les devants sauf nous. On ne peut pas mettre au pilori ceux qui ont le courage d’assumer leurs responsabilités. » Et de conclure, sous forme de question : « Une chose commence à être difficile pour moi : pourquoi certains ont-ils besoin de s’attrister, d’enlaidir ce qu’ailleurs on admire ? »
Lors du vote, Horizon s’abstient sur les trois points alors que le PS-AC vote contre le cahier spécial des charges.
Un amendement qui fait débat
L’opposition regrettant la mise à mal de la première interpellation citoyenne frasnoise lors du dernier conseil communal, dans un point supplémentaire, elle suggère de favoriser la démocratie participative en allégeant les procédures pour les interpellations citoyennes.
A la surprise générale, Jean-Luc Crucke propose alors un amendement à ce point supplémentaire : « nous proposons de mettre sur pied un groupe de travail, présidé par l’échevine de la Citoyenneté et composé de 21 personnes (10 politiques et 10 citoyens), afin d’accroître la participation citoyenne, thématique pour laquelle Frasnes-lez-Anvaing s’est toujours montrée volontaire et pionnière. »
Les critiques fusent dans l’opposition : « Pourquoi créer un groupe de travail qui va en quelque sorte chapeauter des structures déjà existantes et qui fonctionnent bien ? » (Michel Devos), « Si la volonté est de faire plus de participation citoyenne, il faut plus de citoyens et moins de politiques. » (Jacques Dupire), « Il ne faut pas toujours mettre des politiques dans tout. Un représentant de chaque groupe serait suffisant. » (Didier Verdoncq, Ecolo), « L’idée n’est pas mauvaise mais nous aurions aimé en débattre entre nous au préalable. » (Michel Delitte).
Au final, le vote de cet amendement se fait majorité contre opposition. Des voix s’élèvent dans le (rare) public encore présent au terme de plus de 3h30 de conseil communal. Et Jacques Dupire de souffler : « Voilà un bel exercice de manipulation citoyenne. »
F.T.