Faute de temps dans les services administratifs, la ville d'Ath ne renouvellera pas son adhésion au programme Handycity
Le point, ajouté par le conseiller d'opposition PTB, Thierry Despretz, a été rejeté suite au vote négatif de la majorité PS-MR.
Lors du dernier conseil communal d'Ath, un point supplémentaire a été inscrit à l'ordre du jour à la demande du conseiller d'opposition PTB, Thierry Despretz. Ce dernier a proposé le renouvellement de l'adhésion de la ville à la charte communale de l'inclusion des personnes en situation de handicap, dans le cadre du programme Handycity 2024-2030. Ce label, initié par l'ASBL Esenca il y a plus de 20 ans, "récompense les communes qui s'inscrivent dans une dynamique progressiste d'intégration des personnes en situation de handicap dans tous les aspects de la vie communale, sans qu'il soit nécessairement question d'énormes investissements financiers".
Avant d'être labelisée "commune Handycity", la ville doit signer la charte communale des personnes en situation de handicap. Un accompagnement est ensuite effectué à mi-parcours ainsi qu'une évaluation des actions menées afin de déterminer si le label peut être octroyé ou pas.
Bien que la Ville d'Ath ait déjà adhéré à cette initiative par le passé, le label est "remis en jeu" tous les six ans.
Un refus à contrecoeur de la majorité
Malgré l'objectif inclusif du projet, la majorité PS-MR a annoncé qu'elle ne voterait pas en faveur de la proposition. C'est Murielle Cornil (MR), remplaçant au pied levé Ysaline Rémy (échevine des Personnes handicapées et PMR), absente pour raisons personnelles, qui a justifié ce choix. "Il faut être honnête : la labellisation demande un investissement administratif conséquent. Il ne suffit pas de cocher des cases. C'est un processus exigeant, qui mobilise du temps, des compétences et beaucoup d'énergie au sein de nos services", a-t-elle expliqué.
L'échevine a ensuite rappelé le contexte délicat auquel sont confrontés les services communaux : "la ville est engagée depuis plusieurs mois dans une démarche de plan de gestion. Ce contexte particulier a nécessité une réorganisation des priorités. Les services ont dû se recentrer sur l'essentiel et se préparer à l'avenir, sans disposer des moyens matériels pour répondre à une telle candidature dans les délais très courts qui nous sont imposés".
Se lancer dans une telle démarche sans garantie de pouvoir la mener à bien, ce serait faire preuve d'incohérence
Les candidatures doivent en effet être déposées pour le 30 juin, ne laissant qu'une dizaine de jours à la majorité pour finaliser un dossier. "Se lancer dans une telle démarche sans garantie de pouvoir la mener à bien, ce serait faire preuve d'incohérence", a-t-elle conclu.
Par ailleurs, la ville d'Ath a tenu à réaffirmer son engagement en faveur des personnes en situation de handicap. "Label ou non, la ville n'a pas attendu pour agir concrètement : la journée handisport, les plans de vacances semi-intégrés, l'équipement de notre piscine pour accueillir tous les publics, les ateliers de langue des signes, les permanences handicap assurées au CPAS, etc. Et je n'oublie pas la plateforme Handicap Local, coordonnée par le CPAS, qui fédère les acteurs locaux autour de projets concrets".
La majorité athoise n'a cependant pas fermé la porte à une future candidature au label Handycity. "Nous restons pleinement engagés. Et si, demain, les conditions sont réunies pour porter à nouveau une candidature Handycity dans les meilleures conditions, alors nous serons au rendez-vous", a assuré Murielle Cornil.
Un soutien unanime de l'opposition
À l'issue des échanges, tous les partis d'opposition ont voté en faveur de la proposition. "Comment voulez-vous que je vote contre l'inclusion des personnes handicapées ?", a déclaré Stéphane Delfosse, conseiller de La Liste Athoise. Ce à quoi le président de séance, Bruno Lefèbvre, a répliqué : "nous ne votons pas contre l'inclusion des personnes handicapées, mais contre le dépôt du projet dans un délai de dix jours".
Il a également rappelé que des travaux avaient été réalisés l'an dernier au sein de l'administration communale afin de la rendre totalement accessible aux personnes à mobilité réduite.
Un argument qui n'a toutefois pas convaincu Thierry Despretz, pour qui le courrier concernant la candidature avait été envoyé bien avant cette période de dix jours. Le conseiller d'opposition a également alerté la majorité sur la nécessité de répondre au courrier. Faute de quoi, "la ville pourrait se retrouver sur la liste des communes refusant le label".
A.D.