Florence Coppenolle, directrice de notélé : « Nous refusons l’invisibilisation de notre territoire et de ses forces vives »

La ministre des Médias souhaite réduire de moitié le nombre de télévisions locales en Hainaut.
Dans le cadre de son projet de réforme des médias de proximité, la ministre Jacqueline Galant propose de passer de quatre à deux télévisions locales en Hainaut. "C'est un choc, car ce qui est sur la table remet potentiellement en question la position de notélé. Mais la ministre a bien indiqué qu'il s'agissait d'une "pièce à casser", une note personnelle à ce stade. Ce n'est pas une position avalisée par l'ensemble du gouvernement, ni par le partenaire Les Engagés. J'ai le sentiment qu'il est encore possible de faire des propositions et de faire preuve de volontarisme", réagit Florence Coppenolle, directrice de notélé.
"Fusionner avec Télé MB ? Ce n'est pas le modèle que nous défendons"
La note ministérielle ne précise pas quelles télévisions seraient concernées par une éventuelle fusion. "C'est flou. La ministre ne nous a pas dit avec qui nous devrions fusionner. On peut supposer que la logique voudrait une union avec Télé MB, notre voisin le plus proche. Mais ce n'est pas le modèle que souhaite notélé. Il existe des alternatives. Avec toutes les forces vives de la Wallonie picarde, nous voulons travailler à des propositions complémentaires et alternatives pour le 10 juin", poursuit-elle.
Préserver la pluralité du paysage médiatique
Les médias de proximité reconnaissent la nécessité de participer à l'effort budgétaire, mais pas au prix d'une concentration accrue du paysage médiatique francophone belge. "De manière générale, quand on gère de l'argent public, il faut être extrêmement rigoureux. Chez notélé, notre gestion est équilibrée, avec un contrôle strict des coûts et une attention particulière aux dépenses, tout en investissant dans les équipes et le matériel. Oui, nous devons être scrupuleux, bien sûr. Mais une réduction des moyens ne doit pas automatiquement entraîner une réduction de la pluralité médiatique. Il faut rappeler qu'une année de subsides pour notélé équivaut à une journée de subsides pour la RTBF. Nous sommes solidaires de la RTBF, mais si l'on coupe massivement dans les petits médias, l'économie réalisée restera minime. D'autres pistes existent que de s'attaquer aux médias de proximité."
Pour Florence Coppenolle, élargir la zone de couverture reviendrait à affaiblir le lien fondamental avec les citoyens de Wallonie picarde, coeur même de la mission de notélé. "Notélé est intrinsèquement lié à son territoire. Honnêtement, je ne pense pas que nos spectateurs souhaitent qu'on leur parle de Boussu, Quévy ou Quaregnon. Nous formons un territoire cohérent, homogène, et riche. Notre mission est d'en refléter la vitalité. Nous refusons l'invisibilisation de notre région et de ses forces vives."
"La mobilisation des élus locaux est essentielle"
Depuis la présentation de la note de la ministre Galant ce mardi matin, notélé a reçu de nombreuses marques de soutien de la part du monde associatif, culturel, sportif, mais aussi politique. "Les élus locaux, toutes tendances confondues, se mobilisent fortement. Et cette mobilisation est essentielle. Madame Galant est une femme de terrain, une municipaliste. Je pense qu'elle ne restera pas insensible à un soutien massif. Lors de sa visite à notélé, elle nous avait d'ailleurs dit que nous étions un exemple. Faisons en sorte que ce modèle continue de vivre, de se développer et de rester le média de référence de notre région. La vie est tellement plus belle avec notélé."
J.C.