Tournai : Paul-Olivier Delannois demande à l’ambassadrice d’Israël de ne pas venir à l’inauguration du mémorial des Justes

L’ancien bourgmestre lui a adressé un courrier.
Suite et pas fin de la saga de l'inauguration du mémorial des Justes à Tournai. Les réactions tant dans la majorité que dans l'opposition continuent d'affluer suite à l'invitation pour l'événement faite à l'ambassadrice d'Israël par la bourgmestre Marie Christine Marghem. Paul-Olivier Delannois a décidé de lui envoyer un courrier. "Ancien bourgmestre de la ville de Tournai, je suis à l'initiative du projet relatif au monument de la paix. Au départ de l'école provinciale, nous avons, avec l'aide des étudiants, développé un projet ou l'on retrouve, au milieu d'un jardin agrémenté, des stèles reprenant les noms de Justes parmi les Justes. Ces différentes réalisations se retrouvent, en outre, à proximité du monument d'Anne Frank. Durant mes différents mandats, via une commission de la mémoire, j'ai multiplié les initiatives en dénonçant les barbaries du nazisme à l'égard du peuple juif (évènement à Havinnes mettant en lumière des actions de personnes qui avaient sauvé des personnes juives, mise en évidence d'une plaque sur un bâtiment central de la ville, nombreux discours rappelant les atrocités de l'histoire, etc). Je crois utile de le rappeler pour éviter toute accusation d'antisémitisme. Cependant, je n'ai jamais voulu mêler le peuple juif avec le gouvernement israélien. À titre personnel, je considère ce dernier comme indigne de représenter le peuple juif. Je suis de ceux qui pensent que le gouvernement israélien commet un génocide envers le peuple palestinien."
Dans son courrier, Paul-Olivier Delannois demande à l'ambassadrice de ne pas venir. "Voici plus de deux décennies, je suis venu dans votre beau pays et en Palestine. Je croyais y avoir découvert l'horreur. Aujourd'hui, j'ai l'impression que cette horreur n'était finalement qu'un avant-goût de l'enfer. Pour que les choses soient claires, à l'instar de la distinction que je fais entre votre peuple et votre gouvernement, je prendrai les mêmes précautions oratoires pour l'autre camp. Je suis pour la défense du peuple palestinien en le dissociant, bien évidemment du Hamas, organisation terroriste."
Pour le désormais conseiller communal d'opposition, il serait donc inapproprié de voir venir l'ambassadrice. "Vous aurez donc compris que je ne suis ni raciste, ni antisémite mais simplement un partisan de la paix. Madame l'ambassadrice, j'ai appris que le collège de Tournai vous avait invitée à l'inauguration du monument de la paix prochainement. Vous devez comprendre qu'aujourd'hui, avec ce qui se passe au quotidien en Palestine, votre venue serait considérée comme de la provocation gratuite. J'ai voulu érigé un monument mettant la paix en évidence. Un monument qui ferait appel à des sentiments nobles pour qu'on puisse dans le monde entier se considérer comme des êtres humains dignes de ce nom et non pas comme des belligérants semant la mort autour de soi. Madame l'ambassadrice, vous aurez compris que votre venue n'est ni désirée, ni désirable. Ce n'est bien évidemment pas votre personne qui est visée mais bien ce que vous représentez au travers de votre fonction. J'estime personnellement que vous sortiriez grandie en déclinant cette invitation."
R.R.