Pollution de l'Escaut en 2020 : 5 ans après la catastrophe, où en est-on ?

Pollution de l'Escaut en 2020 : 5 ans après la catastrophe, où en est-on ?

Si des mesures compensatoires ont été mises en place très rapidement côté français, en Wallonie, les choses prennent plus de temps. Ce samedi, notélé vous propose un + de l'info consacrée à cette pollution historique.

Il y a 5 ans jour pour jour, l’Escaut connaissait la pire catastrophe de son histoire, une pollution qui a tué toute trace de vie dans le fleuve sur des dizaines de kilomètres. Aujourd’hui que retient-on de ce drame écologique ?

La pire catastrophe écologique de l'Escaut

Le 9 avril 2020, alors que l'ensemble de la Belgique est toujours confinée à cause du coronavirus, un autre événement d'ordre sanitaire survient de façon complètement insidieuse. Une pollution d'importance majeure est en train de se répandre dans les cours d'eau, mais nous n'en saurons rien jusqu'au 20 avril.

A cette date, un problème de pollution de l'eau est signalé à hauteur d'Antoing. Des centaines de poissons agonisent au grand dam des pêcheurs impuissants.

L'origine de la pollution est connue. L'accident a eu lieu le 9 avril dans une entreprise du nord de la France. C'est le bassin de décantation de Tereos, une sucrerie située à Escaudoeuvre, près de Cambrai, qui a lâché laissant s'échapper des centaines de milliers de litres d'eau de lavage dans le fleuve.

Pour tenter de sauver ce qui peut l'être, la Direction Nature et Forêt est dépêchée sur place. Ses équipes tentent d'apporter un peu d'oxygène dans l'Escaut, mais les moyens à disposition sont bien maigres au vu de la catastrophe qui est en train de se produire.

Pendant les jours qui suivent, les interventions se multiplient, mais le mal est fait. Le bilan est un désastre pour la faune piscicole.

Le massacre est d'autant plus important que la catastrophe a eu lieu au printemps, en plein période de reproduction. C'est toute la chaîne alimentaire qui sera mise en danger.

La colère monte

Plusieurs procès seront engagés pour que Tereos paie sa dette envers la nature côté français et côté belge. Les communes d'Antoing, Brunehaut de Tournai et de Pecq ont déposé plainte, ainsi que la Région wallonne. Si des mesures compensatoires ont été mises en place très rapidement côté français, en Wallonie, les choses prennent plus de temps. La culpabilité de Tereos a bien été reconnue et le montant du dédommagement fixé à 9 millions d'euros en faveur de la Région wallonne. Mais le procès est toujours en suspens, l'entreprise a fait appel en 2023. Entre temps celle-ci a déserté le site d'Escaudoeuvre.

L'usine d'Escaudoeuvre accueillera désormais les activités d'Agristo. Cette entreprise est spécialisée dans le travail des pommes de terre. L'exploitation devrait débuter en 2027. D'ici là, les agriculteurs du coin auront sans doute adapté leur culture pour répondre aux nouveaux besoins économiques de la région et l'Escaut tentera de se reconstruire comme lieu de vie pour de nombreuses espèces.

Une émission spéciale ce samedi sur notélé

Ce samedi 12 avril à 13h, vous pourrez découvrir un numéro du + de l'info consacré à cette pollution de l'Escaut et sur l'état du fleuve 5 ans après la catastrophe.


C.F.