La gare d’Ath et ses tunnels pointés du doigt par les jeunes : « Ce ne sont pas des lieux accueillants de manière générale »

Ce mercredi, une quinzaine de jeunes ont participé à des tables rondes organisées dans le cadre du projet "Ça bouge dans notre commune". Cette initiative, portée par quatre structures jeunesse - Action Jeunesse Info, la Maison Culturelle d'Ath, l'Action en Milieu Ouvert AMOSA et Infor Jeunes Ath - vise à encourager l'implication des jeunes dans les décisions locales. Le temps d'un après-midi, ils ont pu donner leur avis sur plusieurs sujets : mobilité, initiatives citoyennes, cadre de vie, commerces et horeca, sécurité ainsi que culture, sport et loisirs.

Avant cette rencontre, un sondage réalisé auprès de 1 130 jeunes a permis de mieux cerner les aspects à améliorer dans la commune. "Nous avons souvent entendu parler de la nécessité d'un espace couvert et sécurisé où les jeunes pourraient se retrouver et pratiquer des activités", explique Mathieu Mallet d'Action Jeunesse Info.

Concernant les commerces, les jeunes expriment notamment le souhait de voir s'implanter de grandes enseignes de vêtements et de chaussures, ainsi que des chaînes de restauration rapide telles que Burger King ou KFC. En matière de loisirs, l'idée d'un bowling ou d'un laser game revient fréquemment.

La gare : un point noir en matière de sécurité

Un autre sujet récurrent parmi les jeunes est le sentiment d'insécurité, principalement en raison du manque d'éclairage et de la présence de certains individus. Si ce sentiment n'est pas unanime, il est particulièrement marqué aux abords de la gare et de ses deux tunnels.

Lors des discussions sur la sécurité, les jeunes ont pu partager leurs préoccupations face à des représentants des forces de l'ordre. "Il y a plein de gens bizarres qui fument ou même se droguent. Cela crée des attroupements, et en tant que fille, on a souvent peur", témoigne une participante. Le passage des tunnels, notamment aux heures creuses, est perçu comme une épreuve angoissante. "Ce ne sont pas des endroits accueillants", confirme Frédéric Pettiaux, le chef de corps de la police, qui souligne également l'exiguïté des lieux et la configuration des escaliers, propices aux zones cachées.

Au fil des discussions, plusieurs propositions émergent pour réduire ce sentiment d'insécurité. Parmi elles : renforcer l'éclairage public, installer des miroirs pour améliorer la visibilité et rendre les tunnels plus accueillants grâce à une fresque murale. Ce projet artistique pourrait être mené par des jeunes via des ateliers encadrés par la Maison Culturelle d'Ath.

Ces initiatives pourraient voir le jour d'ici trois ans, des subventions étant disponibles dans le cadre du projet "Ça bouge dans notre commune".

De son côté, le bourgmestre Florent Van Grootenbrulle a sondé les jeunes sur une potentielle alternative : "Si une passerelle était installée au-dessus des voies, l'emprunteriez-vous ? Vous sentiriez-vous plus en sécurité ?" "Ce serait utile", rétorque une adolescente. Une réponse qui permet de mieux cerner les enjeux du plateau de la gare à l'heure où un masterplan pour réaménager tout le plateau arrière est sur la table.

L'Esplanade : un lieu apprécié des jeunes

À l'inverse de la gare, le sondage révèle que l'Esplanade est un lieu de rassemblement privilégié par les jeunes. "Elle est perçue comme un espace de socialisation, accessible et accueillant, apprécié pour les activités en plein air et les rencontres", peut-on lire dans les conclusions de l'enquête.

Pour Frédéric Pettiaux, chef de corps de la police d'Ath, cette enquête est un outil précieux pour orienter les missions policières : "Nous concentrons nos efforts sur la gare et la Grand-Place, alors que l'Esplanade est leur point central. Nous allons réadapter nos priorités en conséquence".

Bien que les infrastructures sportives et récréatives, comme les aires de jeux, offrent un large choix d'activités, certains jeunes regrettent un manque d'éclairage, notamment sur le terrain de basket en hiver. Une demande entendue par les autorités locales : "Ce type de rencontre permet d'aller au-delà d'un simple échange par mail. Ce qui m'a marqué, c'est la simplicité de certaines solutions. Par exemple, ajouter un éclairage temporaire sur un terrain de basket peut être rapidement mis en place", souligne le bourgmestre.

Des rencontres constructives

Les jeunes participants ont apprécié cette occasion de faire entendre leur voix. "C'est bien que des personnalités viennent nous écouter, cela montre que notre avis compte", se réjouit Marie-Shanna Kamto. Kameron Pickering, quant à lui, est heureux d'avoir pu "proposer des idées et échanger avec les autres".

Frédéric Pettiaux conclut : "Ce sont des citoyens à part entière, avec des besoins spécifiques. Cette rencontre nous aide à mieux comprendre leurs attentes."

Avec une note moyenne de 7,36/10 attribuée à leur qualité de vie à Ath, les jeunes apprécient leur commune mais souhaitent la voir évoluer. Grâce à "Ça bouge dans notre commune", ils ont désormais l'opportunité de participer activement à son amélioration.