«Comment tenter de casser la boucle du sans-abrisme ?» : la conseillère indépendante Nathalie Laurent s'interroge sur la situation à Ath

Si la cité des Géants dénombre peu de sans-abris sur son territoire, la problématique ne doit pas être prise à la légère.
Lors du dernier conseil communal à Ath, le conseillère indépendante, Nathalie Laurent a interpellé la majorité en place sur la problématique du sans-abrisme. Une question d'actualité qui fait suite à une récente expérience personnelle. "Comment tenter de casser la boucle du sans-abrisme ? Je me suis rendue au frigo solidaire vers 23h30 après une réunion pour déposer quelques sandwichs et tartes dans le frigo. Et deux personnes, assez jeunes, dormaient là, sur des cartons, des couvertures. C'est bien triste" a-t-elle relaté avant d'interroger la majorité en place sur le nombre de sans-abris répertoriés sur le territoire de la commune. La conseillère déplore aussi le fait que malgré des initiatives lancées dans le cadre du plan grand froid du 15 novembre au 31 mars, les sans-abris sont dirigés vers l'abri de nuit situé à Tournai.
Selon Jérôme Salingue, président du CPAS, Ath compte actuellement quatre sans-abris, suivis de près par les services sociaux. Si ce chiffre semble modeste comparé à d'autres communes, le problème ne doit pas être minimisé. Le président du CPAS précise toutefois qu'il est parfois compliqué d'agir. "Malheureusement, certains refusent notre aide parce qu'effectivement, ils ne veulent pas quitter le territoire. Ils ne veulent pas spécialement quitter Ath", a-t-il expliqué. D'autres sont simplement de passage, utilisant Ath comme une étape de transit.
Le plan grand froid insuffisant ?
Nathalie Laurent a par ailleurs rappelé une initiative locale datant de 2015. "Lorsque notre caserne était encore en ville, un abri chauffé, éclairé avec sanitaires, douches et matériel de toilette était mis à disposition. Qu'en est-il aujourd'hui ? Comment aider ces gens, à les remettre sur le chemin d'un statut social convenable, un lieu de vie où ils pourront prendre adresse, vivre et récupérer un statut social qu'ils ont perdu en n'ayant plus de domicile et plus d'adresse ?", s'est-elle interrogée.
Cette solution, bien que louable, s'est avérée inefficace selon le président du CPAS : "C'était complètement absurde parce que ça n'a pas marché du tout, ça. On s'est retrouvé avec des gens qui étaient complètement ivres, des gens qui faisaient des fiesta. C'était vraiment quelque chose qui était ingérable, totalement." Ce constat avait d'ailleurs conduit à la fermeture de l'abri.
Notre commune et les communes avoisinantes n'ont pas de gros soucis à ce niveau-là par rapport aux grandes villes avoisinantes
Le président du CPAS a également évoqué la piste de la supra-communalité. "Avant la crise, j'avais voulu réunir les présidents de CPAS de différentes communes avoisinantes comme Frasnes, Lessines, Chièvres, donc les communes limitrophes, pour voir s'il y avait moyen de se mutualiser et de développer quelque chose pour tout le monde. Mais en fait, notre commune et les communes avoisinantes n'ont pas de gros soucis à ce niveau-là par rapport aux grandes villes avoisinantes" a-t-il expliqué. Jérôme Salingue évoque un coût élevé pour l'engagement d'une personne par rapport aux besoins rencontrés.
Pour le président du CPAS, le sans-abrisme est une problématique constante qui ne doit pas se limiter qu'à la période hivernale.
Le plan grand froid reste un soutien vital
Le plan grand froid, qui s'étend chaque année du 15 novembre au 31 mars, vise à protéger les plus vulnérables des rigueurs hivernales. Il prévoit l'ouverture d'espaces chauffés et la distribution de repas chauds, en coordination avec le CPAS et les services sociaux de la commune. Ce dispositif s'accompagne d'une ligne d'urgence pour signaler des situations critiques et activer une prise en charge rapide.
Ce plan, prévoit aussi, en fonction des situations, la distribution de colis via l'épicerie sociale de la Croix-rouge, Maison des Deux Dendre, du CPAS ou des produits issus des distributions alimentaires du FEAD. Des dispositions en matière de chauffage ou énergétique peuvent également être envisagées tout comme la recherche d'un hébergement d'urgence dans la limites des places disponibles.
A.D.