Élections communales : quelles sont les priorités des têtes de listes d’Ellezelles ?

A l’aube du scrutin d’octobre, les jeux semblent plutôt ouverts.
Ces élections, un test pour le bourgmestre, Alexandre Boitte
Durant ces 6 années de mandature, Ellezelles a connu un changement majeur, celui du bourgmestre. Idès Cauchie a en effet cédé son écharpe mayorale à Alexandre Boitte, aujourd'hui tête de liste pour la Liste du Bourgmestre. « Je pense que j'ai eu la chance d'avoir quelqu'un qui était un sage à mes côtés, qui a pu me montrer un petit peu le rôle et les fonctions de bourgmestre. » Pour cet enseignant de 43 ans, les élections du 13 octobre seront donc en quelque sorte un test, « Peur, non. Ça me donne en tout cas un challenge mais qu'on va relever avec une équipe. »
Si Alexandre Boitte est finalement réélu, sa priorité sera de terminer ce qu'il a commencé, « En six ans de temps, j'ai pu remarquer que notre programme a bien avancé à 80 %. Je pense qu'on est arrivé au bout, mais il reste encore une vingtaine de pour cent. La première mesure, c'est continuer nos projets qui sont en cours. » Des projets que la Liste du Bourgmestre a menés en collaboration avec Ecolo, également membre de la majorité. Une grande première pour LB (ex-CDH) qui avait pour habitude de siéger au sein du collège avec le PS (depuis 24 ans). « C'est comme un jeune couple. Je pense qu'à un moment donné, il faut, au départ, du dialogue, de l'écoute. Et donc, c'est ce qu'on a mis en oeuvre ensemble et on a eu un respect. De temps en temps, il y a eu des tensions parce qu'on n'est pas d'accord sur tous les sujets, mais on a su trouver véritablement des points communs. »
Pour autant, cette nouvelle coalition ne présage rien de certain pour la future mandature. En cas de bon score, la Liste du Bourgmestre restera ouverte. « On a eu une mandature tout à fait correcte, mais je laisserai quand même la place d'abord à l'électeur pour nous donner un signal par rapport aux élections. Je pense que j'ai trois partenaires crédibles, à la fois le PS, le MR et Ecolo. Il n'y a pas un ordre prévu, mais franchement, je trouve qu'il y a des candidats compétents dans les trois listes. »
Quant à la liste, une des mesures phares sera de mettre en place un échevinat du logement. « Si on veut, petit à petit, avoir des habitants dans nos villages en 2050, il faut penser au logement. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes ont des difficultés pour avoir leur premier logement et donc on veut les accompagner dans l'acquisition de leur premier logement. »
Isabelle Coppée fera de la vitesse son défi
Ecolo, quant à lui, aura pour tête de liste Isabelle Coppée, actuelle échevine. Le parti connait un changement de nom et devient Ecolo Plus 7890. « On avait déjà une liste plus ou moins d'ouverture, on le marque plus justement aussi parce qu'il y a des gens qui veulent soutenir nos projets au niveau local, mais qui ne sont pas forcément toujours en accord avec les projets d'Écolo dans l'ensemble. »
Il y a 6 ans, le parti remplaçait le PS et entrait donc dans la majorité. Un renversement inattendu mais qui a porté ses fruits selon Ecolo. « Cela a été très enrichissant. La coalition s'est super bien passée. On a eu une plus-value dans le collège. Ça a été très constructif. Chacun a choisi les matières qu'il souhaitait porter, et donc chacun a travaillé sur sa matière avec beaucoup d'enthousiasme et on a pu réaliser beaucoup de choses. »
Pour Isabelle Coppée, pouvoir travailler sur deux mandatures est essentiel, elle espère donc avoir la possibilité de rester dans la majorité. Sa première mesure, si c'est le cas, concernera la mobilité. « Ce sera de ralentir les voitures sur nos routes parce que les gens ont peur de laisser leurs enfants aller à l'école à vélo. Il y a une insécurité, les gens roulent beaucoup trop vite. (...) Il faut mettre des aménagements urbains. On a réduit la vitesse, on a diminué les limitations de vitesse dans plusieurs endroits. C'est encore en cours dans plein de quartiers, mais ce n'est pas suffisant. En fait, il faut absolument mettre des infrastructures pour stopper, ralentir les voitures aussi, stopper le transit des camions. »
Biologiste de formation, la tête de liste a déjà son idée d'Ellezelles en 2050, « Les gens sont à Ellezelles parce qu'ils aiment les paysages. Il faut absolument préserver ces paysages et ça se fera avec les agriculteurs. 80 % du territoire, c'est de l'agriculture. Il faut maintenir cette agriculture familiale mais aussi un peu changer le modèle. Ça prend du temps. J'en ai beaucoup discuté avec les agriculteurs et c'est l'agroécologie qui pourra répondre à ça pour avoir une alimentation de proximité, pour contrer les coulées de boue, l'érosion aussi. »
Vinciane Hugé compte sur la nouveauté pour reconquérir la majorité
Pour le PS, c'est Vinciane Hugé qui mènera la liste. Une première pour cette enseignante de 48 ans, « C'est un défi à relever quand même. Donc oui, effectivement, il y a une petite pression sur mes épaules. Mais voilà, je suis prête. » La présidente de la section locale du PS a néanmoins, à ses côtés, une équipe retravaillée. « Ça fait plusieurs mois qu'on y travaille. J'ai une super équipe qui, elle-même, est motivée, qui veut absolument que les citoyens soient bien, qui a fait comme priorité le quotidien des citoyens. »
Pour ces nouvelles élections, le PS espère retrouver la majorité, après avoir été écarté en 2018 après 24 ans hors de l'opposition. « C'est vrai que sur le coup, il a fallu quand même accuser le coup. Mais disons que ça nous a fait du bien au final parce que ça nous a permis de nous remettre en question, de voir les dossiers sous un autre angle, de pouvoir les aborder autrement, de voir les failles et certaines choses à améliorer. » Et pour se renouveler, Vinciane Hugé et son équipe ont misé sur le renouvellement, 13 candidats sur les 17 sont nouveaux et ce afin de voir donc les choses différemment.
Et si l'objectif est au moins de garder le même nombre de sièges, le parti ne dirait pas non à plus. Si le PS est élu au lendemain des élections, la première mesure concernera la communication, « En ce moment, il y a plein de travaux, des travaux nécessaires je ne dis pas le contraire, mais les gens sont souvent prévenus à la dernière seconde d'une déviation ou d'un chemin barré, et donc ils ne savent pas prendre leurs dispositions. Ou alors il y a des travaux qui durent très longtemps, mais les citoyens ne savent pas pourquoi. Donc les citoyens râlent. Alors que si on leur expliquait tout simplement ce qui se passe, ils seraient plus patients parce qu'ils comprendraient. »
Pour 2050, la vision d'Ellezelles de Vinciane Hugé est plutôt claire, « J'espère qu'elle sera toujours aussi rurale, aussi verte. Mais c'est vrai que si elle était un petit peu plus modernisée, que le réseau Internet était plus développé, que la mobilité était un peu plus développée aussi, ce serait bien. »
Vincent Robin s'attaquera à l'entretien du village
Du côté du MR, c'est Vincent Robin qui sera tête de liste lors des élections d'octobre prochain. L'homme de 50 ans fait donc un retour en force en politique puisqu'il a longtemps été conseiller au sein du conseil de Flobecq. « L'envie de s'engager, de participer, elle n'était pas partie. Je dirais qu'à un moment, il y a des choix de vie. On vend une activité, on change de maison. Et voilà, l'envie de s'engager était toujours là. Elle n'avait pas disparu. » Lors du précédent scrutin, le MR empochait 3 sièges alors que le parti était en reconstruction, l'idée est donc de faire mieux, « On l'espère. C'est un peu ça l'enjeu et l'ambition. (...) Le schéma à Ellezelles est un peu bougeant puisque la Liste du Bourgmestre voit son faiseur de voix partir. Le PS se reconstruit, Ecolo part plus ou moins avec la même équipe. Le jeu est assez ouvert donc l'ambition est de faire mieux et d'avoir quelque chose qui ressemble aussi aux résultats qu'a le MR de façon plus générale. »
Malgré ses nombreuses années d'expérience en politique, Vincent Robin n'a jamais connu la majorité. Et s'il ne dirait pas non bien sûr à cette expérience, il est conscient que cela ne se fait pas ainsi, « C'est tout à fait envisageable. Après, monter dans une majorité, ça inclut 3 choses. La première est que dans les chiffres, ce soit possible. Ensuite, que le programme se marie et ensuite, qu'on ait envie de travailler ensemble. Donc ce n'est pas l'un ou l'autre, c'est les trois ensemble. »
Si au lendemain du scrutin, le MR entre dans la majorité, une de ses premières mesures concernera l'entretien du village, « Ce serait de mettre en place un cadastre du patrimoine communal, des routes, des rues, du Ravel. De connaitre l'état de toutes les choses, de monitorer, (...) de faire vraiment un plan de charge pour gérer au mieux tout ce qui va dans notre commune. Que les routes soient propres, que tout aille bien. »
L'écologie sera donc au programme pour le MR, mais une écologie que Vincent Robin ne laissera pas aller à l'excès, « L'écologie doit être transversale, elle ne doit pas appartenir qu'à un parti. Je ne suis pas contre le vert, mais si ce vert à l'extrême induit des choses de saletés, ça ne fait pas le job pour moi. On ne peut pas être dogmatique, on doit être pratique. »
E.H.