Élections communales : des hauts et débats pour une législature mouvementée à Brugelette

Les 6 dernières années n'ont pas été de tout repos sur le plan politique à Brugelette. Coup d'oeil dans le rétro à l'approche d'un nouveau scrutin communal.
Au soir du 14 octobre 2018, c'est l'euphorie pour la liste du maïeur à Brugelette. Elle remporte la majorité absolue. André Desmarlières scinde l'écharpe de premier citoyen de la commune pour un troisième mandat. Pas de négociation ni d'alliance, même si la majorité est courte avec 7 sièges sur 13. Brugelette Ensemble, 3 élus, Les Communaux, 2 élus et Ecolo, 1 élu se serrent sur les bancs de l'opposition.

Explosion en plein vol
Un soir de janvier 2020, alors approché par un promoteur, le bourgmestre soumet la vente du "site Lucas" à l’approbation du conseil communal. Tout le monde l’ignore encore, mais ce dossier anodin va devenir le point de départ d’une véritable guerre ouverte en André Desmarlières et son premier échevin, Didier Strebelle. Au-delà du conflit entre les deux hommes, c’est toute la majorité qui va vaciller, être divisée.
Pendant ce temps, l'opposition - qui joue à l'occasion et malgré elle les arbitres entre les membres de la majorité ! - fait parfois front pour bloquer certains dossiers. C'est ainsi qu'à plusieurs reprises, les budgets présentés ont été recalés. Il faut dire que dans ses rangs LM fait face un autre problème, l'absence pour raison médicale de l'échevine Martine Sculier. Une absence, source de critiques de tous côtés, et qui renvoie majorité et opposition à égalité de sièges. Des majorités alternatives se créent alors en fonction des dossiers et des affinité au sein de LM ...
Le PCDR se concrétise
Une ambiance parfois délétère qui n'empêche heureusement pas certains dossiers d'aboutir. Brugelette poursuit son PCDR avec la concrétisation de la maison de village d'Attre. Les travaux de transformation de l'ancienne cure débutent en novembre 2021 pour une coupure de ruban en décembre 2023. Autre projet d'envergure : la maison de village de Gages. Le projet est sur les rails mais l'explosion des coûts, de l'ordre de 25%, fait tiquer l'opposition. En cause, l'obligation d'utiliser des pieux pour assurer la stabilité du futur bâtiment mais aussi l'augmentation du prix des matériaux. Le budget s'élève désormais à 1 227 000 euros.
L'attraction la plus visitée du pays
Comment évoquer Brugelette sans parler de Pairi Daiza ? Le jardin des mondes qui fête ses 30 ans cette année, poursuit son développement. Revers de la médaille, la mobilité. La commune tente de trouver une solution en fermant le Grand Chemin, suite à une consultation populaire, pour préserver les habitants de Cambron-Casteau du trafic routier. Le véritable point noir reste le village de Gages. Main dans la main, les Gageois et les autorités communales imaginent une solution : laisser le trafic du matin passer par le village et renvoyer le trafic du soir, plus diffus, sur la N56, entre Mons et Ath. Mesure qui ne sera finalement pas appliquée. Le parc a introduit un recours. Il estime que cette mesure risque de rendre le chemin jusqu'à la N56 et la nationale impraticables pour les visiteurs avec de nombreux embarras de circulation.
Par ailleurs, le contournement de Gages est toujours à l'étude. La "N56B" telle qu'imaginée contournerait le village par l'Est, passant à travers champs pour longer le bois de la Provision, traverse ensuite quelques parcelles agricoles pour rejoindre à N523. Elle emprunte alors plusieurs kilomètres passant près du village de Gondregnies dans l'entité de Silly. Une nouvelle portion serait ensuite créée pour attérrir sur la N57.
La présence du parc animalier rend la commune rurale de plus en plus attractive. Certains quartiers sortent de terre, comme le long de l'avenue d'Avon-les-Roches. A la rue d'Anvers à Mévergnies, c'est tout un quartier qui se bat contre la construction de 15 logements. Régulièrement les pieds dans l'eau, les habitants déplorent l'urbanisation d'une parcelle qui jouait en quelque sorte le rôle d'un bassin d'orage naturel. Alors que le conseil s'est opposé à plusieurs reprises au projet, le collège communal a finalement rendu un avis favorable, créant la stupéfaction.
Fusion ou supracommunalité ?
Si l'ex-bourgmestre d'Ath se serait bien laissé tenter par l'idée d'une fusion volontaire de communes incitée par la Wallonie, Brugelette et Chièvres ont très rapidement marqué leur désaccord claire. Une volonté de garder leur indépendance qui n'empêche pas la supracommunalité. En mai 2023, la désormais ex-ministre de la culture inaugure le centre culturel commun baptisé l'Envol. Les deux communes ont également fait front face aux autres membres de la zone de police pour obtenir la construction d'un commissariat commun au pied du rond-point de la chasse, à proximité du futur recyparc, lui aussi destiné aux Chiévrois et aux Brugelettois.
N.J.