La maison de village de Tongre-Notre-Dame ne verra finalement pas le jour : la ville de Chièvres abandonne le projet

Dans les cartons depuis plus de 10 ans, les coûts ont augmenté de façon considérable faisant exploser la part communale.
Projet phare du premier PCDR (programme de développement rural) chièvrois, la maison de village de Tongre-Notre-Dame ne verra finalement pas le jour. Il faut dire qu'en plus de dix ans, le dossier a connu pas mal d'atermoiements, allant même jusqu'à "se perdre" dans les arcanes administratives. Mais avec les années passant, le projet a été modifié au point de ne plus correspondre à ce qu'il était initialement. Les prix ont quant à eux évolué (le Covid et la guerre en Ukraine étant passés par là) au point de s'envoler.
"L'avant-projet était estimé à 886 189€ TVAC et aujourd'hui l'offre la moins-disante s'élève à 1 572 491,92€ TVAC. La charge communale serait donc de 1 411 332,50 € (soit +234%). Au vu de nos finances communales aujourd'hui, nous devions faire un choix. Néanmoins, nous consacrerons un montant pour la rénovation de ce centre culturel de Tongre-Notre-Dame afin que les Tongrois puissent bénéficier d'un centre culturel rénové" a justifié le bourgmestre. Olivier Hartiel estime que face à ces coûts pharaoniques, ce n'est pas aux citoyens d'être pénalisés.
Le choix d'abandonner ce projet émane aussi de discussions réalisées sur le terrain avec les citoyens. Si à l'époque le projet semblait faire l'unanimité, aujourd'hui, certains s'interrogent en effet sur le réel besoin d'un tel projet au regard du montant à débourser.
De son côté, l'opposition, par la voix de Claude Demarez, s'est questionnée sur les conséquences au niveau des subsides notamment. "Notre crainte était aussi que cela impacte les futures demandes de subsides. Mais nous ne sommes pas les seuls dans ce genre de situation donc la Région wallonne nous a rassurés à ce sujet", explique Didier Lebailly. L'échevin de la Ruralité a également précisé que cet abandon n'affecterait pas les autres projets élaborés dans le cadre du PCDR.
Si le projet est donc bien abandonné, la ville de Chièvres perdra quand même des plumes. "Je pense qu'il faut rester lucide, même si le projet n'a pas été réalisé, il faudra payer l'auteur de projet. Malgré tout, c'est de l'argent public", a rétorqué la conseillère d'opposition Zoë Delhaye. Une réflexion à laquelle Valérie Voronine, l'échevine des Finances a répondu : "Il ne faut pas mettre en balance 80 000€ avec les plus d'un million que nous aurions dû engager sur la tête des Chièvrois".
A.D.