Cumul de Bruno Lefèbvre, quels sont les scénarios possibles ?

Cumul de Bruno Lefèbvre, quels sont les scénarios possibles ?

Cumul de Bruno Lefèbvre, quels sont les scénarios possibles ?

L’Athois attend la décision du Montois Nicolas Martin avant de savoir s’il pourra cumuler ou non son poste de bourgmestre avec une fonction de député.

Comment fonctionne le cumul des mandats ? En pratique, 25% des élus de chaque parti ayant le meilleur taux de pénétration, que l'on calcule en faisant le rapport entre le nombre de voix reçues et le nombre d'électeurs dans sa circonscription, peut cumuler un mandat de député régional avec une fonction dans un exécutif local. Au PS, 5 élus peuvent donc cumuler.

Avec le résultat réalisé dimanche, Bruno Lefebvre arrive 8ème dans les rangs socialistes. Devant lui, Christie Morreale et Thomas Dermine ne sont pas membres dans un exécutif local et ne se posent pas la question du cumul. L'Athois est donc 6ème. En théorie, pas de cumul possible donc, mais dans les 5 personnes devant Bruno Lefebvre, une seule n'a pas encore décidé si elle cumulerait ou non. Il s'agit de Nicolas Martin, le bourgmestre de Mons. En principe, rien n'empêche l'homme fort de la cité du Doudou de siéger chez lui et à Namur si ce n'est une règle interne au PS qui précise que le cumul n'est pas autorisé pour celles et ceux qui dirigent des villes de plus de 50 000 habitants.

Quels sont les scénarios possibles si Nicolas Martin obtient cette dérogation ?

Première possibilité, Bruno Lefebvre décide de rester bourgmestre et renonce à siéger à Namur. Laetitia Liénard, première suppléante se verrait alors proposer le siège. Pas de cumul possible non plus, elle devrait donc quitter la présidence du CPAS de Tournai. En cas de refus, c'est l'Athois Jérome Salingue qui serait appelé, et devrait lui aussi renoncer à la présidence du CPAS et diverses compétences échevinales. Célia Vanneste, 6ème suppléante, est la première qui ne devrait pas renoncer à un mandat local, mais on en arrivera sans doute pas là.

Seconde possibilité, Bruno Lefebvre décide de siéger à Namur. Il doit donc renoncer à son poste de bourgmestre. Hériterait de cette écharpe le candidat ayant obtenu le plus de voix sur la liste la plus plébiscitée dans les partis de la majorité - PS, MR et Ecolo à Ath - à savoir le socialiste Florent Van Grootenbrulle et ses 2259 voix récoltées en 2018. Dans ce cas, rien n'empêcherait toutefois Bruno Lefebvre de se présenter aux élections communales et d'une nouvelle fois choisir entre les 2 postes s'il obtenait à nouveau le maïorat.

Pourquoi c'est si long ?

Le PS est sorti déstabilisé des élections régionales. Il a perdu sa place de premier parti et, par la même occasion, la main dans les négociations. Son président, Paul Magnette a annoncé une cure d'opposition pour les siens à tous les niveaux de pouvoirs. Et ça, les socialistes ne s'y attendaient certainement pas. Si Bruno Lefebvre ne pensait sans doute pas devoir se poser la question de pouvoir cumuler ou non, le départ de Nicolas Martin, ministrable de longue date, au gouvernement, aurait de toute façon réglé la question.

Les socialistes jouent-ils la montre le temps de la formation du gouvernement wallon et la découverte de son casting ? Les résultats ont sans nul doute obligé les rouges à refaire leurs calculs. Nicolas Martin évoque une concertation décisive, attendue dans plusieurs jours, avec sa fédération.

Quoi qu'il en soit, si Bruno Lefebvre doit faire un choix, il fera face à un sacré dilemme. Renoncer à Namur au risque de décevoir celles et ceux qui ont voté pour lui dimanche ou mettre Ath de côté, même s'il pourrait conserver la présidence du conseil communal, et déstabiliser les électeurs de 2018 et brouiller les cartes pour le scrutin communal qui arrive en octobre. Choisir, c'est renoncer.


N.J.